(parenthèse cosmique)
L'orage passé, la terre et ses humeurs
le ciel intimidé quoique propre ose peu
l'arbre pleure
dans un presque silence
des larmes de géant s'écrasent à ses pieds
la fraîcheur appelle tout à elle
le feu même a des ailes pour la rejoindre
notre feu étendu
dans sa force nouvelle nos corps détendus
la chambre tremble à nouveau, mais c'est de frissonner
avec toute la terre et le ciel et le vent
le vent qui fait danser les cheveux du géant
hilare maintenant
Un cortège se forme
la nuit au bout et nous devant
se met en branle
entraîne ce qu'il touche
ce qu'il croise
ce qu'il déniche sous les ardoises
dans ses poches vides
d'un mouvement limpide et gai
fluide sang frais
tout ce qui a de l'esprit se ressemble
se reconnaît dans ce dragon
y loge des lampions que le fleuve a rendu
et des mots feuille d'or
aussi des calligrammes
et c'est la fête du monde
c'est la fête du monde en un mot, à l'instant
craché haut dans le ciel comme un œuf blanc
qui se brise
et tout le chaos s'électrise
dans une pluie nouvelle
où somatise à tire d'ailes
le vol planant du dragon dans le ciel
Je t'offre un des bris de coquille et tu le manges
Tu m'offres un bris de coquille et je le mange
et notre malheur est étrange
il est d'avoir conscience des anges
en un mot, à l'instant
Maintenant sur notre lit
entre nos corps éblouis
une ombre a passé l'éponge
la fraîche paix d'un songe investit
la place d'un feu nourri et l'apaise
en soufflant doucement sur la braise
à fleur de mots
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki#55