Comme un seul homme
...mais qui ramasse
des bouts, des bras éparpillés
l'agglomérat sous les godasses
des feuillages de fin d'été
des pâles amours matinales
la robe et le bas effilé
quand des cloches dominicales
sonnent midi à la volée
des sourires venus trop tard
sur des lèvres évaporées
dans le chant gouailleur et braillard
d'un cœur qui reste invalidé
des équipées, la débandade
en quotidiens razimutés
aux régaliennes promenades
que recommande la Santé
des rêveries inénarrables
gâchées dans de froides suées
agrégeant, miettes sur la table
la fragmentation de l'idée
des comédies de sèche-larmes
que rançonne un pauvre baiser
sur le pont d'un bateau qui s'arme
pour une obscure destinée
des chiffons embués déclament
de longs adieux sans crudité
dans un simulacre de brame
aux accents de cor fatigué :
des conversations de poulardes
aux roucoulements remplumés
que lâchent des gorges vantardes
aux ruineuses plasticités
des couleurs fauves sur l'Estaque
la réplique en bâtons glacés
que lèchent des mômes patraques
plus friands de virtualités
des scories dans une bourrasque
la féérie désenchantée
qu'un lent gémissement de masque
gyrophare d'autorité
Quand me rameuteront sous l'arbre
des harmonies déconcertées
plus solidaires que le marbre
au temps des premières gelées
Serai-je comme
cette foule de s'écrier, comme un seul homme :
« Tous ensemble ! Tous ensemble, ouais ! Ouais ! »
tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK