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filiation

  • coutures

    Un défi du samedi

    Files filiales, filiations !
    Dites-moi, sans compromission
    quel est de ma pensée le fil
    qui la sauve de l'Imbécile
    et renoue
    avec l'essence les Rien z'et les Tout ?

    Sur ma pelote hebdomadaire
    se pourrait-il qu'un dromadaire
    arguant du pagne d'Osiris
    me refusât son oasis ?

    Sur le parvis des cathédrales
    offert au vide sidéral
    tricottent des veuves sans faim
    la laine de nos Lents Demains

    Dois-je y comprendre
    ce que les noeuds des Cieux Seuls cherchent à m'apprendre
    de la vie
    comme de fil en aiguille âme s'en soucie ?

    Crochets, plaidez vos canevas
    au tribunal des entrelacs
    je n'en ai cure !
    préférant tisser dans le vent mon aventure

    Oui, au hasard
    d'une aube bayadère
    de l'air d'un ciel jacquard

    De cette chaussette orpheline
    qui me laisse perplexe devant la machine

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi
     

  • brasero

    Ah ! faut-il que vous mouronniez,
    brandons obstinés au foyer
    quand je cherche à prendre le frais le long du fleuve

    C'est assez de m'être - à l'épreuve
    et de façon contemporaine,
    une impression que la semaine est un bourbier

    Hier, encore à son miracle
    je me suis rendu au spectacle
    où j'avais promis de venir à tire-d'aile

    Je la vis, les yeux plus grands qu'elle
    confondre surprise et plaisir
    ("...comme jamais à l'avenir" souffle un oracle)

    Dans son regard, entièrement
    je me tenais comme un géant
    (amour se conjugue au présent, me sembla-t-il)

    Quoi de plus plaisamment subtil
    que d'avoir tenu sa parole
    et d'en partager la joie folle avec l'enfant ?

    Lumineuse dans son costume
    aussi gracieuse que la plume
    défiant les gravités d'enclume de nos âges

    une magie à son ouvrage
    aura goûté au feu sacré
    par quoi, de l'acquis, de l'inné, tout se résume

    Finie la représentation
    soldées toutes les émotions
    voici que me reprend au fond comme un orage

    Au ciel pourtant, aucune rage
    c'est à l'interne que je brûle
    ne m'accordant plus de recul que de raison

    Comment défaire mon entier
    de ce mystère de brasier
    que d'un rien vous enflammeriez, songes tenaces

    La vie n'est pas si dégueulasse
    qu'il n'y ait lieu de s'en réjouir
    auprès du fleuve où rafraîchir son coutumier

    trapèze

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (pour toi, ma fille, cette 950ème note)

  • avent

     

    avent.jpg

    C'est d'attendre la neige avec les pieds au chaud
    qui nous donnait cet air de pas savoir quoi dire
    Allant de l'un à l'autre, à compter nos soupirs
    la journée finirait par se lasser bientôt

    Revenant sur ses pas avec délicatesse
    un vent se repliait dans ses niches boisées
    qu'un silence occupât de sa palme feutrée
    la surface apurée d'un monde à la kermesse

    Là, dans la main gantée de quiétude hivernale
    il nous semblait qu'alors tout pouvait advenir
    de nos troubles secrets, de nos frêles désirs
    craignant d'avoir causé malgré tout quelque mal

    Le fumet rassurant de tendres madeleines
    aurait vite raison de nos incertitudes
    qu'à nous voir l'honorer de nos sollicitudes
    la mise du couvert rachetât nos fredaines

    Et puis, n'y tenant plus, le rire nous prenait
    pour ce que nous étions : d'adorables éponges
    La maison parlait fort et tirait des rallonges
    à l'horrible moment de l'heure du coucher

    Nous plaiderions un peu, mais il faudrait nous rendre
    à l'avis impérieux de gagner nos chambrées
    sachant proche l'instant de venir nous chercher
    découvrir les bonheurs qui valaient bien d'attendre

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • MÉCHANT SONGE...

    conte_family.jpg

    Méchant songe, tu me ressembles
    exsangue dans les bras du père
    au chant des aulnes et des trembles
    par la lande crépusculaire

    Cette lueur au loin qui brûle
    je la vois, juché sur mon arbre
    mais c'est un autre crépuscule
    qui m'ouvre sa porte de marbre

    Comme toi, j'attendais que vienne
    Anne, Ma Sœur Anne au regard
    porté aux confins de la plaine
    notre fraternel étendard

    Car c'est par le choix de la terre
    au terme écrit sans indulgence
    que la mort et non la misère
    forge le songe à l'évidence

    Je n'aurai pas d'humilité
    de pudeur, ni de peur aucune
    au moment de laisser passer
    ma vie dans un rayon de lune

    Je les aurai données déjà
    en pâture à d'autres ressources;
    que l'enfant marchant dans mes pas
    relance et poursuive la course

    Erlkoenig.jpg

    tiniak - mes chanSonges
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#83.

    précédente participation, par ici - tiki#82.
    (thème : A la place du loup)

     

     

     

  • Bon sang ne saurait mentir

    lorgnon.jpg

    « Bon sang ne saurait mentir »
    avait coutume de nous dire
    depuis son fauteuil en rotin
    la canne calée sous le poing
    le chignon terne et austère
    notre fière arrière-grand-mère

    Un vieux lorgnon d’entre-deux-guerres

    lui cousait un œil plus sévère
    dont elle usait d’un air mesquin
    glaçant nos mines de bambins
    et fustigeant de son venin
    les délires badins
    d’un âge pré-pubère
    à son goût par trop enfantin
    et quelle n’appréciait guère

    Quelque infamie congénitale

    nous aurait donc voués au Mal
    et prédisposés aux tourments
    de la Grand-Mère Malesan ?

    Après tout, quel revirement !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    reprise d'un Défi du samedi
    (la centième)
    "En un mot comme en sang" édité en mars.