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paVupApRi - Page 66

  • Fantôme ass

    Suis demeurée ainsi, aussi fraîche et pimpante
    que lorsque m'aura pris cette fièvre enivrante
    n'est-ce pas mon amour ?
     
    Qu'importent la poussière et tes bras fatigués
    j'aime cette atmosphère où je peux caresser
    ta carne, son velours...
     
    Oh oui, mon cher ami ! Prends-moi sur tes genoux
    Je ne sais rien d'ici, que le temps soit si doux
    pleureux ou à mourir !
     
    Les portes sont fermées; plus rien ici ne vient
    que mon désir borné, son errance de chien
    perdue pour l'avenir...
     
    Nous l'avons tant nourrie - t'en souvient-il mon tendre ?
    l'impossible homélie que nous voulions apprendre
    de nos voisines grèves !
     
    Moi, je posais mon cul sur tes plis chaleureux
    Le programme voulu nous unissait au mieux
    et c'était plus qu'un rêve...
     
    Et puis, je suis partie, vers mon besoin d'espace
    Je n'avais pas compris où logeait la menace
    et son arithmétique !
     
    Les bras qui m'ont tuée avaient chacun leur nom
    Les mots qui m'ont polluées, de vastes ambitions
    loin de nos cinétiques...
     
    Je viens danser ici, sur ton ventre, à nouveau
    pour ce que j'ai compris de nos fastes brûlots
    dans le divin silence !
     
    Et j'implore, humblement, pour qu'enfin je repose
    mon cul, ma vie, mon sang, et ma dernière pose
    ta constante présence...
     
    Mon cher fauteuil...
    où j'aurais tout perdu d'un trop amoureux œil ?
     

    Gaëna da Sylva,photographie,sensuelle,nip,seat

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de Gaëna da Sylva, extraite des "Confessions du fauteuil vert"
    (ci-dessus, "Confession Quarante")
     

    Un mot encore...

    Ceci constitue la 1101ème note publiée sur cet espace, aussi ai-je tenu à la dédier à cette riche personne qu'est Gaëna, artiste photographe, à qui je manifeste depuis bien des années mon égale amitié, fondée sur un intérêt réciproque pour nos formes d'expression - et cela en dépit de l'océan qui nous sépare. Magie du web...

    Merci à toi, Dame des Bois de Gahenne !

    (sourire)

    Lien permanent Catégories : carnÂges, darKroOm 2 commentaires
  • Châle heureux

    Oh, c'est vrai, elle est là ! juste là, ma chaleur...
    Je l'avais négligée comme une maigre fleur
     
    Le gazon qui l'entoure est fondant chocolat
    avec deux noms d'amour et le mien sous leurs pas
     
    Tiens ? Tout est oublié des ventriloques peines
    et demain m'apparaît comme possible aubaine
     
    Et bonjour, papillon ! Passe plus loin, orage...
    Mais oui, je t'aime encore... mais crache ton visage
     
    Un doigt sur ce piano - que j'ai pourtant maudit !
    me rameute à nouveau de fraîches mélodies
     
    Eh, te voilà, matin ! J'observe ta pâle heure
    où ne s'exhalent plus de chagrines humeurs
     
    Voitures couleur merde, allez où bon vous semble
    je me nourris de vers à l'envi sous les trembles
     
    C'est magie, le réveil de la vérité nue
    et de m'y endormir comme j’y suis venu
     
    Je mange tel un ogre un festival de rires
    C'est bon que les amis soient là pour me le dire
     
    Tout ce temps ravagé par les compromissions
    s'attache désormais à mes contemplations
     
    Ne briguant pourtant rien de ce que j'ai reçu
    comme n'exigeant rien de ce que j'ai voulu
     
    Il me reste un regret - je le garde pour moi;
    je le fredonnerai pour un vague autrefois
     
    Ah, je l'ai bien cherchée la veine de l'oubli
    le cul sur son rocher, j'en médite l'ennui
     
    Le soir m'accaparait dans ses jupes oranges
    Aujourd'hui, je renoue avec son pur étrange
     
    D'où que viennent les vents, la marée au lent cours
    rien ne peut m'arracher mes profondes amours
     
    Surtout pas l'abandon...
    où tu m'as désolé, sans probable pardon
     
    L'est à qui ce nombril ?
    Bonheur, comme tu sais nous fair' perdre le fil !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • split et ideat

    Tant de foi mise à la pesée
    sans pouvoir en tirer parti ?
    Quoi d'hier en cet aujourd'hui
    ouvre des raisons d'espérer ?
     
    Ils font le moins bon, le meilleur
    du sentiment, de l'esprit, l'âme
    d'un bord à l'autre de la trame
    tissent, navettes, les humeurs
     
    De sang, de platine, d'argile
    d'herbe écrasée sous le pas lent
    (et sourd, et peut-être innocent)
    l'enchevêtrement, fil à fil
     
    Que survienne au plus pur dessein
    l'accidentelle déchirure
    une apaisante tessiture
    vibre sous de câlines mains
     
    Comme le rêve est insipide
    est la joie sans lumineux ors
    quand ils n'ont pas pris leur essor
    depuis les terreaux apatrides
     
    De même, toi qui n'es plus rien
    que l'idée que j'ai pu m'en faire
    je raccommode ton mystère
    à mon intime va-et-vient
     
    Qu'importe qu'au-delà des nues
    jeté sans espoir de retour
    mon regard poursuive son cours
    cette errance le constitue
     
    Je demeure à mon postulat
    rigoureux, l'artisan fidèle
    de l'hasardeuse ritournelle
    filant le split et l'idéat
     
     

    métier à tisser

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     
  • Tant que le sable y est...

    Immuablement si changeante
    que l'est la frange littorale
    aux chromatiques vespérales
    se maquille d'humeurs l'attente
     
    Au bout, tintera le signal
    d'un nouvel égal sentiment
    mais c'est ici, dans le suspens
    que chaque instant m'est un régal
     
    Parvenu à l'intersection
    de la mer et sa métaphore
    au sablier, je boude encore
    l'inévitable solution
     
    En acrobate, j'improvise
    une mâchoire à crémaillère
    pour empêcher que l'hémisphère
    ne s'écoule trop à sa guise
     
    Sur ce rivage, il n'y pas foule
    que des songes panoramiques
    et des lueurs antinomiques...
    De l'autre côté, c'est le moule !
     
     

    crémaillère

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#218  
  • L'Enfumeuse

    Dans ses yeux logent des nuées paroxystiques
    qu'elle refuse à de malingres coutumiers
    indignes de ses élans magmatiques
    qu'elle réserve à son divin particulier
     
    Dès le matin, elle chérit sa familière
    (la toux grasse qui la prend avant le café)
    sitôt s'affaire à bourrer sa pipe en bruyère
    avec des gestes lents, gracieux et mesurés
     
    Tandis que gargouille le filtre, à la fenêtre
    elle se trouve des raisons de rester là
    juste à l'endroit prescrit pour ne pas apparaître
    au lever de rideau où nul ne l'attendra
     
    Et ça va continuer ainsi, le jour durant
    ponctué d'entrechats, placides, sabbatiques
    montant vers le plafond en longs volutes blancs
    enrobés de mourons aux soupirs cathartiques
     
    Je lui porte, à l'appui d'un discret voisinage
    une curiosité, furtive ou récurrente
    s'y trompe mon ennui en fantasques hommages
    quand ses ronds de fumée montent vers sa charpente
     
    À la tombée du jour, elle s'anime un brin
    déroule ses cheveux et s'offre un pas de danse
    puis, va se maquiller, se rhabiller de lin
    et file en quelque lieu se divertir, je pense
     
    Elle rentre parfois au bras d'un singulier
    qui la quitte au matin - jamais après midi...
    Elle, aura déjà mis en paume son foyer
    l'autre main employée à prolonger sa nuit
     
    M'eût-elle remarqué qu'elle n'y changea rien
    ni à son quotidien, ni à sa dilettante
    Est-ce à moi qu'elle adresse un signe de la main ?
    Elle part enfumer Cybèle, Atalante !
     
     

    L'Enfumeuse

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : reproduction en étude libre d’une œuvre de Liu Baojun.