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  • car l'âge

    nebulaok.jpg

    Elle aura pourtant cherché partout, frénétiquement d'abord, puis, désemparée, en déambulant partout où elle était déjà passée constater l'évidence : plus là!

    Elle n'était qu'à demi vêtue quand le soupçon l'a surprise.
    Elle avait donc quitté la chambre (jaune et bleue) en sous-vêtements rouges et noirs, parcouru toutes les pièces avec à l'entour des yeux un halo virant de l'orange au blanc, pour finir dans la salle d'eau et ses faïences indigo.

    Elle aurait voulu s'envoler par la fenêtre, se cacher sous le lavabo, se noyer dans la baignoire...

    Elle finit par heurter son front dans un angle, comme une locomotive en bout de course, en douceur, avec lourdeur. Elle prit appui contre le mur. Il lui sembla que le ciel était devenu dur et froid - que derrière elle, un abîme s'était ouvert, lui interdisant tout retour en arrière.

    Elle ne bougea plus. Accroupie sur ses pensées - si seulement elle pouvait les chier! Saisie par des souvenirs brûlants qui lui glaçaient le sang, elle ne voulait plus bouger d'un pouce.

    " Ben, tu fais quoi maman ? T'attrapes une araignée ?"
    Elle va la trouver où la force de répondre ?
    Elle va la trouver où la force de le dire avec un sourire dans la voix ?
    Elle va la trouver où la force de le dire avec un sourire dans les yeux ?

    Elle va la trouver.
    Car, l'âge aidant, elle y est.

    texte de tiniak et May Nat,
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspirés par "BATHROOM STORIES 2"
    la photo du jour de NebulaskiN

  • au collet

    collier-en-agate-et-cuir-1.jpg

    agate et cuir
    comme un soupir
    d'aise à ton col est monté
    le bel empire
    du fou désir
    d'être parée

    je t'ai offert
    cette lanière
    depuis la nuque nouée
    coule rivière
    jusqu'à l'ornière
    de ta gorge déployée

    de cette offrande
    d'autres dépendent
    quand nous irons consommer
    près de la lande
    le goût amande

    de nos baisers

    agate et cuir
    seuls à couvrir
    ta vibrante nudité
    prennent plaisir
    à laisser bruire
    un écho perle et lacet
    à nos souffles emmêlés

     

     

    norbert tiniak pour May
    © 2008 DUKOUZUMIN &ditions TwalesK

     

  • Lilou flamenca

    Lilou_flamenca.jpgLilou flamenca
    danse pour moi
    à l'angle droit de ton sofa
    présente-moi
    de tes appâts
    ceux qui gonflent sous le drap

    LIlou_wild2.jpgLilou flamenca
    va dans les bois
    sans craindre les derniers frimas
    effeuille-toi
    à bout de bras
    je suis déjà dans tes pas

    Lilou_balc04.jpgLilou flamenca
    claque des doigts
    sous l'étoffe et le taffetas
    prélasse-toi
    paumes à plat
    sur ta gorge matelas

    Lilou_up02.jpgLilou flamenca
    danse pour moi
    dans l'or doux d'un jour qui s'en va
    enlace-moi
    entre tes bas
    révisons tes entrechats

    Lilou, ne t'arrête pas
    danse, danse, flamenca
    dans l'or doux du jour qui s'en va
     

    tiniak le niak pour Lilou Libertine

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk

    Lilou_head.jpg
  • Dans la chevelure de l'arbre

    isabelle.jpgDans la chevelure de l'arbre
    j'ai laissé ma parure
    ayant quitté les marbres
    pour la sciure

    Dans la lumière rousse
    d'un soleil engourdi
    je me la suis coulée douce
    pas vu, pas pris

    Tu es venue pas à pas
    comme le vent du soir
    fraîche, tendre vers moi
    ce sein blafard

    Je suis à ta rencontre
    allé les mains devant
    saisir ce que tu montres
    du dedans

    Dans la chevelure de l'arbre
    tes cheveux se mêlèrent
    le parfum de ta peau glabre
    emplissait l'air

    Dans la faible clarté
    qui restait sur le monde
    nous avons dévoré
    chaque seconde

    de tiniak à poupoupidou "COLORS OF POULILI"

    (c)2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • inanité sonore

    Gaena_strip.jpg

    Pas à pas confiants
    aveugle, je l'entends
    avancer lentement
    dans la Chambre Noire

    Dans cet état latent
    de mon retranchement
    je la perçois vibrant
    dans la Chambre Noire

    Elle sait que j'y suis
    et comme je la suis
    tout mon corps ébahi
    dans la Chambre Noire

    Pour elle aucun repli
    bien au-delà de l'ouïe
    je sais tout de sa vie
    dans la Chambre Noire

    La voilà qui s'effeuille
    se démaquille l'oeil
    odeurs que je recueille
    dans la Chambre Noire

    Ce parfum qui l'habille
    en exsudats de fille
    tout l'espace en fourmille
    dans la Chambre Noire

    Puis, c'est le moment doux
    genou contre genoux
    des lèvres sur le cou
    dans la Chambre Noire

    Le moment rouge sang
    de nos peaux palpitant
    au moindre attouchement
    dans la Chambre Noire

    Débute un festival
    de lumière abyssale
    et de chaleur foetale
    dans la Chambre Noire

    Mes mains ont mille doigts
    ses cris ont mille voix
    qui font chanter les bois
    dans la Chambre Noire

    Et je meurs sur le dos
    - passe un souffle nouveau
    elle ouvre les rideaux
    sur la Chambre Noire

    tiniak le niak inspiré d'une photo
    extraite de La CHAMBRE NOIRE de Gaëna
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK