Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 161

  • en vrac

    oh mon papoooOOoo

    à l'ouverture, clac !
    mon chapeau claque
    en sortent tout-à-trac
    des objets d'attention

    un long colimaçon
    de trucs et de bidules
    que des bulles virgulent
    (pour la ponctuation)

    et ça tourne et ça vrille
    ça remplit le séjour
    ça fait rire les filles
    et ça mange le jour

    hier manque à l'appel
    et demain n'est encore
    que l'idée d'un trésor
    couvée sous la tonnelle

    alors, j'ouvre une ombrelle
    où s'engouffre le vent
    et je rejoins au ciel
    le rire des enfants

    Tomi Ungerer

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration (ci-contre) : Tomi Ungerer, Le Chapeau Volant

  • djinn orange (test)

    - à Gino -

    l'orange est là partout tombant sur la chaussée
    feu orange ?sur mon pas mécanique et leste
    sur mon souffle brûlant, sur mon chant ravagé
    - qui perturbe la nuit céleste ?

    je chante un pleur aveugle au monde indifférent
    maudissant la horde funeste
    il y a du Satie, du Cure, là-dedans
    et puis certaine humeur de peste

    et l'orange me suis, l'orange me talonne
    orange, couleur de l'inceste
    mais je ne peux tuer ni baiser plus personne
    - mystère, qui retient mon geste ?

    et je chante et je pleure et je pleure en chantant
    comme il est loin l'heur de la sieste
    et j'écrase une orange et l'orange me prend
    au moment de lâcher du lest

    je suis ce mauvais chien qui a rongé sa niche
    et ne peut quémander de reste
    la pluie qui m'appartient ne m'a pas rendu riche
    et je donne à l'idiot ma veste

    cheminant comme en rêve un rêve se faisant
    masque toute lueur à l'est
    orange, ma compagne, épouse mon allant
    que j'oublie de l'aube le zeste

    Ô cœur, mon cœur, proteste !

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

     

     

  • ode allant, s'être

    OLDHANDS.JPG

    au sein les bras noués abritent des racines
    dont pourrait bien jaillir à nouveau tout le monde
    un savant élixir, force de vie féconde
    anime sous la peau un regain de résine

    la saison l'a compris et qu'il pleuve et qu'il vente
    et qu'un été surgisse au plus fort de l'orage
    la neige au vif argent déserte ce visage
    en deçà du regard un front armé patiente

    la rocaille se tait depuis des millénaires
    sa voix lui a ravi ce fonds de roulements
    qui ne se connaît plus qu'au bord des océans
    sous le flot des torrents, la rive des rivières

    un drôle d'oiseau jappe après ceux qui pépient
    attrape au vol un trouble de nuée
    étire doucement la couverture à lui
    l'ancêtre qui le voit, le laisse haler...

    ils se sont bien connus tous deux, en adversaires
    n'attendant que l'issue d'une joute évidente
    qui bravant les sommets, qui au bas de la pente
    respectueusement se sont regardé faire

    et c'est les bras croisés, menton sur la poitrine
    dans son fauteuil en bois usé aux accoudoirs
    que l'ancêtre a manqué de la cloche du soir
    le tintement léger montant de la cuisine.

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • l'aorte, merde !

    miro-joan-singing-fish-2104880.jpg

    à petits pas les yeux me sortent
    et je promène là, cohorte
    le front plat tout contre la porte
    mes amours mortes

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • au jour, dit

    T_DRAW01.JPGJe me suis levé au matin
    c'était un matin d'aujourd'hui
    je me suis dit : il fait jour, tiens !
    et depuis, c'est bien le jour dit

    Je n'ai pas vu s'ouvrir la porte
    par où passa cet aujourd'hui
    il n'est pas question que j'en sorte
    avant que survienne la nuit

    A d'autres vaille l'idée morte
    que le temps reste inassouvi
    j'ai tué le temps, de la sorte
    je demeure au bel aujourd'hui

    Il s'y mêle une humeur d'automne
    et des soleils en appétit
    j'y cueille tout ce qui m'étonne
    et me donne goût à la vie

    Viendra le soir et ses colonnes
    veinées de noir au marbre gris
    j'y serai cet air qu'on fredonne
    le coeur léger, pas vu, pas pris.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK