tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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d'un seul battement d'ailele cauchemar d'un roi étouffe un ouraganla main devant ta boucheLe cri que j'y recueille fait moucheet couronne mon front de ravage océanLevant des sables noirs en volutes épiquesune tempête est née à l'autre bout du songedéchire du volcan la robe ourlée d'épongeet lance des coraux singer les météoresvers le chaos d'un ciel où tous les dieux sont mortssans un cri, ni verseraucun sang sur la terre et ses glorieux palaisCelui que je recueillem'écrit des libellulesMon regard les poursuit au ras d'un lit de fleuveIl y passe des nuits les amours qui s'abreuventcomme ces papillons défiant les gravitésl'un de l'autretandis que sur le fleuve un grand saule se vautreÀ cet endroit précisdu monde que j'oubliela main devant ta bouche et l'œil à son festinje laisse les regrets au triste souverainet te donne en retour mon cri contre le tien
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trio à cinq branches
Allons, monsieur
Madame
Entendre, toucher, voir- Et rameuter l'histoire ? Ah non, pardon... merci
- Toucher... oui, mais sentir ? on peut ? goûter aussi ?
- Résolument... au passage...
- En tirerons-nous pas tout de même avantage ?…
- C'est bon, je vous écoute
- Oui, nous sommes toute ouïe, sans doute
- Résolument ?
- Pour sûr !
- Si je peux juste emprunter cette couverture ?Allons, monsieur
Madame
Entendre les refrains qui calmeront vos peursSur le tour, modelées, vos terrestres terreurs
ne sont pas si profondes
qu'elles puissent jamais porter comme les ondes
toute l'intensité que le chant des baleines
propage sous nos pieds, répondant aux sirènes
sur le même livret qu'aux temps immatériels
quand le potier régnait en son nom d'immortel- Ça sonne plutôt bien
- Redites un peu, voir
- Oublions ça, poursuivez, voulez-vous ?
- Il a dit quoi déjà de ma peur du noir ?
- Rien
- Et après, on va où ?Allons, monsieur
Madame
Éprouver du toucher la naissance des flammesCaresser en retour les cuisses qui nous livrent
qu'il en soit par amour ou besoin de survivre
c'est d'y prêter douceur et force d'exister
et de grandir un peu en sachant redonner
du sensible
plutôt que s'embraser pour les choses miscibles
et geindre quand l'écuelle et trop froide ou sans sel
vraiment pas consommable à l'aune de l'échelle
de valeur
qui prend pour étalon notre petit bonheur- Donc, nous serions des chiens !
- Il a dit "écuelle"
- Raccommodez-moi bien
- Eussiez-vous curatelle... même, c'en serait trop !!Allons, monsieur
Madame...
Et si le temps était, pour nous, venu de voir ?Voir le temps comme il est (une valse éblouie)
humblement résignés à n'y pas compter guère
et s'attacher pourtant par le moindre viscère
au croûton plantureux... y borderons nos lits
jusqu'au jour
où le drapé des nuits n'aura plus de contour- Ben... et cette Autre qui passe
sous le coude, logé "La Vie est dégueulasse"
et qui siffle des vins, âpres, régurgités
qu'on les dirait cuvés depuis l'Antiquité !
- Avec ça qu'elle à l'air de savoir où aller
comme si notre terre était à nouveau plate
et qu'il nous faille encore honorer ses pénates !
- Ho ! Ho ! Figure
ne sais-tu pas qu'au monde, il n'est plus d'aventure ?Allons, monsieur
Madame...
Être n'est pas donné qu'aux êtres pourvus d'âmes- Quoi d'autre alors, les pierres ?
- Un caillou de Poucet vaut son lot de magie...
- Eh, pas de ces antédiluviennes bactéries ?!
- Sinon, quel ordre mammifère ?
- Tout en a, je vous dis
- Il délire
- Ou elle est folle
- Ne suis en vérité que pensée ou parole
- Sans blague !
(allons plutôt pêcher quelque raie pastenague)tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#98 -
tiniak out, definitly
Tirer l'oubli à soi
Imperceptiblement, gris sourire
N'avoir pas de pensée qui ne se puisse dire
Irriguer le carné d'un sang qui fasse foi
Arrimer l'asyndète à la paronomase
Kaléidoscoper chaque mot, d'une phraseRefuser de rester devant l'iconostase
Etre un poinçon dans l'aube, aiguillon pernicieux
Vivifiant d'oraisons l'ample morgue des cieux
Eparpiller des dieux les poussières d'emphaseDans les bras du possible, en veilleur assoupi
Elaborer d'un songe une vue de l'esprit
Benoîtement courir après les météores
Ostensiblement luire
Utopiquement fuir
Tant encore à donner qu'à ravir d'infantiles trésorstiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Grandeur, dame !
Elle nous sert
pour le dessert
des gentillesses fatiguées
du bout de son regard navré
d'avoir encore à compatir
quand elle avait prévu le pire
et tout fait pour nous en garderElle se signe
contre la guigne
agitant tous les moulinets
de sa langue mieux calibrée
qu'un fusil sur le pas de tir
arme, pour sauver son empire
une levée de boucliersElle déploie
son Quant-à-Soi
quand les appétits médullaires
viennent perturber l'ordinaire
ordonnance de son corral
- pis que malaise puerpéral !
et lui gâchent le scapulaireElle devance
les connivences
les velléités de complot
dit le vrai pour prêcher le faux
et réfute d'un "nananère"les aspirations libertaires
pour leurs fantasques idéauxElle se drape
de pied en cap
en virginale autorité
avec la grande et son puîné
tenus de flanquer sa posture
quel que soit le tapis d'ordures
d'où s'élève sa dignitéAnathème des aléas
Souveraine maestria
Elle professe l'ingérence
se targue de toute évidence
et, prétextant de son bon droit
propage ses crises de foi
L'Hypocrite !
que rêve ni doute n'habitenttiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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edouard37 - opéra
Tout dépensé
me voilà riche
d’une Autre Terre en fricheDire le jeu que c’est que ce
rire à se dépenser le Je ;
s’émettre
(un cri de fleur à la fenêtre ?)
en jurant ses Grands Yeux
vent debout sous l’essieu
du lent chariot qui vient de naître
et passe, sans chevaux ni maître
au feuAvoir pour seul enfer « j’ai mieux »
(ah, l’écritoire laborieux !)
et comme paradis sur terre
d’obtenir un Non-Lieu
d’en être le dépositaire
d’y former quelques vœux
si gourmands que goûteux
puis, chacun d’eux les satisfaire
en creuxValeur ajoutée, ton regard
qui m’invente un nom tous les joursIl connaît tous mes noms de foire
à les pendre au fond de la courDans la signature, une fronde
envoie tournoyer dans les airs
vers les fronts géants de ce monde
au prix de l’âme et de la chair
une volée féconde :
les fruits de l’Autre Terre abondent !« Touchez ma bosse, mon feigneur »
(Il est dehors… avec son chien)
« Nous l’allons montrer : tout haleur… »
(Il a dépensé fontainien)
« Ah, c’est pas tout ça ; ’faut qu’ j’y aille »
(Kessila dans l’ nœil, une paille ?)tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Défi du samedi #128