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Grrr! - Page 2

  • Downtown walk through

    Des mains déchaînées s'en racontent...
    Pas loin, sur un chemin de honte
    des coups pour rien, des embuscades
    aux gras teints, aux nuits de muscades
    et puis s'engoncent dans les porches
    lames légères sous les torches

    On n'a rien vu (c'est mieux, ça comme
    - mais si, tu le sais bien, bonhomme)

    Watusi, hey! what did you see?
    Si je m'en réfère à ces cornes
    à l'extrémité de tes doigts
    tu sais combien elle est sans bornes, la violence
    qui a forgé ces résistances
    au fond de toi

    Nan ? Nan ? Mais si... Mais si, petit !

    Tu vois sillonner au jardin
    la tortue dans sa carapace
    quelques pissenlits pour festin
    sous des ciels exempts de menace
    et chaque jour de Normandie
    à l'épargner de vilains cris
    si vains que courbe
    va, son chemin, le reptilien et sans esgourdes

    Oh ! C'est déjà l'heure espagnole aux flancs du port
    il en saigne une muse à règne sans trésor

    What have you heard, you silly bird along the bank ?

    Neither a word wiping the hurt nor a demand

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Scénario pour tout un fromage

    J’aime à voir sinuer, entre les fins copeaux de Comté, les reflets verdâtres et veloutés de l’huile d’olive quand, du pouce et de l’index, je fais légèrement osciller ma tartine de pain grillé pendant la pause pub de mon film du soir. Dans ces plages de publicité indigeste, je déteste en revanche voir ces femelles béates devant le prochain bien de consommation sur lequel vont se ruer nombre d’écervelées désespérément en quête d’un brin de reconnaissance. Reconnaissance de quoi donc ? De leur uniformité normée ? Peuh… !

    Après le dernier film du soir, j’aime prendre l’air, quel que soit le temps et marcher dans le quartier où je réside depuis plus de trente ans de célibat résolu. Je jette un œil aux nains de jardin du voisin, celui du 40bis, voir s’il n’aurait pas fait une nouvelle acquisition de ces pitoyables mochetés qu’il vient briquer tous les matins avant de se rendre au boulot et le soir au retour, sous le regard flétri de mièvrerie que lui prodigue sa vieille bique de mère, derrière son rideau brodé, par-dessus la jardinière de géraniums rabougris. A pleurer...

    Battre lentement les cartes de ma patience, un grand bol de café ravissant mes narines tandis que la radio égraine ses émissions, aussi matinales que je le suis, me procure un plaisir savoureux. J’aime y manifester lascivement la plénitude de mon quotidien solitaire contre les vaines turpitudes qu’assènent, avec une obstination quasi obscène, les prétendues « nouvelles du jour ». Quid novi sub sole ? Des nèfles ! La litanie des bassesses, du pain, des jeux… Du flan !

    Elle s’annonce fort belle, cette journée. La lumière est à s’y dissoudre ! On dirait un 4 juillet dans un film américain à gros budget. J’ai bien l’intention de la mettre à profit car demain, à la Maison de Quartier, se tiendront des sélections (des sélections… !) pour désigner la future Reine des Pétasses de notre région. Je file droit vers le fleuve avec, encore en tête, les images confuses et vivement colorées de mon dernier rêve; un de ceux que j’affectionne particulièrement, où je promène, flanqué de mon Âne-Chien, par des rues saturées d’odeurs et sous le vert couvert d’arbres bavards. L'entièreté de mes sentiments s'y répand. Délice !

    Ramdam comme prévu, le lendemain matin ! En fermant les volets, j’entrevois l’autre benêt du 40bis sortir son chien ridiculement minuscule dont la clochette tintant à son collier a le don de m’exaspérer. Le jour durant, je me contenterai de l’ombre douillette et enfumée de mon meublé. Pourvu que les voisins n’aient pas la mauvaise idée de jouer de leurs tondeuses durant ma sieste ! Au moment de fermer les yeux, je tends le bras vers la radio qui bruisse sur le guéridon près du canapé. A peine si j’entends les derniers mots du bulletin des actualités…
    « …Drame aux élections de Miss Normandie : l’élue du jour a été retrouvée à l’aube, près du fleuve, le corps massacré et odieusement mutilé. Des témoignages concordants lèvent la piste d’un individu aperçu portant un nain de jardin, passablement ensanglanté et figurant le célèbre chef Apache, Jéronim… » - OFF -

     

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    Peinture d’Art Brut – ©Jaber (Al Mahjoub)

    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#350

    Sur la proposition d'Emma :
    "Cette histoire se déroule un 4 juillet. 
    Elle fait intervenir un chien riquiqui, une tondeuse, un vieil Apache et une reine de beauté."

  • Pas de brouillon !

    S’agissant de dire mon fait au sombre idiot
    chaussé d’immondes godillots pour marcher (droit ?)
    droit sur la fille-mère et son frangin « homo »
    j’ouvre bien grand ma gouge et je dresse mon doigt
    Ah, ça non !
    Je ne fais pas de brouillon

    S’il est question d’interroger ce pas qui vient
    (qui n’est pas celui de mon chien), je me méfie
    de ces abois sans qu’on se soit serré la main
    de ma propension à me perdre en arguties
    Pour le don
    je ne fais pas de brouillon

    Trop d’intéressements pour si peu d’intérêt !
    Tant de chœurs concordant sur des voies de fossés
    de minois réchampis à d’obscures vitrines
    et de culs féminins creusés par la strychnine
    font que, non !
    je ne fais pas de brouillon

    Mais quand je pense à toi, ma mère, fille et sœur
    toi qui m’a fait humain à penser à demain
    toi qui m’a démontré que la joie tue la peur
    car tu sais, mieux que moi, où loge le malin
    c’est tout bon !
    Je sais n’être qu’un brouillon

    Devenu père
    livrant mes brouillons éphémères
    Un rien, brouillons des cartes les chimères...

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#348

     

  • Mobiliers

    Marchant droit sur la terre meuble
    où son ventre opulent me porte
    quelque soit ce que je transporte
    au loin, un soleil rouge meugle

    On est fort loin d'être rendu...
    Là n'est pas la question; ce soir
    est l'opportunité, en miroir
    de s'en remettre à l'impromptu

    « - Bien le bonsoir, Mademoiselle...
    où donc va tout ce vaisselier ?
    Vers ces souffreteux sans-papiers
    et leurs dossiers pleins de ficelles ? »

    Ici, se joue la partition
    - en plaints, en déliés z'et rapines...
    sur un piano de cuisine
    qui va sertir un... bourguignon ?

    Là, je doute que l'Etat gère !

    « - Il me plairait d'en savoir plus...
    Disons, peu après le JT ? »
    Quand je les vois sur la jetée
    je m'interroge le vécu.

    Eh, relis la première strophe !
    Monsieur promu chef de l'état...
    L'état de quoi ? Des reliquats
    ou des cinglantes z’apostrophes ?

    Recompter nos vieilles armoires
    - et pas qui travaille à #Bercy !
    ce n'est pas ce qui vous grandit
    à l'échelle de notre histoire

    Sans nous, le peuple laborieux
    meurent les civilisations
    (depuis toujours !)
    quand vous croyiez faire un carton
    avec un mouchoir sur les yeux
    (sans notre amour !)

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Orcus focus

    Ceci n'est pas qu'une déformation du réel
    Ou de son miel...
    N'y voyez que ce que n'en croiront pas vos yeux
    Tout est vrai; tout est fauche !
    Rien de moins fébrile que le gauche
    Existe - au formole ! au rendu formel

    Ogre suprême et urgentique
    Regardez bien... Nulle mimique...
    C'est un défilé de fantômes
    Une présentation dans un idiome
    Sans autre prétention qu'être un feu de... ?

    J'entre, à pas mesurés, en ce lieu
    Et, tout soudain, j'ai froid au cœur

    Se lever, se laver, c'est commun, mais tout(e) seul(e)
    Un pas devant l'autre, bien sûr ! Eh, Cass'gueules !
    Ici... bon, j'ai un peu moins froid
    Sinon, qui prendrait soin de moi ?

    Poucet me murmure à l'oreille
    Oh ça ! L'Ogre, j'en ai fini
    Un songe oppose un contredit
    Rien n'est résolu; geste, veille !

     

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    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ...pour une expo-photo à l'Artothèque de Caen

    (ben, maintenant !).