J'étais las, empilant, étage après étage
mon distant sentiment (mon manque de courage ?)
que de ma tour d'ivoire aux parois amovibles
se repeigne de noir le centre de la cible
Quand j'eus cette impression, volage puis tenace
que mon éducation n'était qu'une carcasse
lourde, impropre - futile ?
dont m'indisposait que le panache rutile
Aussi, j'ai résolu de me faire une corde
pour échapper en douce à ma propre discorde
échafaudais un plan de pure espièglerie
en puisant aux ressources de ma fantaisie
Lentement, patiemment, nouai les échelons
qui me délivreraient de ma haute prison
sans connaître le seuil
qui me fera toucher la base de l'écueil
L'échelle fut complète avant que ne le sût
mon esprit attaché au résultat voulu
J'étais à mon affaire, étourdi, désireux
qu'un sens irrévocable émane de ces nœuds
Au bout, la liberté ! Ça, je n'en doutais pas
Qu'importe la saison : soleil cru ou frimas
je serai libre enfin
quel qu'en soit le ciment d'écrire mon destin
Ainsi nouai-je
comme à la partition les notes de l'arpège :
au boudin antillais, la normande escalope
à mes rires épais, le rire des salopes
aux bottes de Poucet, une voile marine
à la fin des espoirs, une humeur assassine
à d'honnêtes soupirs, un masque rigolard
aux regrets du désir, un audacieux regard
à de pâles odeurs, un livre : Le parfum
aux humaines chaleurs, un spirituel festin
à mon sens,
rien qui ne vienne entraver l'existence !
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#127