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°gris sourire° - Page 10

  • le contrat

    look mortel, non ?

    Ils se sont embrassés durant des millénaires
    à l'abri des regards, heureux qu'on les ignore
    ils se l'étaient juré en se couchant à terre
    ce qui les animait leur survivrait encore
    au-delà de la mort, la peine et la poussière

    Mais par quelque impudence apportée par le vent
    voici qu'on les découvre et qu'on les donne à voir
    exposés comme au Louvre à la vue des passants
    qui passeront bien sûr sans seulement savoir
    qui passeront bien sûr sans savoir, seulement

    Sacs d'os noués en cœur à jouir du repos
    de ceux qui ont luttés le bonheur à la main
    dépouillés des douleurs qui sont les oripeaux
    de bien plus tristes qu'eux se croyant plus humains
    c'est à l'hypocrisie qu'ils ont tourné le dos

    Tout le salut du monde enserré dans leurs bras
    sans aucune faconde, aucun gémissement
    a donc été possible et possible sera
    tant que pouvant s'unir à ce point les amants
    une âme s'en inspire et passe le contrat

    j'y vais ou t'y vas ?

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

     

  • altéré, go

    (cri sans thème)
    face_small.jpg
    Oui, je me suis perdu
    à cet endroit précis où je l'ai reconnue
    il faisait nuit
    il avait plu
    elle m'a souri
    je l'ai bue

    la liqueur prune

    Et de l'intérieur, mon pélot
    je fus broyé comme un grain d'orge
    d'un mot noué là, sur ma gorge
    où l'oubli surgi de sa forge
    a soufflé sur mes pauvres braises
    et j'ai fondu dans sa morne aise

    Oui, je me suis compris
    en cet endroit reclus où j'aurai tant appris
    du vent qui plie
    des vents qui puent
    et le mât pourri
    d'où je sue

    ma rancœur brune

    Quant à l'extérieur, mon pélot
    tu sais bien tout ce que je lâche
    des mots, du rêve et ce panache
    du haut du mât, qu'on se l'arrache
    pour en saccager les ramures
    le ton, le trait et l'écriture

    Oh non, pas de paix, jamais plus
    qu'un cent de petites vertus
    en chapelet sur des doigts gourds
    bouche et oreille au monde sourds

    Oh oui, la guerre, encore ! encore !
    et que parmi le monde mort
    je glisse au bas du mât pourri
    fouler les corps nus sous la pluie

    Mais oui, la prune, c'était toi
    cette brune avec un beffroi
    planté de la lèvre au regard

    Et non, tu ne me quittes pas
    depuis que tu m'as laissé là
    de larme en pied à mon brouillard

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - #490

     

  • La Bête, ça

    Elle a les yeux qui mangent
    le regard qui dérange les choses
    Où en profondeur la nécrose
    absorbe la lumière
    qui semble déserter la Terre

    Bête01.jpgElle a ce nom étrange
    qui dit combien elle est mauvaise
    à côté d'elle une fournaise
    réserve encore un meilleur sort
    qu'à ceux qu'elle engrange et dévore

    La Bête

    C'est l'ange de l'immonde
    avide d'âmes moribondes
    C'est la bête vomie
    parmi les affres de la nuit

    Le cauchemar vivant
    dont on dit qu'il n'existe pas
    pour laisser les enfants
    se débrouiller seuls avec ça

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN & conditions TwalesK -- Tiki # 39

    LaBête01.jpg
    Pour les Impromptus Littéraires
  • djinn orange (test)

    - à Gino -

    l'orange est là partout tombant sur la chaussée
    feu orange ?sur mon pas mécanique et leste
    sur mon souffle brûlant, sur mon chant ravagé
    - qui perturbe la nuit céleste ?

    je chante un pleur aveugle au monde indifférent
    maudissant la horde funeste
    il y a du Satie, du Cure, là-dedans
    et puis certaine humeur de peste

    et l'orange me suis, l'orange me talonne
    orange, couleur de l'inceste
    mais je ne peux tuer ni baiser plus personne
    - mystère, qui retient mon geste ?

    et je chante et je pleure et je pleure en chantant
    comme il est loin l'heur de la sieste
    et j'écrase une orange et l'orange me prend
    au moment de lâcher du lest

    je suis ce mauvais chien qui a rongé sa niche
    et ne peut quémander de reste
    la pluie qui m'appartient ne m'a pas rendu riche
    et je donne à l'idiot ma veste

    cheminant comme en rêve un rêve se faisant
    masque toute lueur à l'est
    orange, ma compagne, épouse mon allant
    que j'oublie de l'aube le zeste

    Ô cœur, mon cœur, proteste !

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

     

     

  • avent d'hiver

    Rothenberg

    Quand la peau du ciel irrité
    pèle et pend dans l'air sur les toits
    Quand le réverbère engourdi
    pleure et plie le cou dans le froid
    Quand le cri du vent étouffé
    pâlit au-delà des nuées
    Je sais alors qu'un long hiver
    ne tardera plus à se faire
    l'arbitre de nos promenades
    égrainant à la dérobade
    nos mollissantes embrassades

    Au pied des arbres en détresse
    pourrissent de tristes rognures
    tombées de leurs doigts qui s'affaissent
    et découvrent les devantures ;
    seuls quelques enfants s'en réjouissent
    indifférents à la morsure
    d'une humilité au supplice
    dans nos poitrines, dans nos murs

    La buée fond sur les vitrines
    où rivalisent de merveille
    tous les noëls qu'on assassine
    avortés bien avant la veille ;
    seuls quelques enfants s'en amusent
    les mots et les ronds qu'ils dessinent
    ne s'inquiètent pas qu'on abuse
    le sourire enjoué sur leurs mines

    La Fée Lumière est à la fête
    et conduit le grand rigodon
    de la débauche, des emplettes
    et du gras sur les pantalons ;
    seuls quelques enfants s'en repaissent
    la bouche gavée de bonbons
    la bouche gavée de promesses
    le caprice au bout du menton

    Je souhaite alors qu'un long hiver
    prenne tout ce monde à revers
    saisisse au coeur de la parade
    son humanité de façade
    et l'oblige à la débandade !
    Que la peau d'un ciel courroucé
    peste sa rage sur les toits
    Que le réverbère abattu
    n'éclaire plus le peu de foi
    Que le cri d'un vent dépité
    mûgisse et fige la ruée !

    Vienne alors en libérateur
    un personnage en habit rouge
    distribuant au petit bonheur
    à qui l'orange, à qui la courge...
    Tous les enfants l'applaudiront
    même ceux dont ce n'est plus l'âge
    de noircir ses joues au bouchon
    en jurant qu'on a été sage

    et en demandant bien pardon.

    ho! ho! ho!
    Joyeux Noël, mamie
    "mévoui, les petits, Joyeux Nouwel à vous aussi, voui"

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK