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paVupApRi - Page 121

  • Khamsa

    Khamsa ?

    Et puis, dans l'ombre croissent
    de plus qu'inattendues menaces
    pour qui
    soir après soir s'est endormi
    un jour après l'autre, certain
    qu'un doux rêve est au bout du chemin

    Et puis, comme un éclair
    la paix s'étonne que l'enfer
    vivace
    prenne le pas sur tout, dépasse
    le rigoureux entendement
    la certitude du vivant

    Alors,
    une main ressemble à la mort
    pas cinq devant tes yeux
    mais un poing dans ta tronche
    et, plus bas
    le rire qui te mets en tas
    pas en terre
    juste à l'endroit
    où se demander quelle foi

    Alors,
    comment ne plus dormir ?
    toujours se retourner sur le moindre sourire ?
    donner
    la joue gauche après l'autre frappée ?
    ou poursuivre
    la raison seule qui fasse vivre :

    Je suis
    tué
    mais tu es de ce monde
    Vienne au verbe une joie féconde
    à prendre
    car il n'est de la vie rien d'autre que d'apprendre

    J'aime le poisson
      pas ses arêtes
    Quant à ce poison
      je dis : arrête !

    Homme !
    Le monde reste mort sans tes yeux
    Que ne sais-tu vivre, manger, aimer, rire
    heureux ?

    Sais-tu le malheur qui t'accable ?
    Où est sa source véritable ?

    Ta peur !
    de n'être pas
    (pour qui ? pour quoi ?)
    à la hauteur

    Du ciel ?
    du fiel ?
    ou de questions sempiternelles comme :
    comment sais-je que je suis homme ?

    Ta main, son geste
    une réponse
    Tant d'autres restent qui s'annoncent
    malgré toi
    et tes sinistres
    tes ministres
    crises de foi

    tiniak - ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    1/04/2011

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  • sakavine

    sakavine

    Ce sang fait plus d'un tour
    dans mon sac
    friande
    ma viande
    en pompe le ressac

    Rouge procès d'hémoglobine
    lance ta charge mélanine
    que la peau bavarde alentour
    guimbarde, hautboise et tant bourre
    le chant que mon sang, chorégie
    coule en alizés, trombe en pluie
         Tempête, musarde !
    Laisse au temps le temps que le temps vienne, s'attarde
         et s'éternise
    ouvrant grand de nos carnes les pans de chemise

    À l'écorchure
    se révèle
    brûlure
    mon sang, quoi ! de plus belle
    usure

    Et le tournis me prend de songer aux anciens
    rivages
    d'où provient tout l'entier de mon vaste carnÂge
    souffrance et rire
    et cette faculté de prendre -pour délire,
    ce monde !
    où je lance verre après vers, ma sonde

    Au puits,
    mon sang luit, bouillonne
    y tourbillonne l'infini

    Mon sac,
    incapable d'en contenir le vrac
    explose !
    que rimes surabondent sur la prose
    que l'histoire
    a marqué sur ma peau de Blanche et Noir

     

     

    !!  sakavine !!

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #111
    tiniak - carnÂges © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • orientale liste

    وَالضُّح

    Plus calme vers l'orient le pas prend la mesure
    enfantine du jour à naître à chaque instant

    La caresse d'un sol moins grossier que le merl
    m'atteint comme la chair haletant près du col

    Peu ou prou quelque mer a déserté l'endroit
    que le chaud et le froid se disputent dans l'air

    Le choix n'entraîne ici pas le cours du destin
    mais le rêve en chemin qui va sans nostalgie

    Rien que le temps d'aimer, de boire et d'en finir
    avec le déplaisir des pâles simagrées

    Le mot scelle le geste au règne de l'oral
    un ordre guttural élève un astre à l'est

    Waaldduha !

    na'na

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Raouf Brahmia, 1999

    © Raouf BRAHMIA, 1999
    D'après Nicolas Poussin: "L'été"

  • vietnam

    Ice Man, Vietnam

    Après avoir vogué sur la lumière meuble
    progressant à l'aveugle au fil d'une eau terreuse
    un couple d'exilés fuyant un passé rouge
    issu de quelque bouge embrasse son destin
    d'un dernier coup de rame
    avec l'obstination rageuse des vivants

    La frêle embarcation qui les réunit là
    où l'onde finira par buter contre un mur
    porte leur émotion à connaître son sens
    Mesurant la distance aux abords de la fin
    les voici
    devant l'inaltérable et froide épiphanie :
    il n'y a au-delà que silence et oubli

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #110
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration, d'après Ice Man

  • Poitrinaire

    à mes soleils, de A à Z

    De ma poitrine le souffle court
    seul, au-devant d'un possible jour

    À son horizon, deux soleils
    joyeux et miens, presque pareils

    L'un moutonnant brun, l'autre pâle
    mais d'une intensité égale
    et vive
    et qui voudraient tant que je sois à les poursuivre

    Sans chaînes, des verdures grisent
    cortège d'ombres imprécises
    pays sages frôlant le train
    où s'étire dans le lointain
    matutinal
    du givre le livre blanc, meuble et virginal

    Chaque soleil a l'œil fendu
    - les deux font la paire entendue
    et m'offrent de voir au-delà
    des frondaisons au calme plat
    quelque incidence
    d'une lumière à faire son inadvertance

    Envisageable, une bleuté
    traverse l'aurore embuée

    Les rivières s'étalent, fleuvent
    la peau des vallées nues et neuves

    Y bat son plein
    l'euphonie de nos cœurs s'aimant de loins en loins

    Le complot pour la ruine du monde
    lève sa frénésie moribonde

    Toute parenthèse est impossible
    et doit renoncer à l'invisible

    Je mets à profit l'ultime instant
    les yeux remplis de soleils brûlants

    À midi, tout sera dit du jour
    Resterai seul et le souffle court

    tiniak - carnÂges
    © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à 2 voies(7-9 janvier)

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