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poires et raisins
Sur un crottoir de Carpentrasoù je progresse à petits pasje vois bien que mon ombre jongle- merde ! me suis pété un ongle...Boh... Ma bouche le rognera(pour elle, c'est un lent régal !)Dans cette rue de Caen meurtrieavant que ferme Monoprixun dur vent sibérien m'étrangleje m'en protège un peu, à l'anglede 6 juin et Langannerie(où la vue est phénoménale !)Hier encor, en bon pariacheminant vers quelque Au-Delàje grignotais un pain de seigleen regardant planer un aiglej'ai jugé trop maigre mon bras(pour prétendre égaler sa voile)Ce matin accueille en goujat- et à grand renfort de frimas !mes yeux derrière leurs bésiclescar l'hiver prolonge son cycletandis que j'allonge mon pas(le nez toujours dans les étoiles)Rentré chez moi, fermée la porteje lorgne la nature morteque m'a refilé un vieux pingre(la chine, c'est son violon d'Ingres)C'est au printemps qu'elle m'exhorte(moins que Kiki tombant le voile) -
Je m'invite, ce soir, à la table de dieu...
Je m'invite, ce soir, à la table de dieu
le cheveu éléctrique et l'âme labourée
sans foi, salamalecs ni carton véhipé
pour lui dire mon fait et lui cracher mon feuElle est belle, sa table ! Elle ferait envie
à ma meilleure amie, ma pensée douce et tendre...
En repartant d'ici, j'aurai de quoi répandre
mon opportun butin sur de bien frêles viesRigole, mon mignon ! Triste vendeur d'espoir !
Quand soudain, il fait noir et tout est désoeuvré
quand le vin c'est de l'eau, le gigot du pâté
le ciel, une menace... Quel est ton à-valoir ?Eh, boudin ! Reste là ! Les pieds dessous la table...
Frotte bien ton bidon, je te garde un dessert
qui saura t'étoffer du tissu doux-amer
où tu contrains nos peaux avec tes tours pendablesVa chier, connard de dieu ! Trop de guerre en ton nom !
Et d'absurdités, donc !... Ou quoi, fatalité ?
Attends, j'ai pas fini, Cosmos... Tu pues des pieds ?
Pour quoi tu dis partout que Ciel est ta Maison ?Emporte-moi, Colère ! Au-devant de ces vents
qui font changer le jourOù reste mon amour ?
Un matin me l'appris, je brûle dans son four !!
Qui reste-t-il à table ? Un dieu ? Oh, quelque Humain ?...
J'ai, les pieds dans le sable, une envie de plisser
l’œil sur le firmament; je me cure le nez
en pensant à ton rire, à ta fièvre, à ton seinUn matin me l'a prise en traître
entre être et n'être plusOù loges-tu, salop ?
Il me reste un ergot, je le garde pour Toi !...
et vais donc, sans tarder, mettre le pied à l'Être, yeah !!!tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire (livré en retard) - tiki#310 -
Le sang, l'épine et le filet
Alas, poor Yorick!...
La soupe de poisson, épaisse dans mes veines
emporte mon combat - cette vieille chanson !
pour une oreille amie, face à combien d'Abscons ?...
quels que furent les temps que mes larmes soutiennent
avec l'obstination, épineuse aux débords
de la prise au filet, certaine de sa mort
mais vive et s'agitant et plaidant sa rengaineA la caresse amie comme aux pesantes chaînes...
Sans déconner, qui meurt ? Ma peine ou ta maison ?
***
Nu soleil au plus haut, je pique cette olive...
L'ombre pour seule rive et le vin pétillant
je m'offre ce régal quand d'autres sont aux champs
honorant leur trépas de sueurs en salivesA l'approche du soir et sa fraîcheur au cou
j'ai l'aiguillon vaudou à bout de cure-dent
une dernière olive et j'aurai mon content...De chair inamovible et d'aveugles pensées
qui m'auront rassasié la rage et le courrouxA l'aube reparue, j'irai sous le pêcher...
***
Reprenons (z'à la source) où l'On m'a égaré...
car, hier, le pêcher m'a soufflé la rumeur
qui m'a laissé pantois et gâche mon humeur
"C'est le Diable..." dit On, aux feuilles ensablées !!Une bien triste nasse est à l'œuvre et m'entoure
avec de vilains mots privés de toute essence
- étrange rigodon, sans fête en référence...
ruinant mon paillasson et meuglant dans ma courMais quoi répondre à ça ? J'en appelle à Diogène...
Que ces pleutres bourgeois me lâchent la fenêtre !
Je suis poLête, allons... Je n'invoque que d'être
et me creuse le fion pour une rime en "haine"Eh ! J'ai dit quoi de trop sur nos chemins de croix ?
Hommes de peu de foie, venez me dire en face
que vous prenez mes maux pour d'insignes menaces
quand j'écris qu'il se peut que le cœur se dévoie"Un billet, s'il vous plait. Merci. Bonjour, Ailleurs..."
Je respire des fleurs sur un autre balcon
(ai dû fuir mon pays sans quitter ma raison
- trois Jules pour bagage, un carnet vierge au cœur)Rigole, ma semaine...! On m'aura pris pour quoi ?
Je ne suis qu'un bourgeois (habitant de la ville)
contraint par la fureur, mais heureux en exil
de chercher qui je suis en me donnant z'à toitiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#309 -
Chas !
Assis, tous deux, dans sa piaule, mon pote et moi
lui caressant son chas, moi sifflant Gabriel
- l'ange Peter, vibrant dans chaque décibel !
que ne m'en veuille pas Purcell, il faisait froid..."C'est quoi le truc, en fait, je lui demande alors
avec ton héroïne ? Est-ce un besoin d'en faire
une romance aux fins d'éluder un enfer ?
Une sombre parade ? Un refrain sans décor ?""C'est juste bon. Viens voir. C'est mieux qu'un paradis"
affirme-t-il, ravi, l'oeil vitreux, la voix sourde
J'en relève le prix, deux mains sur mes esgourdes
et le cerveau inquiet. Je tends mon bras sans pliRigole ? C'est régal ! Du bonheur sans effort
mais la paix qui m'enrobe a le goût du trépas
J'entends Lennon pleurer un crasseux Nirvana
et je me vois baiser, joyeux, avec la mort"Où vas-tu, mon ami ? lui dis-je sans détour
vers aucun paradis ni aucune aventure...
Et je n'en ferai rien que tisser des voilures
pour faire un tour du monde et rentrer par la cour""C'est - l'auras-tu compris ? que je ne suis plus là"
Ami... Oh, mon ami ! Ne t'y résigne pas !!!Hédonisme à tout vat, tu nous as séparés
Peter, mon pote et moiEt le chat qui me fixe m'aura fait gerber
un désastre de joietiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#307 -
Compliment cavalier (d'œil en deuil)
La perte en creux
là, sous nos yeux
si vivace que le chiendent
bombe le torse et se défend
contre le vide
(affreux tonneau des Danaïdes)
y fout le feu !
et fait jaillir
- éminemment !
l'obstination du souvenir
contre l'abandon désastreuxtiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire commis par Cavalier