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manifeste polétique - Page 2

  • L’Enfant-Sage

    Ecoulé de la nuit aqueuse, orange et douce
    où tu suçais ton pouce à l'abri des regards
    te rêvais-tu déjà sage et humble vieillard
    choyant de ton jardin les arbres et les pousses ?

    Nourri de floralies sanguines et charnelles
    encore ivre du miel de ton premier séjour
    tu t'offres comme un fruit gorgé de bel amour
    dont tu tiens fermement le fanal éternel

    Feras-tu basculer le monde sur ses bases
    par cette vive extase où tu nous as plongés ?
    Soyeuse pandémie, ton cri de nouveau-né
    saura-t-il inspirer de symphoniques jazz ?

    Avec toi rejaillit des forces oubliées
    cette vitalité que renferment les pierres
    la valse des marées, les orgues du désert
    et le puissant mystère agitant les sommets

    Ni la peur, ni la mort ne te sont étrangères
    mais volent, papillons aux frêles coloris
    que le simple revers de ta main sans souci
    égayera, nuées aux reflets parcellaires

    Tu es, possiblement, le prochain bâtisseur
    du Rêve confondant l'esprit et la nature
    s'y fera d'aujourd'hui la nouvelle aventure
    dans un règne de joie, d'amour et de bonheur

    S'il se peut que ton nom soit la somme de tous
    (ceux qui furent gâchés, ceux qui furent meurtris)
    le premier qui l'entende ait aussitôt compris
    qu'enfin raison prévaut que signe ta frimousse

    Aucune fée sur toi, ni prodige, ni sort
    que l'ample densité de ton pas sur la terre
    que la mélodie née du souffle salutaire
    à quoi se rallieront les vents de tous les bords

    Garant d'aucun autel, sans maître sur le dos
    pour la légèreté d'être sans avantage
    l'ombre de la sagesse étalant son partage
    et de rive en rivage apaisant l'air et l'eau

    Défi du samediEnfant, vois comme dort à tes pieds le futur
    aussi timidement que ton sourire aux anges
    retourne au vieux Chaos ses pelures d'orange
    avant d'y ajouter son carré de vert pur

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi Du Samedi dédié à cette image

  • coutures

    Un défi du samedi

    Files filiales, filiations !
    Dites-moi, sans compromission
    quel est de ma pensée le fil
    qui la sauve de l'Imbécile
    et renoue
    avec l'essence les Rien z'et les Tout ?

    Sur ma pelote hebdomadaire
    se pourrait-il qu'un dromadaire
    arguant du pagne d'Osiris
    me refusât son oasis ?

    Sur le parvis des cathédrales
    offert au vide sidéral
    tricottent des veuves sans faim
    la laine de nos Lents Demains

    Dois-je y comprendre
    ce que les noeuds des Cieux Seuls cherchent à m'apprendre
    de la vie
    comme de fil en aiguille âme s'en soucie ?

    Crochets, plaidez vos canevas
    au tribunal des entrelacs
    je n'en ai cure !
    préférant tisser dans le vent mon aventure

    Oui, au hasard
    d'une aube bayadère
    de l'air d'un ciel jacquard

    De cette chaussette orpheline
    qui me laisse perplexe devant la machine

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi
     

  • dénoué de sens

    noeuds_marins.jpg

    J'étais las, empilant, étage après étage
    mon distant sentiment (mon manque de courage ?)
    que de ma tour d'ivoire aux parois amovibles
    se repeigne de noir le centre de la cible

    Quand j'eus cette impression, volage puis tenace
    que mon éducation n'était qu'une carcasse
    lourde, impropre - futile ?
    dont m'indisposait que le panache rutile

    Aussi, j'ai résolu de me faire une corde
    pour échapper en douce à ma propre discorde
    échafaudais un plan de pure espièglerie
    en puisant aux ressources de ma fantaisie

    Lentement, patiemment, nouai les échelons
    qui me délivreraient de ma haute prison
    sans connaître le seuil
    qui me fera toucher la base de l'écueil

    L'échelle fut complète avant que ne le sût
    mon esprit attaché au résultat voulu
    J'étais à mon affaire, étourdi, désireux
    qu'un sens irrévocable émane de ces nœuds

    Au bout, la liberté ! Ça, je n'en doutais pas
    Qu'importe la saison : soleil cru ou frimas
    je serai libre enfin
    quel qu'en soit le ciment d'écrire mon destin

    Ainsi nouai-je
    comme à la partition les notes de l'arpège :

    au boudin antillais, la normande escalope
    à mes rires épais, le rire des salopes

    aux bottes de Poucet, une voile marine
    à la fin des espoirs, une humeur assassine

    à d'honnêtes soupirs, un masque rigolard
    aux regrets du désir, un audacieux regard

    à de pâles odeurs, un livre : Le parfum
    aux humaines chaleurs, un spirituel festin

    à mon sens,
    rien qui ne vienne entraver l'existence !

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#127

  • villégiatures, d'un regard

    Bernard Dumortier, graphiste

    Urbanités, architectures
    pignons sur rue et devantures...
    Ville, tes pages de calcaires
    alignent fastes et calvaires;
    impossible d'en détacher
    l'intrusive curiosité
    de mon regard
    plongeant dans tes flots de toitures au hasard
    et des fenêtres
    tire des chapelets de crapuleux "peut-être"
    "va donc savoir"
    et de m'oublier dans de fantasques histoires

    Pas de porte, porches, perrons
    décrottoirs, bites, paillassons...
    Villas aux séjours mitoyens
    des recueillements citoyens
    vos bouches baillent des ans nuit
    me soupiraillent des mots dits
    sous le couvert
    de notables cartons imprimés chez Herbert
    accès codés
    gardant de vos oies blanches la mise au secret
    quand dans vos caves
    l'affliction de vos ruraux oripeaux s'aggrave
    et les frontons
    se signent au passage de mon balluchon

    Villes, villas, villégiatures...
    civilités aux commissures
    de vos babines retroussées
    ou c'est de vous connaître ou c'est
    de n'être pas dans le décor
    qui m'assure le réconfort
    et ce bonheur
    que c'est de vous prêter le goût de l'impudeur
    et d'en nourrir
    pour la nécessité d'avoir maille à partir
    avec vos murs
    ma lecture à nouveau de vos architectures 

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les travaux de Bernard DUMORTIER, artiste peintre.

    Artiste à découvrir, par ici... 

    Galerie Dumortier,collioure (FRANCE)

     

  • La preuve par l'œuf

    La preuve par l'œuf,tiniak

     

    À quel endroit sévère et froid
    ai-je oublié jusqu'à ton nom ?

    Mon rêve
    Déraisonnable sève

    tu m'égouttes l'ennui
    sur les plis d'une grève
    et le fleuve assouplit sa courbe fructifiée

    tu m'effeuilles la nuit
    chaque jour indompté
    volète au pied de l'arbre
    volète dans l'allée
    où promène
    l'idée que je me fais du cours de la semaine

    À quel moment perdu de vue
    t'ai-je laissé t'évanouir ?

    Mon songe
    Manteau doublé d'éponge

    tu couvres l'aujourd'hui
    sous un dais lie-de-vin
    m'en tapisse le ciel où je vais et je viens
    les pieds nus
    mains humides
    avec une inconnue tirant quelques subsides

    au bout de l'équation
    un signe égal au vide en forme de cocon

     

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK