le 15 ne répond plus
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le 15 ne répond plus
(ma ration d'obtus ?)
noirau boulier des sourires niais
des chapeaux en chapelets
camaïeu de linges légers
le toutim en espalier
noir
enfin, je quitte mon pied
noir
est-ce un magma de cheveux roux ?
dans l'arbre un dernier vent d'août ?
la dérobade d'un matou ?
intension floue ?
noir
je m'en frotte l'étui, pour le coup
noir
le calme roule des collines
douces flanquées d'une ombre fine
au tétin repose, enfantine
la pâle mine
noir
il fait chaud dans ma chambre noire
noirrond et lisse comme une pomme
songeant le monde entier en somme
si près d'entrer en son barnum
un petit-d'homme
noir
je change d'objectif
noir
verte lèvre rocailleuse
l'alpage aux courbes généreuses
dans le bleu sempiternel
d'un lac-en-ciel
noir
noir
lumignons qui sarabandent
orangeade de guirlandes
par le bourg
au pied d'un géant sourd
noir
noirla grisaille mitraille
méthodique pagaille
une pluie où se noient
les jardins et les bois
noir
noir
voiles à l'épandage
absence d'un visage
l'éther au goût amer
où meurent les prières
noir
noir
absorbé l'éphémère
je garde toute lumière
noir
je vous laisse développer
(et mettre au présent le passé)
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki #53
Légèreté, même d'ici, je me souviens de nos élans
et comme ils défiaient le vent d'un simple rire
J'avais ta robe dans les mains - celle avec tous les petits trous,
je n'avais pas assez d'yeux fous pour les remplir
Légèreté, même d'ici, je me rappelle nos vigueurs
comme j'en tirais le bonheur de bien dormir
J'avais ton souffle sur la nuque et ça poussait la chansonnette
à hue, à dia et à tue-tête, à na-na-nir
Légèreté, même d'ici, je révoque tous nos discours
comme s'y confondaient l'amour et le délire
J'avais ta verve dans les flancs qui me sortait de toute part
je n'étais pas assez bavard pour te suffire
Ma légèreté, je t'en prie, viens, et rejoins-moi jusqu'ici
Dis-moi qu'on n'en a pas fini avec le monde
Je suis mort d'être trop poli, trop soucieux et trop patati
je veux changer ce caillou gris en bille ronde
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Une fois sorti, ce bon clown
que croyez vous qu'il fasse ?
Il quitte ses godasses
et rejoint sa pitchoune
Une fois tout là-haut, les coeurs
où pourraient-ils aller ?
Le ciel est limité
à leur juste valeur
Une fois perdue la raison
quoi trouver à redire
à ce Verbe en délire
qui rentre à la maison ?
Ah non, vraiment !
c'est assez des adages
je préfère un hommage
aux sentences des gens
Et ça suffit !
des leçons de courage
qu'ils en parent leurs pages
et autres homélies
Une fois fini ce poLème
où croyez-vous que j'aille ?
sinon livrer bataille
avec les anathèmes
Cette fois, je n'ai pas de doute
- me voyez-vous venir ?
avec mon gris sourire
j'ai une foi pour toutes !
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : dessin de Jules Laforgue, poète.
mais la sombre carcasse prise
dans le bras mort d'un fleuve noir
c'est la ville qui dort hélas, ce soir
Comment s'attendre au pire
à l'instant
où tout n'est que loisir
douceur
et confort et contentement
chaleur
mais l'obscure infamie déploie
sa main de mort aux ongles noirs
sur le toit des bonheurs bourgeois, ce soir
Tout le ventre du ciel
se répand
odeur pestilentielle
putride
qui rappelle des mauvais temps
le Vide
mais les pleurs sont tous ravalés
et toutes les chairs consumées
ignorant que ce qui était
reviendrait
jamais plus jamais