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poésié - Page 52

  • Chemins, vite ! Chez toi...

    La terre chaume, par endroits
    tant les champs sont privés
    tant les champs vont, striés
    mendier sous les vent froids
    un rabiot de verdeur

    Allons, Petite Sœur
    gagner notre pain blond
    le col sous le menton
    récitant nos par-cœur

    La route dure, par moments
    malgré les raccourcis
    que, sans faire de bruit
    le Rêve nous apprend

    Allons, Possible Amour
    trois fois sur le métier
    jeter nos sabliers
    et nous lécher la sueur

    Le fleuve grave un paradoxe
    brillant et majestueux
    où l'aphasie des cieux
    rentre bien vite au box
    de malheureux coursiers

    Allons, Roux Festoyer
    galoper de concert
    par les champs en hiver
    d'intimes plaidoyers

    L'heure, à la croisée des chemins
    obscurs, sans destinée
    précise, a embrassé
    notre avide festin

    Allons, ma Douce Amie
    sur ce pavé de larmes
    épandre le vacarme
    de nos francs appétits !

    Paul McCartney
    Pour un Impromptu Littéraire... manqué !
    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Mésignorances

    CRASSE

    Le temps ne passe pas, par ici - et pour cause !
    Il a vidé les lieux en relevant ses jupes
    Il n'a laissé, au mieux, qu'un sale jeu de dupes
    Alors il pleut, partout; sur la chair et les choses

    La merde plaint les yeux qu'oblige le regard
    à chercher dans la boue devant soi, pas plus loin
    où ne coucheront plus ni l'orge ni le foin
    mais de quel vilain trou surgira le Bazar

    Le sang s'est réfugié, comme il a pu, là-haut
    sous le casque trop fin d'un songe caverneux
    écorne les parois, l'ongle maigre, crasseux
    révoquant les endroits de séjours blonds et chauds

    La gerbe s'est dressée d'un coup, m'a pris le corps
    Envahi de l'espoir d'atteindre le soleil
    je suis dans le Bazar, à mes frères pareils
    mort avant de tomber; pour quoi ? ça, je l'ignore...

    ***

    BEATE

    Quelque lieu hors la ville, à deux pas du camion.
    - Dis-moi, quelle heure est-il ?
    - 'cune idée...
    - ...c'est cool, non ?

    ***

    OUBLIEUSE

    Je ne veux pas savoir où vont les météores
    pour mieux leur attacher les rubans de mes songes

    sais bien d'où vient le vent, mais pas ce qui le pousse
    à se mêler de nous chatouiller la chemise

    aime l'inattendue douceur de ton sourire
    même logée au fond de ton vaste sommeil

    ***

    POLÉTIQUE

    Oronge
    Pousse-mise
    Rirommeil

    Y on est-il une idée ?

    Fête & Cause
    pour les choses
    du regard sur le bazar

    Vé, là-haut
    blonds z'et chauds
    nos corps fous de soleil !

     

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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#193

  • Lès Ailleurs

    Ils marchent
    peut-être vers le temps qu'il fait
    Vers le temps qu'il fait, mais ailleurs
    « Ailleurs, il fait toujours meilleur »
    alors, ils marchent sans arrêt
    juste de quoi se restaurer...
    juste un moment pour admirer...
    quand ils ont besoin de dormir
    pour être en forme et repartir...
    avec le jour qui les attend
    là-bas, ailleurs, évidemment

    Elle avance
    au pli du coude une évidence
    bien à l'abri au fond du sac
    Un panache de Bergerac
    lui fait porter haut le menton
    Fût-elle sortie de prison
    elle n'en serait pas moins fière
    Elle compte sur un mystère
    s'est administrée le pardon
    Sa foulée neuve sur la terre
    emporte son rire intérieur

    Il hait l'heure
    du départ ou de l'arrivée
    enfin, tout ce qui fait bouger
    les lignes qui devront plier
    comme le ciel dans l'attraction
    la planète en révolution
    l'univers à son expansion
    le merdier géant de l'Histoire
    et ses huissiers gantés de noir
    qui viendront frapper à sa porte
    et déposer leur Lettre Morte

    C'est en route
    À chaque instant, ça se rapproche
    Ça ne veut laisser aucun doute
    C'est inexorable; c'est moche
    et ça veut nous tomber dessus
    La fuite serait superflue
    c'est la suite logique et froide
    Aucun espoir ne la balade
    Aussi cheminons de concert
    dans un ensemble utilitaire

    « Ça roul' bien... »
    « Tu mets la radio ? »
    « Oh, pas de suite; c'est cool, là, non ? »
    « Si, mon amour, tu as raison... »
    « On aurait dû le faire avant. »
    « On y est. C'est ça l'important. »
    « Ouais, tu as raison, mon amour. »
    « Et puis, quel adorable jour ! »
    Un rond-point, bientôt l'autoroute
    Loin derrière, le vieil Hondschoot
    Déjà, la croisée des chemins

    Sous les arcades, cinquant' saints
    se tapent la tripe, se gaussent
    pointent la jauge, la rehaussent
    et réclament, pour le Banquet
    une Caverne sans pitié !

    walkmantiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • L'enchantier

    Quoi d'autre ? Je ne sais rien faire sans parti
    À la prochaine pluie, peut-être... Va savoir...
    Le ciel peut basculer sans prendre mon avis
    je m'emploie chaque jour à repriser le soir
    les veines fatiguées de son vieux rocher gris

    Car le séjour est loin, et chaque heure qui tombe
    avale nos destins, voués à la becquée
    Je m'invite au festin, orgueilleux et plumé
    ainsi qu'il sied, au vrai, aux sincères colombes
    et vais gagner mon pain, sous l'orage et ses trombes

    Je fouille, à mon chantier, plus bas, l'Île aux Grenouilles
    Dans son rire ombragé, profonde et généreuse
    monte une mélodie aux notes argileuses
    Le regard entendu, y trempent nos dépouilles

    Tous nos papiers pliés narguant les cathédrales
    nos songes invités par un chant quotidien
    les lunes adoucies par nos Petites Mains
    et nos jeux négociés au cirque théâtral

    C'est là qu'est le métier, cette récréation
    d'ouvrages séculiers, mais riches, mais propices
    que tu m'as compliqués, Délocalisation !
    qui frappes ta monnaie du sceau des Catharsis
    réclamant à la source un taux d'imposition
    qu'il faut payer, content d'être dans la Maison !
    au guichet de Jocrisse...Et puis quoi ? Allons, donc...

    Je recompte mes bras, il en manque un millier...
    Deux n'y suffiront pas pour me les rattacher
    mais, sûr qu'à embrasser, je suis dur à la peine
    Je saurai m'en coller un pour chaque semaine
    et garder celui-là, bien dressé, pour ta chienne
    Pugnace !
    et prompt à oublier tes sordides menaces

    Je vais, nu sous ma blouse, exilé volontaire
    Malgré la terre en tiers qui veut que j'en découse
    la Seule, que j'épouse, est ma cause de pair
    et n'en fais pas mystère aujourd'hui, j'ai le blues

    Outils à la ceinture et les ongles gantés
    je creuse mon chantier pour y trouver des billes
    J'aurai la main heureuse, vous verrez, Les Filles !
    Chocolat ! Religieuse ! Eh, comme vos yeux brillent...

    Qu'on m'apporte à siffler des cuisses de grenouilles
    il n'est rien de si loin qui vaille un bon goûter
    Le reste, c'est tambouille !

    Voici qu'au ciel paraît - me semble; un nouvel œuf
    Je quitte le chantier, c'est l'usage, après tout
    Je suis couvert, debout, par un sentiment neuf

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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • cardinose

    Une fraîcheur à l'est est
    d'une fraîche heure à lester
     
    Lew', est-ce ta venue
    au petit matin
    qui déjà m'atteint
    sur West Avenue ?
     
    Une fraîcheur à l'est est
    de ton odeur à lester
    comme je l'ai sue
    à ton exsudat
     
    Que me la suda!
    Que me la suda!
    Me répétais-tu
    qui n'en pouvais plus
    d'être à tant d'effort
     
    Tant que le sud eut
    tôt perdu le nord
    et n'y revint plus
     
    Jusqu'au lendemain
    sa fraîche heure à lests
     

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    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#192