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  • Moyenne en treize ors

    (et des Pousse-Hier)

    Louise BOURGEOIS

    C'est pas tout d'être sans figure
    fantôme familier des intimes postures
    - à quoi pourrais-tu ressembler si je devais te peindre
      ou que je veuille étreindre
      ton feu désincarné ?
    Sache au moins être mieux-disant
    que bavards et bons sentiments
    à m'encombrer l'oreille
    à l'orée du sommeil
    et compter que je m'émerveille
    pour une resucée
    de leur triste cuvée
    signée Monts & Parvaux de Pitié

    Par quelle insigne investiture
    te prend-il de coller
    à ma lente aventure ?
    Du calme ! du calme, tout beau...
    C'est bien assez pour mon cerveau
    de femmes, d'enfants - ces héraults
    clamant tout, haut et fort
    de mes inimitiés,
    tandis que j'emploie mon entier
    à tendre le décor
    des ceci, des cela
    nettoyés les et caetera
    pour y trouver à peine
    de quoi redorer la semaine

    L'immeuble est droit sous la toiture
    dedans, la société
      le doigt sur la couture ;
    devant passeront les cabots
      avec leurs colliers de grelots
    braillant des litanies
    aux sournoises hypocrisies bourgeoises,
    gardant sous le couvert de l'heure en leurre ardoise
    le blanc maintien de la tablée
    où siège des promises nées
    le franc port de leurs hautes destinées...
    Louise BOURGEOIS, 1947.si haut et fort portées
    qu'aucun aboi n'en peut jamais troubler
    l'hermétique secret

    Fantôme, alors
    je te vêts comme un gant...
    Flou Carnivore et Piètre en Bâtiment
    allons dehors
    aux chiens prêter main forte
    tirer des bords
    en très sonore et fraternelle escorte

    Nos voix se mêlant au concert
    des arrogants six Pieds Sous Taire
    moyennons, toutefois
    de tendre sur les toits
    notre toile aux treize ors

    prenant à notre compte, celui des météores

     

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Louise BOURGEOIS, Femme-maison, 1946-1947.

  • avent

     

    avent.jpg

    C'est d'attendre la neige avec les pieds au chaud
    qui nous donnait cet air de pas savoir quoi dire
    Allant de l'un à l'autre, à compter nos soupirs
    la journée finirait par se lasser bientôt

    Revenant sur ses pas avec délicatesse
    un vent se repliait dans ses niches boisées
    qu'un silence occupât de sa palme feutrée
    la surface apurée d'un monde à la kermesse

    Là, dans la main gantée de quiétude hivernale
    il nous semblait qu'alors tout pouvait advenir
    de nos troubles secrets, de nos frêles désirs
    craignant d'avoir causé malgré tout quelque mal

    Le fumet rassurant de tendres madeleines
    aurait vite raison de nos incertitudes
    qu'à nous voir l'honorer de nos sollicitudes
    la mise du couvert rachetât nos fredaines

    Et puis, n'y tenant plus, le rire nous prenait
    pour ce que nous étions : d'adorables éponges
    La maison parlait fort et tirait des rallonges
    à l'horrible moment de l'heure du coucher

    Nous plaiderions un peu, mais il faudrait nous rendre
    à l'avis impérieux de gagner nos chambrées
    sachant proche l'instant de venir nous chercher
    découvrir les bonheurs qui valaient bien d'attendre

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK