SOIES ETERNELLES
L'éternité est une fin en soie
comme elle douce au toucher, vive à l'oeil
ne souffrant pas du pli l'écueil
à peine satinée, pas brillante
mais source de clartés latentes
étendue au-delà du regard, de la voix
l'éternité est une fin en soie
Allez, la soie que je préfère
 est tendue sous ta jarretière
 en exergue, en coquin écrin
 qui ne me promet jamais rien
 d'autre que les cadeaux
 de ta chair et de ta peau
Mortels, qui sommes là debout
 allons, allons, réjouissons-nous
 il nous reste la danse
 cette urgence de vivre
 avec sa délivrance
 ouverte comme un livre
 et porteuse de sens
Nature, viens que je t'embrasse
 et quand même Léo s'écrit
 aussi La Vie Est Dégueulasse
 (ayant pesé quel est ton prix)
 c'est avec nous tous qu'il sourit dans la nasse
Oh, ciel ! pourquoi lever les bas ?
 je garde les mains dans les poches
 que la fille soit belle ou moche
 je lui emboîterai le pas
 dès lors qu'elle ne gémit pas
 des toujours-et-toujours de mioche
Et que l'on meure à bout de bras
 les yeux dans les yeux, dans un flop
 lors d'un carnage en Ouganda
 pour les cuisses d'une salope
 on finira nu sous le drap
 (voyez que la mort est joyeuse)
 que l'éternité tirera
 sur nous de sa bouche soyeuse.

 tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 en médaillon : une toile de Joëlle CHEN.
 


 Quoi de plus douloureux, mon gars
Quoi de plus douloureux, mon gars qu'en dépit de nous douleur tient
qu'en dépit de nous douleur tient


