Ayant reçu confirmation de la dessinatrice Carole Carrion alias Nephyla, je vous soumets ce début de nouvelle, inspiré par une de ses illustrations. pour vous donner un énigmatique aperçu de ce qui vous attend, les mirettes! j'agrémente également cette note d'un projet de couverture en cours chez la même graphiste (hop! : ci-contre).
comment je l'ai rencontrée ? ah!
eh bien, je vais vous faire une confidence : je me suis découvert arachnophile, dis... si ; et l'intitulé du blog de Nephyla étant "L'Araignée au Plafond"...
C'EST VU , C'EST PRIS...
l'auteure y développe divers projets dont, si j'ai bien tout compris, celui d'une BD qui pourrait avoir pour titre "Les Enfants de L'Arbre Mort"...
a-donc, proposition librement adaptée de l'original !
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IRRUPTION OPALINE
je ne croyais pas aux sirènes, pensais avoir amplement dépassé l'âge requis pour de telles fantasmagories. puis vint ce jour sombre et gris vert d'un mois de novembre où l'hiver peinait à s'imposer dans l'air saturé de brouillards matinaux traînant les plis de leurs manteaux jusque tard dans l'après-midi. l'esprit encombré de pensées imprécises, j'avais fini - comme de coutume, par déambuler près du canal de Ghiz, où je me laisse couramment hypnotiser par les ombres et les reflets de l'onde apprivoisée. je m'étais laissé entraîné jusqu'aux limites des faubourgs, bien au-delà de la fonderie, où de vagues terrains avoisinent les labours, tandis qu'au ciel un firmament disputait ses rougeoiements avec ceux plus intermittents des grandes coulées de métaux lourds. c'est là, tranchant dans un rais de lune hésitant, que je vis son petit corps flotter de façon singulière. on l'eût dit couché sur la terre - ou sur quelque vieux canapé, mais il flottait! immergé à peine à moitié, sur le flanc droit et glissait nu sur le courant ne semblant pas souffrir du froid.
A y regarder de plus près, je me trompais. ou plus exactement, j'étais victime d'une illusion d'optique. le corps de la toute jeune fille flottait bel et bien sur le canal, mais le courant passait dessous! tout en m'approchant davantage, je constatai qu'il en était de même pour les quelques insectes et résidus de branchages qui flottaient alentour. j'observai alors qu'un arbre mort, les pieds dans l'eau, délimitait cette zone incongrue, où le courant ne savait plus avoir de prise sur quoi que ce fût.
je me portai naturellement au secours de la pauvre enfant (idiotie présomptueuse!) et parvins à la hisser sur la berge, couvrant son petit corps aux longs cheveux luminescents sur la blanche et pure opaline de sa peau fine. seules quelques rougeurs logées aux articulations donnaient à cette apparition un témoignage de vie sanguine, car la faible respiration qui s'échappait de la menue poitrine ne laissait rien présager de bon. quelle ne fut pas ma surprise alors, comme je prenais dans mes bras le petit corps aux fins de le mener à de plus conséquents secours, le visage de l'enfant s'anima et découvrit sous ses paupières immenses, des yeux rouges vifs - de ceux qu'on voit aux lapins de laboratoire!
" ça y est ? on est arrivés ? " me demanda le petit être, comme si j'avais toujours été de sa parentée.
la petite sirène ne tarda pas à replonger dans sa torpeur engourdie.
je m'avisais alors que nous étions plus proches de la demeure d'un de mes clients, médecin, que d'aucun autre secours. je m'y rendis au plus vite.
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et me voici, frappant de nouveau à sa porte.
j'entends les pas guillerets de la petite employée de maison se porter à ma rencontre. j'étais attendu - surtout par elle! baillant grand la lourde porte, elle me lança au visage son plus franc sourire rehaussé d'un regard de braise.
" ma petite sirène! " lui dis-je tendrement en lui ouvrant mes bras. elle vint s'y blottir comme en ce soir lointain où je l'avais couverte de mon attention, sans me douter qu'elle finirait par accaparer la meilleure part de mon affection.
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tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -#340
proposition inspirée par une illustration originale de Nephyla
(toubi continioude...)
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Qui plus est, je dois à k-roll cette autre découverte, musicale celle-là.
y a pas! avec Carole, ça colle...