Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 79

  • L'automne, en pire

    arb_automne_056.gifAutomne... éminemment !
    Ton miroir froissé d'or
    arrache à la terre l'effort
    d'un sanglot vers le ciel
    tyran de gris, de blancs
    et jusqu'à la saison nouvelle
    géant
    couché sur les champs engourdis

    Automne ! Automne ! Automne !
    Suffit !

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#129

  • À notre bel organe

    femme noireAssis, ici
    les mollets en féline et simple compagnie
    deux cœurs familiers en approche
    au ciel des nuées s'effilochent
    lentement la soirée s'installe
    à mes lèvres le verre au breuvage familier

    Le roi Fela nous cloue le Beck
    insiste, perse, enfonce, honore
    la femme sans salamalecs
    grande, Noire et franche de port

    Fraternelles mélancolies
    aidez-nous à passer la nuit
    ouvertes grand nos persiennes et jalousies

    Rien ne presse au débarquement
    des bagages à la va-vite
    bouclés pour aller donner suite
    aux intimes déplacements
    du profane
    vers le plus sobre et spirituel de nos organes
    (le cerveau, le cœur ou le foie
     choisirez selon votre émoi)

    Quelque mot touche à l'essentiel
    et c'est du pain, du vin, du miel
    (sans tout déballer à l'escale
     de nos saisonnières pensées sentimentales)

    Deux cœurs familiers endormis
    savent que tout n'est pas écrit
    en filigrane
    sur le plus fragile et douillet de nos organes

    À partager sans abandon
    l'hommage est sans compromission
    si rond que savoureux en bouche
    (moins taiseux que d'autres en couche !)
    et nous enivre
    autant qu'à relever les yeux de ce bon livre
    l'aujourd'hui
    nous paraît sorti d'une rude et longue nuit

    Oh, fraternités d'homme à femme
    réciproques de corps et d'âme !
    Y faut-il un quota de Nocturnes
    avant d'être honnêtement coturnes
    ou est-ce de trop nous embarquer
    - trop tôt et sans bien considérer,
    nos natures dans des histoires
    à dormir debout (au saloir,
    oh ! ben marris...)
    sans s'être dit "bonsoir" ni souhaité "bonne nuit" ?

    Qui mit en panne
    le plus mobile et valeureux de nos organes ?

    Deux cœurs familiers au réveil
    l'aujourd'hui sans autre pareil
    mes organes ragaillardis
    l'entier dans un regard ami
    je fume encore
    soufflant de lentes bouffées au nez de mon sort

     

    poésie,famille,alizou,femme noire,fela anikulapo kuti

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Un coq aux vains doux

    la mort de socrate

    J'ai frappé... quoi, trop fort ?
    À juger du désastre à mes pieds répandu
    vous ne m'attendiez pas (vous ne m'attendiez plus ?)
    Qu'importe le décor

    Qu'importe
    la porte...

    Le vrai selon mon sens
    une ferme sentence ?

    Mon cœur à ciel ouvert
    c'est un jeu en enfer
    pour Toi;
    aussi moi, d'activer, soufflant de tous mes cors
    notre Coquin de Sort

    Eh, frangin ! Oh, frangine !
    ici à Notre Histoire
    comme il peut s'y entendre des espoirs
    l'absurde
    (comme aller guerroyer avec le peuple kurde)
    L'un et l'autre
    sur quel terrain se vautre
    ma liberté d'apôtre ?
    Le vôtre, tiens !
    Sachez le Bien
    pour ne pas en souffrir qu'à vos petits matins

    Dents de lait, bibelots, tout s'honore
    Et puis survient la mutation des corps
    des visages
    sans s'acquitter jamais de nos gentils lits-cages
    où nous avons toussé pour dire "je suis sage"
    "aime-moi, le veux-tu ?", "encore", "davantage"
    "alors, ça vient ?"
    "ah, laisse-moi tranquille plutôt, tiens"
    "tu dors ?"

    Dans de l'eau, bides laids, toux s'ignore et là, bulle...
    Crachons au bassinet sans perdre le recul
    du mors
    (qui nous retient cabrés sur nos Coquin de Sort) :
    un à un, crépuscules
    tragiques opuscules
    déliquescents efforts
    et le petit dernier qui mange le pécule

    Dehors !
    La porte est grand ouverte
    Je vais pousser ailleurs d'autres chansons à perte

    À perte ? Pas toujours...
    Suffise un coquelet, Criton, à nos amours ! 

    lit-cage

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • décors cuivrés

    corsPa-pou ! Pa-pou !
    Deux cors se mêlent de gémir
    (quand, moi, je suis trop fatigué)
    Un rire (soupir) s'en est allé

    Ce bugle ! - est-ce mon reliquat ?
    remugle (remugle ?) tout mon fatras
    m'enivre
    et n'en finit pas de faire ses cuivres

    Sur l'avenue Flandres-Dunkerque
    je regarde passer le tram
    Madame,
    iriez-vous jusqu'à Albuquerque
    pour quelque flamme
    quelque envie de briser le cercle
    ou par peur
    d'avoir délibérément osé manquer l'heure ?

    (du retour ?)

    Amour,
    quel hymne de fanfare
    bourdonne au pavillon de Longs Retards !
    quand, bourgeoises
    (suivies d'une arobase)
    s'indignent de trop conjugales bases
    et s'adressent
    dans la distance, fantasmes, caresses
    hédonismes
    aux contrefaits apanages et prismes

    Un mot pour ce lardon
    qu'il aura fallu passer au siphon
    Ainsi font pucelles (chante !)
    mais vous, madame, n'êtes plus si frêle...
    pente !

    Sur l'esplanade de la gare
    j'observe un rang de voyageurs
    Se pourrait-il, pétard !
    qu'un seul... qu'une seule meure
    de l'envie
    de pousser jusqu'à Albuquerque ?
    Oui, d'ici
    à deux mains
    repoussant les lourds battants du destin

    Et ce souffle par les cors
    de jeter mon aspect dans le décor

    Tiens, j'ai faim ! Chèvre chaud ?
    ou camembert mêlé de Livarot ?

    Liverpool-Amsterdam
    Se pourrait-il enfin... pour quelque flamme ?

    Pa-pou ! Pa-pou !
    De mes lèvres chèvre, chauffer l'embout
    essoufflé
    d'être encore à me vouloir embarquer
    sur le port
    où vibre la cacophonie des corps

    Adieu, parties ! Je reste ensemble
    Plaise qu'à vos dénis la mienne tremble

    Singeons : l'art allonge la vie
    A quoi bon se chercher des raccourcis ?

    Mentons : crevez, madame...
    J'ai mon billet Liverpool-Amsterdam

    décors cuivrés

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • dénoué de sens

    noeuds_marins.jpg

    J'étais las, empilant, étage après étage
    mon distant sentiment (mon manque de courage ?)
    que de ma tour d'ivoire aux parois amovibles
    se repeigne de noir le centre de la cible

    Quand j'eus cette impression, volage puis tenace
    que mon éducation n'était qu'une carcasse
    lourde, impropre - futile ?
    dont m'indisposait que le panache rutile

    Aussi, j'ai résolu de me faire une corde
    pour échapper en douce à ma propre discorde
    échafaudais un plan de pure espièglerie
    en puisant aux ressources de ma fantaisie

    Lentement, patiemment, nouai les échelons
    qui me délivreraient de ma haute prison
    sans connaître le seuil
    qui me fera toucher la base de l'écueil

    L'échelle fut complète avant que ne le sût
    mon esprit attaché au résultat voulu
    J'étais à mon affaire, étourdi, désireux
    qu'un sens irrévocable émane de ces nœuds

    Au bout, la liberté ! Ça, je n'en doutais pas
    Qu'importe la saison : soleil cru ou frimas
    je serai libre enfin
    quel qu'en soit le ciment d'écrire mon destin

    Ainsi nouai-je
    comme à la partition les notes de l'arpège :

    au boudin antillais, la normande escalope
    à mes rires épais, le rire des salopes

    aux bottes de Poucet, une voile marine
    à la fin des espoirs, une humeur assassine

    à d'honnêtes soupirs, un masque rigolard
    aux regrets du désir, un audacieux regard

    à de pâles odeurs, un livre : Le parfum
    aux humaines chaleurs, un spirituel festin

    à mon sens,
    rien qui ne vienne entraver l'existence !

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#127