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paVupApRi - Page 119

  • Triche, ris !

    Louise Marquise

    C'est quand tu triches que tu m'es chair
      ma chère
    Comme tu sais, fais l'ange
    et gratte-moi le rêve ou ça démange
    Juste là
    dans ce vaste théâtre à son Dernier Repas
    à cet endroit qui nous prépare, sans repère
    à regarder l'envers
    des corps
    en lutte avec l'intuition de leur mort

    Oh, Chair Petite ! encore un tour
    de passe-passe avec le jour
    sa nuit
    l'un l'autre ombre et lumière à ton appui
    s'administrant des politesses rigoureuses
    contraste velouté, courbe libidineuse
    arête
    au gré d'un œil aigu qui n'en fut qu'à sa fête
    à saisir le moment
    de rameuter l'entier au fragmentaire instant

    Ô Chair Ange...
    Flagorne-moi l'orgueil de facéties étranges
    Fais l'idiote !
    Lolite-moi des murs en petite culotte
      que Pierre en reverdisse
      que fasse le Jules, oh !
    et que paupière glisse, allègre étau
    Ta robe de mariée ophélise des lacs
    accuse des fourrés libres le vrac
    et va danser plus loin

    L'ordre entre parenthèses
    compte sur ses "dit ? doit !"
    un tas de maudits demeurés sans voix
    devant ta bouche fraise
      Chaperon Rouge sens
      comme s'apaise le monde en suspens
    Ta façon d'en délire
    - pour la recomposer,
    la Règle chaotique, c'est l'Idée
    aussi la ritournelle

    Où la couleur est guise
    fredonnes-tu, Marquise
    le bonheur que c'est de maîtriser l'or ?

    Quand la vie hait la mort
    et que tout s'électrise
    l'artificiel a goût de friandise

    La matière et le corps
    à l'instant fraternisent
    et signent l'accord en ton nom : Louise

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré d'une photographie de Louise Markise

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  • prÉlude à la Garce fArcie

    à l'ami Vegas-sur-sarthe,

    FOU_RED.JPG

    Écrite blanc sur noir - dessous, un fleuve rouge…
    la vie qui me promène en laisse chaque soir
    décrite noir sur blanc à l'heure où rien ne bouge
    de ma sempiternelle et fraternelle histoire
    pour le sombre tapi qui réclame « lumière ! »

    Vous allez demander « quel est ton nom de chair ? »
    « Parle-moi fort et clair, je saurai t'écouter »
    Et moi de triturer la marge d'un feuillet
    vous donne du Poucet, du Chien et du Cythère
    caressant le tapis où se croisent nos jambes

    Passe un ange-éléphant jouant viole de Gambe
    et nous voici au seuil de savoir oublier
    quel enfer est l'endroit où, aboutir ensemble
    résulte plus souvent du hasard que du souhait
    -  le parti du tapir (en rire !) pour seul remède ?

    « Mais... ! ne veux point mourir... Que votre bouche est laide ! »
    hurlez-vous peu ou prou comme un soupir aimant
    Et moi de reverser du rouge sur le blanc
    applaudis répétant « que votre boucher l’aide »
    en tirant sur le tas pire encore leçon :

    Voyez comme la garce affole le garçon
    Elle à poser question, lui à sauver la farce

    Il s’en fallut de peu que nous n’en éludions la grâce
    - et le cordon !

    tiniak - Ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • pavane atlante

    ancre1.jpgPar les flots liquoreux du souvenir tenace
    une ancre s'est jetée vers le socle rocheux
    où traînent dans l'oubli d'indicibles menaces
    réduites à des bouches sans pattes et sans yeux
    attachées pour le mieux à perpétuer la race

    A la surface où bombe un ventre maladif
    le rougeoiement du ciel était sur tous les fronts
    l'heure avançait sans bruit un ordre impératif
    avec l'est à bâbord, les ombres sur le pont
    couvraient de tout leur long les hommages plaintifs

    Voici l'esquif à l'or flottant sur l'insondable
    et sa nage alourdie par l'inertie des corps
    n'y pèse guère plus qu'une poignée de sable
    malgré la gravité de ces deux époux morts
    qui souriaient encore hier, en bout de table

    A l'impensable nul ne s'était préparé
    le couple capital tenant en sa férule
    tous les points cardinaux des humbles destinées
    - la vieille en rapportait la gloire majuscule
      au minot sans recul, au marchand étranger...

    Ni dieu, ni tous les saints n'auraient contré leur dit
    ni les calamités osé lever le groin
    "vous aurez bien assez de vos cieux infinis!"
    leur avaient ri au nez en se donnant la main
    ces mages sur le point de fonder leur pays

    Epiphanie d'un temps de sens et de raison
    que pleure au crépuscule un fébrile océan
    de quel siècle harmonieux sonnes-tu l'abandon
    au moment d'accueillir ces corps drapés de blanc
    tandis que, sous le vent, s'affaisse l'horizon ?

    (à terre, une pavane
     dilate ses accents dans la brise océane)

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki#114
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Trilogie filiale

    Dans le carré de la fenêtre
    un vert acide oppose au bleu
    sa frange où l'or vient de renaître
    aux dépens d'un matin laiteux

    Sur mon dos pèse la douceur
    confiante et s'éveillant à peine
    que l'évidence de ton cœur
    prodigue au fil de ton haleine

    Ma fille
    Déjà la journée à ton nom pétille

    A nous deux, dans l'interminable
    dessin, la phrase ambulante
    se joue l'amour inénarrable
    par où nos esprits s'apparentent

    Tu as le goût des fleurs mâchées
    au ras des gazons mollissant
    Dans tes yeux logent des aînés
    caribéens et bienveillants

    Ô Sœur
    d'un même sang tiré des profondeurs

    Demain, ton sein à la fenêtre
    ouverte sur le fruit nouveau
    que tu donneras à connaître
    à la terre, au feu, l'air et l'eau

    tu viendras m'arracher le ventre
    en déposant entre mes bras
    l'autre, déplacement du centre
    par qui le Sang découlera

    Toi, mère...
    pas moins aujourd'hui dans les yeux du père

    Aimée
    Aimable
    Et de toute vérité véritable

    Zoë
    la vie qui de ma vie est le nom révélé

     

     

    01nim-Z.JPG

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (18/4/2011)

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  • Alice, vingt ans après

    Toujours plus assuré, vers la Colline Aux Poules
    ton pas presse le mien de dérouler le sens
    du monde appelé à venir à ta rencontre
    et que tu vas cueillir seule et du bout des doigts

    Une logique écharpe encore ta conscience
    et les rites du jour avant ceux de la nuit
    ordonnent peu à peu le chaos alentour
    Le ciel est bien rangé derrière un volet clos

    Tu prends l'eau de partout, naïade à ton bonheur
    Ils font feu de tout bois, tes regards affamés
    La mère est à peu près dans tout ce qui s'énonce
    Paternelle une main offre de s'en défaire

    L'ombre attend que tu lui dises quand t'abriter
    avec au bras la soeur épousant ta magie
    Autant tout inventer puisqu'il faut tout apprendre
    L'heure a vite passé qui fut longue à remplir

    Et voici que l'enfance a perdu ses écailles
    Et voici que le vent chante un songe inconnu
    Et voici qu'au présent il faut livrer bataille
    Et voici qu'il existe un ordre révolu

    Alors tu vas chercher dans le secret dessin
    des lignes de ta main le rêve inassouvi
    comme un visage aimé peut survivre à l'oubli
    que passent les années, demeure le chemin

    Alice
    vingt ans après, quelle en sera l'esquisse ?

     

    01NIM-A2.JPG

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    (18/4/2011)

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