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  • Trompettes renommées

    pouëeeet !

    Trompettes, fioles d'éclats de rire
    comme vous savez dire
    à ces mal embouchés
    la clameur des années
    poussives
    en leur donnant l'aspect des joies simples et vives

    On n'enterre personne
    sans vos pavillons qui résonnent

    Orgie de cuivres
    contre les jeux de l'or qui m'obligent à suivre
    le cours
    sans cesse répété
    des contraintes du jour
    et jusqu'à la nuitée !
    fusez !
    soyez mon cri !
    et faites-le entendre aux confins de l'oubli

    Je vais, ma route
    l'oreille pleine de Beirut
    avec mon gris sourire

    Sur Long Island, un éléphant
    me rappelle à l'autre géant
    aux moustaches empire

    Cornets ! Trompettes !
    Oh, faites fête
    aux rires coincés dans ma tête

    N'en ai que foutre
    de ces jeux de paille et de poutre
    Je veux du sang
    le goût sucré des prompts élans

    Tant qu'à jouer la mouche du coche
    c'est dit, ici : le monde est moche
    Et alors !
    Pour ta seule beauté, je redouble d'effort
    et crie :
    « Je t'aime ! » C'est assez pour vivre l'aujourd'hui

    Les matins mensongers peuvent se rhabiller
    Quant aux soirs...
    qu'ils en soient informés : je préfère t'y voir

    Ré do
    Crédo
    émousse mes ergots

    Si là
    Si sol
    Fat sol !
    Sache que je m'en vole
    des histoires
    Mais qu'Une me récole et préfère m'y voir
    alors à l'embouchure
    je souffle pour chauffer la nouvelle aventure :
    t'aimer contre les murs

    Sonnez, cornets, trompettes, cors !
    Il se peut donc que j'aime encore

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • adorations rédhibitoires

    Les trouver toutes adorables
    c'est quand même trop demander
    Mon désir en est incapable
    et plus sévère ma pensée

    Et puis, toutes! ça fait du monde
    D'entre toutes quoi distinguer
    des brunes, des rousses, des blondes...
    - autant Sisyphe à son rocher ! 

    Mais qu'une, L'Une, et seulement elle
    esseule, esseule ma ritournelle
    à l'œil m'endeuille une catharsis
    et lui effeuille un rang de narcisses à tresser
    pour ceindre son front généreux de ce trophée

    Mais qu'elle aille, bon an mal an
    ainsi parader chez maman
    et catastrophe :
    à mon prénom s'attacherait une apostrophe
    suivie de l'ordre (maternel ?)
    dominical !
    battant le rappel solennel de son cheptel
    ombilical

    Quant à manger toutes ses tartes
    c'est quand même trop demander
    à mes appétences spartiates
    plus friandes de mets salés

    Une entrée, un plat sans dessert
    (une banane à la rigueur)
    la femme qui pourra me plaire
    saura bientôt cela par cœur

    Écume, lume, et seulement tels
    et seul à seul à nos ritournelles
    à l'œil en deuil une catharsis
    et pour tapis un rang de narcisses

    (en toute intimité :
    - si tu vas pisser, moi, je bisse le couplet)


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    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • jaune virgule

    Marcelle BUSCHEMAN, peintre amateurDans la nuit pleine d'elle-même
    une hypothèse de plaisir
    s'exhale dans un lent soupir
    qui me dit « peut-être, je t'aime »

    Pâle incarnation d'une faune
    accrochée par quelque rayon
    ramassée sur son expression
    que dérobe une jupe jaune
    tu me l'as dit
    ou est-ce que je suis entré dans ton esprit ?

    Oh, chère chair d'avant l'aurore
    au front posé sur le genou
    ta posture me rendra fou
    qui me tient si loin au-dehors

    Naguère encore une passion
    que seuls chevauchent les grands fauves
    quels que soient la plaine ou l'alcôve
    nous arrachait à la raison

    Sous le charme d'un Long Snake Moan
    à nos carnages réciproques
    le saccage de nos défroques
    n'épargna que ta jupe jaune

    Puis l'ombre sur nous s'est jetée
    distinguant d'entre nos torpeurs
    celle du corps, celle du cœur
    sans bruire a su nous isoler

    Est-ce un appel dans le silence
    qui m'aura tiré du sommeil ?
    Je te découvre à mon réveil
    dans cette insigne consistance
    jaune virgule
    dans un pli de ta ronde hanche, majuscule

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Marcelle Buscheman

    *Long Snake Moan
    est un titre de PJ HARVEY

  • ambulance

    Quel cirque !(le spectacle seul est Gratuit)

     

     

    Un train
    Des files
    Deux pensées
     nues cueillies sur le fil
     de l'intime procès
     par où je sors la jouer fine
     pour l'heur, pour l'odeur et la gloire
     des arts du cirque aux Petites Z'histoires

    Ah, peste ! Piste aux réverbères
    tes coudées franchies ventre à terre
    c'est l’épique Ruée vers Lors
    Et le Cheval de Troie de nos Laissés Pour Morts

    Ah, continuelles enfilades
    d'anonymes fenêtres sades...
    Je chante et ne dérange pas
    Cuisse Lourde ni Ventre Plat
    qui sommeillent profond derrière
    le quotidien abri de vos closes paupières

    Au nouveau venu sur la piste
    (un funambule unijambiste)
    je joins aux applaudissements
    d'irrépressibles aboiements
    - Oh, de fenêtre, qu'une !
      et je cesse sitôt ma hurle sous la lune...
    Il a chu; le saut, c'est fatal!
    Goûterez-vous de ce programme théâtral
    le calme, l'ordre et la beauté ?
    Pour chaque œil, une volupté !
    Au prix de chacune un penny
    dites ! ...'pas chers payés le luxe et l'harmonie

    Mais voici qu'une colombe 'in'
    s'est empêtrée dans la glycine
    Aux piégeuses verroteries
    de ses plantureux abatis
    elle a brûlé ses ailes
    et tous les vassaux après elle
    - elle que le Nombre destine
      à tant de ruineuses combines !
    Sous le chapiteau, Cavalière
    sonne ton thème, fort et clair
    "Une Autre à Mordre la Poussière"
    Dépouille exit côté jardin
    emportée par deux Arlequin
    Bravi ! Brava ! mais pas de bis
    à quoi mesurer la valeur du sacrifice

    (Bon... de fenêtre toujours pas
     celle qui m'ouvrirait tes bras...
     Poursuivons l'Allons Donc
     au spectacle ambulant des Z'histoires Quelconques)

    La pluie orange et dore un peu
    son rang de Cyclopes vitreux
    Sous leurs gouttes de miel
    je vais mon train de chien après la ribambelle

    Plic ! Ploc ! et pafs, allons ! allons !
     réclamer des compromissions
     le débours
     pour solder de tout conte nos amours

    Ah, fraternelles compagnies !
    Désespérais de voir ici
    vos familières trognes
    et vos calembredaines de gigognes

    Oui, l'un dans l'autre, les Mots Dits
    m'affranchissent du Tout Est Cri
    Gardons-nous de trop longs palabres
    Arguons de piques pis que sabres
     tranchant
     des navrants bavardages le concupiscent
    Et de l'art, donc
    agrémentons nos soupes maigres z'et croûtons

    Cabrioles grandiloquentes
    nos surprises soliloquées
    croisant le fer sous la charpente
    de nos dogmes désenchantés
    trait pour trait tireront les arcs
    boutant le verbiage hors les murs
    de la carène de nos barques
    où prendre part à l'aventure
    très fantasmallégorrhéique
    de nos improbables vérités artistiques

    Le spectacle seul est Gratuit
     qui aura mangé l'usufruit
     de feu notre peu de fortuit

    Aussi, Madame
    gratifiez-nous plutôt de quelque honnête flamme
    avant de monter à nouveau
    dans le train de vos Grands Chevaux
    dont vous redescendrez, sans Faute
    - songeant au prochain plat de côte ?
    à votre quotidien;
    tandis qu'à leurs Tonneaux de Chiens
    irons nicher, la queue battante
    - au cirque !
    nos prochaines farces latentes
    (eh : Clique...)

    et clic

    'My train of thoughts is leaving'

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


     

  • duel brio

    Orange!La pluie dore, nocturne, orange
    les coudes borgnes en faction
    Tout s'est bien rangé des crayons
    et déjà caresse les anges

    A notre abandon, n'avons cure
    de ces phénomènes externes
    pas plus le temps ne nous concerne
    (que notre intime architecture)

    Une orchestration de nos sens
    emplit l'air de sa chorégie
    et consume nos énergies
    en festivités de brillances

    Résolus au parfait accord
    pluriel et singulier se fondent
    d'un souffle, un geste, se répondent
    s'effleurent l'âme à bras le corps

    Ecoute... c'est la vérité
    qui peut se passer de parole
    convergence de paraboles
    élans de cœur et de pensée

    Nature a voulu que tu sois
    à l'opposé, complémentaire
    mais ne devons notre concert
    qu'à notre liberté de choix

    Comme à l'océan va le fleuve
    mêler au sel une eau plus tendre
    occupons-nous de nous comprendre
    au jour le jour, à l'heure neuve

    Et le monde en sa ronde vrille
    aux diluviennes vanités
    verra sa peine commuée
    en lumière où nos cœurs scintillent 

    Loloche in eden

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#139

    Médaillon d'après Gary Kelley, eden (détail)


    podcast

    IZIA - Twenty times a day