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  • Le ventriloque

    Nietsche et vousLe soir est plein de la danse des ventres
    qui rentrent... qui rentrent...
    que l'on ne voie ni de près ni de loin
    leur embonpoint

    J'ai la chanson facile
    fraîche arrivée des îles
    j'en dépose un couplet entre tes mains
    pour une bouchée de  pain

    Sur la rive : hiers
    mon sang
    ma chair
    le vent les emportent, les regardent faire
    le tour de la lune en tiers;
    tes mains aux doigts fins que je baise au revers
    la corolle en recueille
    la dernière alarme à l'œil
    car
    déposer, arme
    ma vie dans ton rêve charme

    La nuit sera bientôt pleine
    de nos soupirs en haleine
    J'ai rangé mon tambour et sa rengaine
    se traîne... se traîne...

    J'ai la chanson fébrile
    arrimée à tes cils
    avec en chœur la vigueur et l'entrain
    qui te font battre le sein

    Dehors, les ventres s'oublient
    L'air ne fera pas un pli
    La lune entière en absorbe l'ennui
    sans bruit... sans bruit...

     

    tiniak - CarnÂges ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : LE SENS FIGURE

  • Impériale

    Mélancolie
    je sais le prix
    de ta miséricorde à nœuds

    Grince, poulie !
    Ta mélodie
    drague des fonds libidineux

    Trille têtue
    Ah ! cœur perdu
    pour l'harmonie testamentaire

    J'ai rebattu
    des pavés nus
    le long corps expéditionnaire

    Des caniveaux
    tous les bateaux
    baillent aux bourgeoises corneilles

    L'ante credo
    d'un trémolo
    du balcon jusqu'à la corbeille

    Galimatias
    des entrechats
    respirez entre vos soupirs

    Petits soldats
    des "ah là là"
    sonnez la charge de l'Empire


    (Goûtez le charme suranné de ce poème
     à la carne aussi mesurée que XIXème

     Pour moi, sachez qu'il suffira
     d'en rire et croquer du nougat
     avec mon café d'Agadir)

    london_greenbus.jpg

    tiniak - Mes chanSonges ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • palme regard

    OEIL.JPGTu te laves les pieds
    La lune est à côté aussi pâle qu'hier
    L'aujourd'hui trouve sa frontière fermée
    A la fin du poème
    tu m'auras, à la crème, mangé

    En attendant, l'aube se cherche un autre nom
    dans le souffle de l'arbre
    au menton glabre de l'océan
    pour l'inscrire au dos du galet
    que, demain, tu vas ramasser
    en paume, sa caresse
    où chaque siècle a dû passer la main
    comme la mienne, tiens
    sur ta fesse
    avec douceur, violence
    selon ton gré, ton insistance
    et le sourire en coin
    virgule sur l'épaule
    quand s'ouvrent les deux points
    que je frôle

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire
  • au passage

    RADIS.JPG
    (définitions manifestes)

    Le poing fermé sur son parfum, la fleur d'un jour
    Un rêve, dans son œuf : jamais, toujours
    La rondeur enflée du galet, pour sa mémoire vive
    Le lent trajet de lune à l'autre rive
    Un désir bientôt veuf
    D'un trait, le violon neuf
    Le soliloque du mot simple à la rime impossible
    L'essence et le mystère indéfectibles

    La surprise des évidences
    Des gestes quotidiens, la danse
    Des mots pris au pied de la lettre
    la dégringolade, et d'en naître
    riche d'une autre langue
    qui pourrait - comme en plein été se boit un jus de mangue
    tout épaissir
    et rafraîchir, des pensées à la bousculade,
    l'idée qui se formait durant la promenade

    Alors, surgit du radis-chien l'aboi métrique
    sonnant la charge des embruns océantiques
    dont le vent pataquesse
    les larmes prophétiques
    annonçant de nos politesses
    le naufrage cyclique

    Pourtant, voici l'aurore
    en aube rouge sang
    qui maudit les enfants
    aux goûts anthropophages
    elle étend son mirage encore
    aux lisières boisées
    où s'endorment le mage
    et la fraîche rosée

    Puis, passe la fille au panier fleuri et fructueux
    une main sur la hanche
    un oubli dans les yeux
    pour elle, sous la branche basse
    l'ombre est un nouveau jeu

    Moi, de la regarder partir
    comme on lâche un soupir
    de peur qu'un mot de trop n'en lasse
    le plaisir
    je n'ose davantage
    pour ce qu'elle m'inspire
    à son passage
    trahir son âge
    que le songe à venir
    s’emploie seul à le définir

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • présupposés

    J'aurai vu des maisons s'affaler sur le ventre
    au point que rien n'y entre plus des anciens courants d'air
    que le soupir au flux saturé de poussières
    de qui vient à souffler dessus
    parmi les intrus volontaires
    acharnés à en restaurer
    - fût-ce à seule fin d'inventaire,
    le prestige qui prévalut
    à leur charme, naguère

    J'aurai tendu l'oreille aux orgues sidérales
    et leur verve orchestrale aux cycles chaotiques
    sur les mers en sommeil, vides palais antiques
    avec, aux plafonds mis à mal,
    le désastre des céramiques
    où ne se peut plus déchiffrer
    de l'ample partition lyrique
    toute la puissance animale
    dans le concert mythique

    J'aurai flairé le sang des virulents carnages
    qui fondent sur les âges sourds aux avertissements
    que leur donne à connaître le rêve béant
    où s'est engouffré tout de l'être
    et tout de l'être en résultant
    qu'une intuition de la beauté
    exonérée du cours de temps
    s'offre et se refuse à paraître
    autre que librement

    J'aurai caressé l'or des fortes alchimies
    qui décantent les fruits des corps ivres de fulgurance
    quand désir et amour disputent la balance
    et se découvrent au détour
    d'une soudaine et vive danse
    parvenue à en allier
    dans un vertige de jouissances
    la brutalité, le velours
    par égale incidence

    J'aurai pris à mon compte une saveur de l'ombre
    où s'amoindrit le nombre de passes jusqu'à sa rive
    et la fraîcheur du temps brunit comme l'olive
    où je déguste mon content
    économisant ma salive
    en ayant à cœur de conter
    mes contemplations électives
    à ce lot d'arbres bien vivants
    plutôt qu'à la solive

    Pour la ruine d'un siècle
    à nouveau le spectacle

    À l'œuvre magicienne
    l'écho des profondeurs

    À l'homme et sa folie
    l'essence des profondeurs

    Aux impétueux élans
    l'amour en élixir

    Pour finir en beauté
    la poésie encore

    ça, c'est plié !
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK