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>imPrOmpTus - Page 58

  • veni vidi vigny

    La lune en son mirage et prise de rougeurs
    enluminait la page écornée du levant
    simulacre de nacre au bord de l'océan

    népotique faveur accordée aux planètes
    un quartier lui manquait au profit d'Uranus
    atterré des ébats de la folle Vénus
    géant vide et meurtri jusque dans son intime
    entrelaçant des eaux les frontières sublimes
    sachant que le Chaos serait sa seule fête

    ceinturée de lueurs la lune s'émouvait
    oublieuse avanie d'une aube frêle et pâle
    usurpant des torrents un carmin de némale
    rivale sans pudeur du charme des forêts
    aux rousses canopées que le matin redore
    insigne défilé de mages canéphores
    emportant sous le vent son hommage sylvestre
    nimber du plus bel or la grand voile de mestre
    tendue sous l'horizon pour en sceller le sort

    soudain, comme un coup de semonce
    un vent
    renonce

    les nuées se tricotent
    au cou de la lune fricotent

    l'entoure
    une écharpe rouge et velours
    nébuleuse
    et couronne à rebours

    elliptique arythmie cardinale
    numérale gonophore
    fantasmagorrhe des lactoses
    luminifères
    allégophage galactophore
    mégalomane cupilifère
    métempsycose
    élucidante ravigorante
    embrasant toute l'atmosphère aimante

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un IMPROMPTU LITTERAIRE [#65]
    (basé sur un vers d'Alfred de Vigny, si, si)

    180PX-~1.JPG

    De Vigny croqué par Mérimée

  • vers, pâtures, âges

    Et, d'aussi loin que souhaitable
    me rengaine un soupir
    les mains bien à plat sur la table
    je m'entends dire

    1379419356.JPGEnfant, ce terrain gras souillait
    tout sens dessus dessous - crottés
    souliers, pantalons, manches !
    les habits guindés du dimanche

    Bonne Mère ! Tout ce vert !
    Qué faire ! ...comment le ravoir ?
    peste peste et bave au lavoir
    gorge, battoir et vaste hanche
    Fantine à sa lessive blanche

    A bout de sente, fatigue
    la prairie se fait garrigue

    Garrigue, garrigou, garriguette
    Chênes verts, genêts et bluettes
    Jeunesse en génèse, amours fous
    Garrigue, garriguette, garrigou

    Fatchede, la mignonne
    au cheveu court garçonne
    un giron doux

    A bout de souffle, castagne
    la combe se fait montagne

    Verts pâturages dominant
    la vallée verte et rouge et or
    qu'embrasse un fleuve à bras le corps
    en lui promettant l'océan

    Foutaises !
    ironise un soleil de braise
    enrubanné dans le ponant

    A bout de rêve, un ciel
    où frétille un battement d'ailes

    En exil dans les Mascareignes
    où j'aime autant que mon coeur saigne
    L'oracle et l'Oiseau Vert se gardent
    de connaître qui les regardent

    La nuit qui vient m'est grand ouverte
    Lève donc ton verre à ma perte

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi
    [#88]

    val_pix0.jpg

    illustré d'après une photographie de Val Tilu

  • Révolution des résolutions

    « Tu voudras bien d'un gâteau, maintenant »
    dit la bouche fine, parlant
    sous le regard à l'ombre
    avec, sur le gâteau
    une manière de prière
    et dans le dernier mot
    à deux doigts de l'espièglerie
    une certitude alanguie
    déposée devant les mains jointes
    l'une par-dessus l'autre, éteintes
    ou peut-être engourdies
    ou feignant de s'être assoupies

    ...Et quoi ! d'autres font la sieste à cette heure
    au prétexte que la chaleur l'exige
    Ça, et puis le nombre de piges...

    Sur la nappe en toile cirée moutarde
    une couteau patiente sur sa garde
    il ne veut plus jouer à l'horloge
    espérant là qu'on l'en déloge
    et bientôt tinter dans l'assiette
    et trancher et faire des miettes
    mais l'assiette aussi, vide et pâle
    attend au pied du verre, sale
    où de vestiges en fragments
    subsiste une gloire d'enfant

    L'assiette à un bout, la voix de l'autre
    et au milieu boude une poire

    Une poire en est pour ses frais !
    Elle qui s'est coupée en quatre
    en quatre encore et puis en quatre
    Elle a sucré, de ci de là
    de quelque bras long quelques doigts
    Elle en garde le dos pelé
    et personne pour y goûter ?
    C'est gâcher ! C'est misère !
    et qu'en dire à la Terre Mère !

    Dans le rai de lumière
    que laisse un volet entr'ouvert
    partager l'intérieur
    arrimé ferme à son balcon
    l'oiseau de la tête, non-non,
    décline cette invitation

    C'est qu'il a résolu hier
    de faire maigre tout l'hiver
    ayant cet été pour dessein
    de voyager léger (enfin!)

    C'est ainsi ...allez !
    C'est tant pis, pour les
    bonne poire,
    pov'pommefête des miettes,
    voix dans le noir...
    l'oiseau a quitté son perchoir;
    il ne reviendra de sitôt
    que l'on célèbre l'an nouveau

    Voici comme en révolution
    s'ensuivent les résolutions


     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#64

  • fatales ivresses

    Le monde ouvre les yeux et c'est de moi qu'il rêve
    La couronne et la fève
    je les ai tous les deux
    Au plus fort de l'hiver entre l'année nouvelle
    Je bois de l'hydromel à son regain fiévreux

      Que dit ce firmament venu froisser le ciel
      au ras des horizons brisés que les toitures
      alignent en fatras de cohésions obscures
      dont je suis sans savoir le serpent qui ruissèle
      et draine en contrebas l'ennui dans les fissures
      hein ?

    Le monde ouvre les bras et c'est moi qui l'emporte
    Je suis la mère forte
    la vie à chaque pas
    De sourdes profondeurs je puise à l'essentiel
    Ma course est naturelle et m'élance au-delà

      Qui reprend en écho ma rauque ritournelle
      au flanc des murs crépis qui m'écorchent la voix
      quand j'avise une vrille où des feuilles tournoient
      et que je les poursuis au bas de la tourelle
      en laissant aux créneaux mon écharpe de soie
      dis ?

    Le monde ouvre les jambes et c'est moi qu'il accueille
    Je suis nu sur son seuil
    et j'ai le premier cri
    Au plus fort de la nuit entre l'âme nouvelle
    et son doux hydromel j'en bois tout à l'envi

      T_épaule01.JPG- Qui pleure ?
      - C'est la pluie.

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi [#87]

  • Qu'on sonne à la porte

    A point nommé
    fil, ma pensée
    subtilise
    et d'un mot l'autre
    aussi la vôtre
    électrise

    Elans, détours
    hauts libres cours
    épiloguent
    coquelicots
    ceignant à flot
    la pirogue

    Insigne extase
    des périphrases
    hyperbolent
    tirée des songes
    à bout de longe
    la corolle

    Oubli ! Oubli !
    ton vent s'écrit
    « j'aime encore »
    aux coins de table
    des nuits de sable
    noir et or

    Unique vers
    à l'univers
    méthodique
    frotte ta corde
    au Grand Désordre
    mélodique

    qu’on sonne à la porte, hélas
    mon grave et gris sourire grimace

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire -  tk#63

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    une occasion de souhaiter à tous les participants du site d'écriture ludique LES IMPROMPTUS LITTERAIRES la meilleure et la plus durable énergie qui soit, très chères Scribouilles, au seuil de cette nouvelle année de LIBRES COURS !!