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L'enchantier

Quoi d'autre ? Je ne sais rien faire sans parti
À la prochaine pluie, peut-être... Va savoir...
Le ciel peut basculer sans prendre mon avis
je m'emploie chaque jour à repriser le soir
les veines fatiguées de son vieux rocher gris

Car le séjour est loin, et chaque heure qui tombe
avale nos destins, voués à la becquée
Je m'invite au festin, orgueilleux et plumé
ainsi qu'il sied, au vrai, aux sincères colombes
et vais gagner mon pain, sous l'orage et ses trombes

Je fouille, à mon chantier, plus bas, l'Île aux Grenouilles
Dans son rire ombragé, profonde et généreuse
monte une mélodie aux notes argileuses
Le regard entendu, y trempent nos dépouilles

Tous nos papiers pliés narguant les cathédrales
nos songes invités par un chant quotidien
les lunes adoucies par nos Petites Mains
et nos jeux négociés au cirque théâtral

C'est là qu'est le métier, cette récréation
d'ouvrages séculiers, mais riches, mais propices
que tu m'as compliqués, Délocalisation !
qui frappes ta monnaie du sceau des Catharsis
réclamant à la source un taux d'imposition
qu'il faut payer, content d'être dans la Maison !
au guichet de Jocrisse...Et puis quoi ? Allons, donc...

Je recompte mes bras, il en manque un millier...
Deux n'y suffiront pas pour me les rattacher
mais, sûr qu'à embrasser, je suis dur à la peine
Je saurai m'en coller un pour chaque semaine
et garder celui-là, bien dressé, pour ta chienne
Pugnace !
et prompt à oublier tes sordides menaces

Je vais, nu sous ma blouse, exilé volontaire
Malgré la terre en tiers qui veut que j'en découse
la Seule, que j'épouse, est ma cause de pair
et n'en fais pas mystère aujourd'hui, j'ai le blues

Outils à la ceinture et les ongles gantés
je creuse mon chantier pour y trouver des billes
J'aurai la main heureuse, vous verrez, Les Filles !
Chocolat ! Religieuse ! Eh, comme vos yeux brillent...

Qu'on m'apporte à siffler des cuisses de grenouilles
il n'est rien de si loin qui vaille un bon goûter
Le reste, c'est tambouille !

Voici qu'au ciel paraît - me semble; un nouvel œuf
Je quitte le chantier, c'est l'usage, après tout
Je suis couvert, debout, par un sentiment neuf

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tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

 

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