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°ruades° - Page 13

  • !papossib!

    Lever le nez au ciel et se sentir chez soi
    où Castor et Pollux tiennent à bout de bras
    (passez-moi un gourdin, j'ai l'âme cro-magnonne !)
    et puis rire au tonnerre – euh, qui tonne ?
    qui pique sa colère et donne de la voix
    Écouter qui chantonne ailleurs – une autre voie ?
    dans le bois qui sommeille
    quand, sur la route vieille où s'enroulent les vents
    les talons des enfants rangés pour la bataille
    n'attendaient que ce signe et maintenant s'égaillent
    par les prés, les ruelles
    et toute autre échappée où se la tailler belle
    en hurlant
    aux étoiles :
    « Éhan batoa vouaaaleu »

    Donner à un caillou l'élan qui lui manquait
    la hanche sous le coude en cassant le poignet
    ou d'un savant brossé de la pointe extérieure
    du pied
    - qu'on n'avait pas voulu aussi endimanché
      ce matin, au moment de partir
      quand la viande eut fini de rôtir
      pile à l'heure
      pour gagner l'autoroute avant les emmerdeurs
    et rejoindre les cousins germains sous le pont
    enjambant le ruisseau qui borde leur maison
    pour le décompte à la loyale, en moyenne
    de nos joutes dominicales – en Mayenne...
    et ça flique et ça floque et ça ratatataque
    les recommandations que les vieux nous matraquent

    « Pas possible !
      Vous en êtes encore à ce stade ?! »
    s'indignait haut et fort un ancien camarade
    qui me croisait hier au sortir d'un endroit
    où la paille et la poutre emportent les émois
    d'une foule aux couleurs dûment incompatibles
    (qui se prennent de fait également pour cibles)
    « Euh, ben oui » ai-je donc répondu
    comptant que ça suffise et qu'on n'en parle plus
    « Eh ben, c'est du joli, à votre âge »
    Je le remerciai du chaleureux message
    et lui donnai congé prétextant quelque urgence
    - m'attendais-tu, peut-être pour une danse ?
      Tu penses ! Pour sûr !
      Tu venais de t'offrir de nouvelles chaussures

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    shoes.jpg
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  • rachacha

    Népenthès et rachacha
    Laudanum et kouchtwala
    planquez sous le calamus
    mon bel hypothalamus

    Oh, féria régalienne
    des peurs antédiluviennes !
    quand c'est fini, je reviens
    ravager du Circadien

    Hallali des vers à soi
    chichon rouge et tête en bois
    arrimez vos fumerolles
    aux pluvieuses farandoles

    Vous ne valez pas le sel
    que je lèche de sa main
    quand je suis le petit chien
    que vient caresser son aile

    Raillez, agitez vos bras
    Népenthès et tralalères
    je vais jusqu'à la rivière
    et vous ne m'y suivrez pas

    bimb-opium.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : d'après Olivier REBUFA.

     

  • closures

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    Façades bourgeoises, vos yeux clos
    qu'ombragent l'ardoise ou le linteau
    vous gardent passablement fermé
    au regard le secret familier
    jeté sur les teintes framboise et vieux cuir
    du canapé d'angle, des meubles Empire
    et le petit cosy près du lit-de-là-haut
    que le conglomérat d'ainés sur le manteau
    surveille d'un œil falot
    qui palote - tremblote ? se prend au mot
    dans le pieux reliquat de l'encens-bergamote;
    et ça flotte, et ça flotte d'un air
    de souhaiter ne jamais perturber l'atmosphère

    Le velours des rideaux a juré ses grands dieux
    de ne laisser du jour pénétrer que le peu
    de lumière ambrée à l'eau-de-rose (trémière ?)
    qui sied à votre humeur tant morose qu'austère
    et va frôler du doigt les touches du Pleyel
    en ne dérangeant pas les notes demoiselles encore
    (à côté du missel, une partition dort)
    car la main pressentie pour la dernière fleur
    n'avait que peu de goût pour Ravel ou Malher
    et zut !
    à l'étui le violon, à la housse la flûte !
    Pourtant qu'elle portât haut le doux nom de France
    il fallut sacrifier à la condescendance

    Mais c'est à vos jardins qu'on sait vos atavismes
    attestats intestins de votre romantisme;
    il y pleure des arbres las
    votre regret de n'être pas
    d'une terre giboyeuse et fière
    en très dynastiques légataires
    les nobles souverains d'un monde incontesté...
    Ah ! des pauvres jardins l'étendue limitée
    par les murs
    mitoyens des voisines grillade et friture;
    il s'y peut mesurer de civilisation
    le degré au grillage, au nombre de tessons...
    Quelle guigne !
    d'autant vos devantures se veulent dignes

    Bourgeoise façade aux yeux clos
    à quoi bon te tourner le dos ?
    Suffise que je passe avec le pas tranquille
    de celui qui rêvasse en délaissant la ville

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ennuit

    NIAK001.JPGAh, l'ennui allant
    nuit
    à l'ennuitement, dis

    L'âme hors du jour
    battant ses tambours
    s'aime davantage bohème

    que prise d'amour
    à tirer sa flemme
    et sucer des glaces la crème

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • Des ministres et des cancres las des sinistres quatorze juillet

    haut-de-forme.jpgJe prends tout et je retiens d'eux - enfer !
    la foire à la rescousse
    des affolements pécuniaires

    Mon cArnet s'en émousse et - t'en fich' mon billet,
    le front grave des frontispices
    voudra bientôt le mettre au supplice
    et combien ! et comment !
    Chaque mot vaudra bien son pesant d'artifices
          Ô Quatorze Juillet !
    Au cours de l'exercice, il sera mesuré
    combien valeur attente au nombre des âm'nées
    Que tous les dividendes
    soient dûment reversés à ceux qui y prétendent
    (bien avisé l'auteur sachant mettre en veilleuse, alors
    de sa fibre verbeuse le secret or)

    De l'écrit, l'économe
    y verra le rachat potable des "pense homme"
    "songe un peu"
    "sais-tu que cet ennui peut-être fructueux ?"
    quand, aux et cætera
    seront sacrifiés les artistes fatras

    Des économies d'écriture
    l'On gagnera le temps de lasser ses chaussures
    aux allers et retours quotidiens et bravasses
    que recommande aux biens l'Ordre de l'Efficace

    Œuvrez, ministres parapluies !
    Retournerez à vos baleines
    la peau pleine de collagènes;
    tendues, vos sinistres envies
    sauront comment faire vos lies
    pour la semaine
    (bien avisé le sot - enfer !
    mettant par devers lui, couvert
    le Verbe sous le coup d'arrêt du secret taire)

    On entendra, c'est déci
    comme vous nous haut-parlerez
    en long, en large et à travers
    nos rues de cités populaires:

    Allégoriques salves
    songeuses métaphores
    Ah, ça !
    Vous coucherez dehors
    avec la pute slave et son charivari
    ...deinde philosophari

    Moi, si je gâche ma salive
    c'est qu'elle est déjà maladive

    Quant à l'encre
    voyez dans votre dos ce qu'en ont fait les cancres !

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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