Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Larme à gauche

    La nouvelle est tombée à mes pieds comme un soir
    Elle avait tout pour plaire; elle a fané d’un coup
    si vite qu’un Honneur au bras de son Epoux
    et le regard noyé dans deux obscures moires
     
    N’osant plus faire un pas, j’étais pour m’accroupir
    la prendre, l’embrasser, la réchauffer peut-être
    après l’avoir portée au bord de ma fenêtre
    lui disant : « Je t’attends. Je reste là. Respire… »
     
    Mais ce qu’il me fallut pour lui tendre la main
    (le geste délicat, précieux en quelque sorte)
    le vent aura séché sa larme, Lettre Morte
    et me soufflait déjà de suivre mon chemin
     

    street sodade

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
     
  • Mai disant

    Tout a pris faim il y a dix ans et quelques jours
    Donc, j'ai dix ans
    dès à présent
    et je viens de vivre une sacrée journée-four !
     
    J'ai découvert à l'aurore un soleil violé
    par l'haleine d'un vieux marin chargée de mousse
    déjà la journée courait, la mort à ses trousses
    son élan pris depuis mon petit-déjeuner
     
    Les huis libéraient leurs effluves quotidiens
    charriant les bruits de la comédie laborieuse
    le sang perdu coulant de ses mains oublieuses
    quand, sur son paillasson, j'enjambais mon vieux chien
     
    J'ai recueilli un vol de mouettes, quai Vendeuvre
    passé la main au ventre gris de son Vieux Port
    payé d'une plume nouvelle pour mon sort
    un franc sourire au long empire à la manœuvre
     
    L'heure avait les cheveux plus courts
    Je t'ai reconnue sans maudire
    Quel heur célébrait l'alentour ?
    Un mystère de mai n'y voulait pas suffire !
     
    J'ai parcouru la ville à genoux, haut le front
    dans la poche une main prête à sortir mon soûl
    dans l'autre ce mouchoir qui ne me dit pas où
    et la semelle offerte à de soyeux marrons
     
    Le vent marin jouait des gammes peu bourgeoises
    sur d'antiques matins perclus de vérité
    L'après-midi faisait des bonds désordonnés
    craignant l'inimitié verte que l'On dégoise
     
    J'ai abouché le flanc d'une triste panthère
    avec le sentiment de lui mordre bien plus
    Comment s'en consoler puisqu'elle m'a dit "Tu.." ?
    Moi, triste Gagne-Pain de ses maigres affaires !
     
    L'heure avait les cheveux plus longs
    J'y mêlais mes doigts fatigués
    J'avais du mal à respirer
    Dans le mai blet, me faisais l'effet d'un goujon !
     
    J'ai embrassé le pli de la nuit approchant
    sa robe sur les toits du monde grabataire
    criant les noms perdus de mes Trop Être chers
    et ne pouvant rien faire autre que les aimant
     
    Le tableau s'est conclu sur un carnage veule
    avec les mains fouillant cette peau infertile
    où je peine à trouver la ferveur érectile
    d'une journée passée sans que mon âme feule
     

    walk don't walk

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 231
     
     
  • Mot, daughter

    Quant à marcher tel un vil animal sans nom
    sur le sol dur et froid de la seule raison
    nul bonheur en mire
    nul horizon
    qu'un vaste sol
    où pister sa trace, Ma Folle
    à quoi bon ?
     
    Quant à prier le cœur malade d'être sûr
    de voguer loin des vagues aventures
    un bonheur fragile
    va sans futur
    son aujourd'hui
    au pas s'inventant sa partie
    quoi de mûr ?
     
    Marcher dans tes pas, Mon Enfant ?
    Ma Poucette ?
    Tenir tête
    à d'amples festins liquescents ?
     
    Prier le prochain météore ?
    D'un seul cri :
    Aujourd'hui !
    au Machiniste du décor ?
     
    Périssons avec élégance
    Sachons taire notre saumure
    Goûtons plutôt la confiture
    des infimes exubérances
    qui nous lient
    et que trempent nos yeux coquins
    au flux incertain de la vie
     
    Complices !
     
     

    alice

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • nuit, t'ai (veste et pull)

    Où t’es-tu cachée, dis
    Pépite feue Jaune-Or ?
    As-tu grimpé la rue
    son dos cambré à l’ouest ?
    Je t’ai perdue de vue
    mais j’ai gardé ta veste
    à mon coude, sans pli
    elle respire encore
     
    Le Soir qui m’accompagne
    a le vent douceureux
    Il n’entend rien aux chants
    des pavements frivoles
    où je vais – garnement
    loin de sa vieille école
    mener fière campagne
    chez les noctambuleux
     
    J’emploie les intervalles
    à te chercher, Pépite
    à la carre du jour
    gisant au pied du mur
    dans le moindre alentour
    des porches, des toitures
    et tout l’Ornemental
    des balcons émérites
     
    Mais le Soir – ce fêtard !
    m’est plus accaparant
    Il me saisit l’oreille
    ou par le bout du nez
    m’entraîne dans sa veille
    d’échos en ricochets
    à crisser du regard
    sur la craie mollissant
     
    Ça s’ouvre – sans magie
    tant de lieux sont faits pour !
    ’faut glisser l’étincelle
    en gage à leur entrée
    pour de vertes chandelles
    je t’ai donc oubliée
    l’épaule travestie
    de futiles atours
     
    Je songe avec le Soir
    à de nocturnes chaires
    dans cette orangeraie
    aux juteux abattis
    nous caressons la craie
    déjà bien assouplie
    aux flancs de ses couloirs
    les soupirs éphémères
     
    Car la nuit a surgi
    en son grand apparat
    pour sceller notre sort
    jusque à notre heure dite
    Il n’est plus, là, dehors
    nul port où ne s’invite
    le souffle court, le cri
    d’anonymes combats
     
    Pépite que j’honore
    taisant combien je t’aime
    au plus fort du carnage
    et sans urbanité
    je ne sais plus ton âge
    - ma nuit l’aura figé
    comme le nom des morts
    habite les poèmes
     
    Quelle veste, dis-tu ?
     

    WP_20141014_002.jpg

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#230
    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 0 commentaire
  • ladite

    L'Or ! Elle prenait comme moi,
    le 18h45
    Si elle n'y paraissait pas,
    je m'en consolais sur le zinc
     
    A son passage près de moi
    pour prendre sa place habituelle
    je m'enivrais du gardénia
    pris dans ses tissus coccinelle
     
    Du regard, je comptais les pois
    de sa poitrine à son bas-ventre
    alors, j'inventais quelque loi
    dont nous étions toujours le centre
     
    Ici les champs, là-bas les bois
    qui m'évoquaient des océans
    priant que le charme opérât
    au-delà, je figeais le temps
     
    Taire le sens de mon émoi
    m'inffligeait une sourde peine
    et me rongeait d'anonymat
    depuis le cœur jusqu'à la couenne
     
    Et le voyage finira
    une heure après quelques poussières
    L'Au-Quotidien l'emportera
    quoi que m'en songe, Passagère !
     
     

    tiniak, poésie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 229