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  • Meredith swing

    tour de biteElle dansait
    aux rives de mes hanches
    sa peau de femme, blanche
    en lames déferlantes, cambrée
    éprouvait la charpente
    en appréciait l'allure
    exhalant ses embruns dans la voilure
    de mon navire aimant
    partir à sa conquête
    par grand vent, calme plat, feune ou tempête

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    dans l'arche de mes bras
    pointe sous l'entrelacs
    de son cheveu boisé, le sein
    défiait le grappin
    le harpon, le filin
    et se jouait, mutin, de mes rapines
    attribut de sirène
    narguant un capitaine
    désireux de goûter cette poitrine

     

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    le phare intermittent
    d'un regard chavirant
    amarre aux quatre vents, larguée
    le plaisir évident
    paillette au bout du cil
    perle d'un océan plus volubile
    dardait l'éclat divin
    que cherche le marin
    familier de si quotidiens périls

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    balance dans la brume
    bite me not!éparpillant l'écume
    dans un rayon de lune, salée

    Reverrai-je jamais
    son pied nu sur ma bite
    à bout de quai m'attendre Meredith ?

    A dieu vat!
    et qu'au Diable ne plaise
    j'en aurai vu le cul sur la falaise.

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • Volubilis

    Volu_c4.jpg

    V oluptueux, son discours

    O ffre en toute occasion

    L eçons et mots d'amour

    U n parfum libertin

    B ouffant aux entournures

    I l lui suffit d'un rien

    L 'or de son verbe clair

    I llustre sans tabou

    S on avis sur la chair

    ° ° ° 

    elle est au bout du fil
    je ne peux raccrocher!
    j'aime trop d'Ipomée
    entendre le babil
    et me la figurer
    lissant d'un doigt gracile
    les touches du clavier

    ° ° °

    je suis au bord du Styx
    le stylo suspendu
    attendant une rime
    en cul

    ° ° °

    Ipomée, livre ouvert
    sur mes genoux en terre
    lis-moi, lis-moi encore
    le désordre à venir
    des troubles du désir
    et des élans du corps

    ° ° °

    Volubilis
    (vitamine)
    c'est
    l'ombre qui danse au mur
    du fond de la Caverne, épure
    sent
    flamme
    les sens dans l'essence du vent

    ° ° ° 

    intouchable palpeuse
    d'âme, libidineuse
    femme
    de l'Être et du mot dit

    lis-moi, dis, lis-moi d'où
    je suis

     pour une bise de La VolU
    tiniak jetant son dévolu sur La Volu
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • brosli

    Esc_spir.jpg

    Dans ma bibliothèque, Brassaï
    joue et tire à la courte paille
    pour savoir de Hegel ou Kant
    qui a Le Don des cartes ; et Dante
    repeint le plafond des Enfers
    pour accueillir chez Lucifer
    les pleurs de Melmoth, L'Homme Errant
    - Minotaure aux rives du Temps

    Dans ma bibliothèque, Camus
    peste contre des rois Ubu
    ramenant leurs bien tristes mines
    morne rigodon chez Céline
    qui vient de chasser Eluard
    et son lot de copains braillards
    dont les clameurs fondent, rigole
    par le soupirail de l'école

    Dans ma bibliothèque, Ronsard
    cuve avec Ovide au mitard
    le plastron rougi de vins lourds
    (ils ont incendié Jean Dutour!)
    dehors, Simenon les attend
    assis sur un banc avisant
    les silhouettes embrumées
    au bras de vagues gringalets

    Dans ma bibliothèque, Alphonse
    allait chercher quelque réponse
    le Cap droit sous la Tour Eiffel
    ignorant Drieu La Rochelle
    Gide au présent garde sa veste
    pour ne pas demeurer en reste
    et traduit encore et encore
    Gitanjali pour son Tagore

    Dans ma bibliothèque, Malraux
    chevrote du Victor Hugo
    au Panthéon faisant l'éloge
    des absurdités de Desproges
    dans son coin Gaston Gallimard
    éconduit par la Yourcenar
    marmonne un mot de Mallarmé
    et se perd dans les escaliers

    Ma bibliothèque infinie
    Caverne, abîme de Brosli
    en carton,  main, poche, étagères
    perle d'ombre ou puits de lumières
    être d'impairs en Nombre d'Or
    lettrine torsade en décor
    parcours sans tain, tous les dédales
    dans un vieux cahier à spirales

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk
    impromptu littéraire - tiki#9

  • Vers au beau fixe

    vasistas.jpg
    Empanne sous le ciel comblé
    Ô mon saoul-marin, qu'en apnée
    je voie flotter les nuées grises
    Amour, veux-tu que je te dise
    comment la vague me submerge ?
    Elles t'effacent comme la berge s'amenuise

    Je me retourne sur ma couche
    à l'affût des cris que ta bouche
    avait confiés à l'oreiller
    Il y subsiste, parfumé
    le fantôme de ton passage
    dans un drap redevenu sage et familier

    La tempête a pris fin naguère
    et des vents brûlants d'outremer
    qui me ravageaient la poitrine
    ne plane plus dans ma cabine
    que le souffle amer du regret
    te laissant regagner le quai, ma Saladdine

    Toute douceur n'est que blessure
    toute chaleur, peine, torture
    le moindre souvenir s'invite
    à la curée, danse maudite
    d'ombres fugaces, sinueuses
    où tu m'apparais radieuse, en point de fuite

    La dune est blonde, tu es brune
    aussi ronde que cette lune
    et pliant l'arc des longitudes
    révére d'autres latitudes
    à quoi je ne saurais prétendre
    sans risquer tout un de me vendre

    à pi que pendre

    Hublot-net.jpg

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à Véronique BEAUFILS