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cirque

  • auguste barnum

    Une barque feule à deux voix sur le canal
    un chant d'amours désespérées, d'un autre siècle
    Le ciel, déçu, frotte les toits de son couvercle
    pour se gratter des pelures sentimentales

    Le cirque bien connu replie son chapiteau
    pour le porter ailleurs où manque le spectacle
    des petits bonheurs attendus et leur débâcle
    qu'applaudiront les rires niais des angelots

    Le tout payé du triste solde hebdomadaire
    les mains rentreront chatouiller les poches vides
    longeant le fleuve mou et sa lente clepsydre
    songeant peut-être à d'exotiques dromadaires

    Plus tard, les yeux compris entre ses deux seins lourds
    le regard amorti de strass et de paillettes
    Monsieur, dans l'abri sûr de Madame S'en-tête
    - ce verrat chevauchant ! lui dira son débours

    Moi, l'aube reparue sur le terrain désert
    je tirerai des clous du sol, en fredonnant
    ma dernière grisaille et me remémorant
    le froid que j'ai connu d'avoir aimé, naguère

    Une Parque sans voix, un domaine abyssal
    qui chantait sa partie - à qui j'ai dit « je t'aime »
    et qui n'entendait rien, sur le fleuve bohème
    qu'à peine le vent nu, sur ses ridules sales

    Alors, le rouge né à mes joues ravacholes
    je promène le nom que me donne mes filles
    et nous irons, ce soir, vibrer aux peccadilles
    du grand chapiteau cru aux fantasques écoles

    Et ce sera bonheur d'avoir, à mes côtés
    l'une et l'autre riant, chantant l'hymne sauvage
    d'avoir dompté le temps pour le seul avantage
    d'être, en l'état, l'amour et l'instant partagé

    Et le fleuve rigole, et le matin sourit
    Deux astres dans les bras, j'ai tiré le rideau
    que leurs projets de joie ne soient pas sans écho
    mais se créent, à leur tour, une pure magie

    youpiBon, je n'ai pas su faire - et n'en suis pas moins homme
    amoureux, pas peu fier, d'avoir entre les bras
    deux galaxies dormant sur mes vieux reliquats
    tandis que, par les rues, s'anime le barnum

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • brasero

    Ah ! faut-il que vous mouronniez,
    brandons obstinés au foyer
    quand je cherche à prendre le frais le long du fleuve

    C'est assez de m'être - à l'épreuve
    et de façon contemporaine,
    une impression que la semaine est un bourbier

    Hier, encore à son miracle
    je me suis rendu au spectacle
    où j'avais promis de venir à tire-d'aile

    Je la vis, les yeux plus grands qu'elle
    confondre surprise et plaisir
    ("...comme jamais à l'avenir" souffle un oracle)

    Dans son regard, entièrement
    je me tenais comme un géant
    (amour se conjugue au présent, me sembla-t-il)

    Quoi de plus plaisamment subtil
    que d'avoir tenu sa parole
    et d'en partager la joie folle avec l'enfant ?

    Lumineuse dans son costume
    aussi gracieuse que la plume
    défiant les gravités d'enclume de nos âges

    une magie à son ouvrage
    aura goûté au feu sacré
    par quoi, de l'acquis, de l'inné, tout se résume

    Finie la représentation
    soldées toutes les émotions
    voici que me reprend au fond comme un orage

    Au ciel pourtant, aucune rage
    c'est à l'interne que je brûle
    ne m'accordant plus de recul que de raison

    Comment défaire mon entier
    de ce mystère de brasier
    que d'un rien vous enflammeriez, songes tenaces

    La vie n'est pas si dégueulasse
    qu'il n'y ait lieu de s'en réjouir
    auprès du fleuve où rafraîchir son coutumier

    trapèze

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (pour toi, ma fille, cette 950ème note)