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éclusive - Page 4

  • théorêve

    Oh, ces microbes
    les mauvais nains !
    Leur nombre à la charge revient
    Je n'en mène pas large, tiens...
    Si la vie se dérobe,
    moi qui ne crois en rien,
    j'aurais-t-y pas l'air fin !
    avec, pour tout suaire,
    - un' main devant, un' main derrière,
    ma carne nue rongée aux vers
    et pan ! nom de dieu, Dieu Le Père !

    Non, je rigole
    c'était pour faire un cas d'école

    Maintenant, imagine :
    j'arrive nu dans Sa Cuisine
    le pet au cul, mauvaise mine
    et tout pourri dedans...
    admettons, je lève la tête
    et plaide que je suis poète
    avec, tu sais, dans le poignet
    cette façon de se draper de dignité
    et puis l'air de s'en foutre, quoi...
    Ça suffit, curé, selon toi
    pour qu'Il m'écoute un peu ?
    C'est que j'ai bien un truc ou deux...

    Non, comm' ça...
    des nouvelles de l'Ici-Bas
    Histoir' de dire...

    Enfant, je L'ai aimé
    tout autant que j'ai pu Le craindre
    Adulte, j'ai failli m'en plaindre
    auprès de nos autorités
    et puis je l'ai réduit en sciences
    abandonnant toute espérance;
    j'avais de l'esprit à revendre
    alors j'ai remis en chantier
    la terre et le ciel tout entiers
    en mon temps, à mon heur
    parmi tous les entrepreneurs
    destinés à n'être que cendres

    Vu ainsi,
    ça passait pour de l'harmonie

    Alors, bien sûr, chaos, bagarres
    romans de guerre, amants de gare
    parquets cirés, dons kamikazes
    prix littéraires... tables rases...
    Ah ! et puis ces mines sournoises
    qui font du mauvais riz soufflé;
    mais aussi les bonheurs passés
    à ne rien faire
    que d'être tout à leur mystère
    enjoué, simple, passager...
    de l'ennui même a pu surgir
    cet art de vivre et de mourir

    Oui, c'était bon
    Oui, c'était bien
    quoiqu'il faille sortir le chien

    Mais les microbes,
    quelle pagaille !
    Et là, je ne suis plus de taille

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    microbien.JPG

    "Laisse, Mad'leine..."

  • cave canem

    (chien, mais chant)

    Mouf (bas latin)

    C'est du sport !
    - et je ne m'y reconnais pas,
      mes trésors,
    que de tenir à bout de bras
    vos pensées lapidaires
    et tenter d'y mettre lumière
    (mais que s'inquiète le bon chien
     qu'on ait décoré le sapin ?
     c'est du sapin toujours...
     Et qu'il fait bon pisser autour !)

    C'est pitié !
    - et je ne sais pas en user;
    mon billet
    que toutes les inimitiés
    se font liqueur de poire
    quand vous piétinez au boudoir
    (Que ne tenez-vous votre chienne
     quand le mien en veut à sa couenne,
     madame !
     Nature a ses retours de flamme...)

    C'est ainsi ?
    - Allez, je vous entends d'ici :
    "C'est la marche du monde
      et depuis que le monde est monde"
    Ronde lune !
    Vertes prunes !
    Qui faut-il secourir ?
    Le Canaque ? Le Maori ?
    ou la voisine et son marri ?
    (Qu'en sais-je ?
     et d'où vient qu'il ferait plus froid
     sous la neige
     couvrant de son manteau les toits ?)

    C'est misère !
    - et, pour ça ! j'en sais quelque chose;
    ma chair,
    taillons notre massif de roses
    et tapissons nos doutes
    de pétales doux sur la route
    (Suffise à nos écueils
     que ta beauté me plaise à l'œil
     à l'âme...
     Nature a ses retours de flamme !)

    C'est misère, disais-je,
    et je n'ai pas le premier sou
    pour en solder tout le courroux,
    la bêtise et les tristes drames qui s'agrègent
    au compte débiteur
    des plus profonds élans du cœur

    Alors... ?
    De Candide, Ovide et Diogène
    quel enseignement homogène
    déduire
    pour fonder le nouvel empire
    des hommes ?
    ... faire du calva de la Pomme ?
    ... ceindre nos Jardins de clôtures ?
    autant renier l'aventure
    - la seule, au vrai !
      celle de voir le monde entier
      non comme un bouton sur le nez
      mais comme l'enfant qui attend
      un sourire de ses parents...

    Reste qu'à huit heur's moins le quart
    vient l'heur du caca sur le trottoir
    pour mon chien
    qui se contente
    de la caresse de ma main aimante

    light, pleaseAlors... ?
      Raclons au jardin le chiendent
      Buvons-en le petit vin blanc
      Hélons notre voisine hautaine
      et que mon chien couvre sa chienne.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • l'été des écharpes

    Papillons-15.gifWere we there? / was it real? / is it truly how I feel? *

    tu peux y aller, va
    déchire-moi
    arrache-moi des cordes le métal hurlant
    explose-moi
    vide-moi les yeux de ces chats-huants
    qui brûlent
    les replis déroutants
    les recoins désolés de n'être pas assez déserts
    où s'échardent
    l'hier au menu du jour et celui d'avant
    et s'attarde
    l'écho maigre du vent sous la porte

    allez vas-y, que ça sorte
    creuse, creuse
    tu sais où et comment trouver ta bienheureuse
    ta plantureuse et savoureuse douloureuse... mais oui
    tu sais, ta mélodie
    alors, vas-y, va
    fouille-moi
    tu sais, là où ça gargouille au petit matin
    grignotants, intestins,
    le coq, la grenouille et le chien de concert
    qui s'écartent devant la mer
    et replient
    Papillons-27.gifpéti péti
    du jour avec la nuit le seul tapis

    voilà, c'est ça, profond
    attaque
    les murs salés de la baraque à frire
    sous l'arbre à pain, pleine face
    gris sourire
    vas-y, allez,
    chamboule-moi la conserve
    pille-moi la réserve
    et répands ton butin partout bien dans verve an mwen
    et puis roucoule que je m'écroule
    quand le dernier vers éculé aura coulé à terre

    vas-y, allez allez
    chante
    plante
    tu sais, ta mélopée atlante
    que j'aie la mémoire indécente
    l'oubli serein, le ventre vain
    et que j'écharpe ton écharpe à mon écharpe
    dans le marin

    when was that summer of a dozen words? *

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKPapillons-15.gif

    *lyrics from Paul McCartney's You Tell Me
    Memory Almost Full, © 2008 Universal Music

    (à découvrir ci-contre
    dans la sélection audio Gris Sourire)

    Papillons-49.gif

  • la chienne, tu sais...

    La chienne, tu sais
    celle avec un visage
    celle dont le courage est un poing dans le tien
    tu sais, la chienne
    celle qui pue la haine
    et revient
    et revient sa semaine
    et revient encore
    et revient toujours
    tu sais, la tenace
    celle dont la menace est diffuse
    jusqu'à ce qu'elle abuse, l'obtuse
    oui, cette chienne, oui
    tu l'as vue, non ?
    non ?
    elle est là
    c'est la mienne
    au pied, la chienne
    au pied
    à la chaîne
    au panier
    c'est la mienne, maintenant mienne
    tu l'entends ?
    ma haine
    de chienne
    tu la sens ?
    comme elle pue
    comme elle tue
    sans peine
    que sa bave de chienne
    sur les dents
    que sa carne vilaine
    pleine de mauvais sang
    et que moi qui la tienne
    dedans

    je t'en garde une pour la tienne ?
    (la tienne qui n'a pas de chaînes)
    on se revoit d'ici quinzaine
    je me serai lavé les dents.

    NIAK_hookNB.jpgtiniak © 2009 DUKOU ZUMIN
    &ditions TwalesK

    Aux agresseurs de tout poil
    Aux victimes fortuites, contrites
    des violences gratuites

     

  • mot-dit caillou

    Ah ! bien qu'il faille en finir
    j'ai tant de mal à vous fuir
    vous qui fûtes mes amours
    même maigres chaque jour

    Ah ! vous me saignez les pieds
    comme ce petit caillou
    resté pris dans ma chaussure
    sur la route longue et dure

    où je ne puis m'arrêter
    sans risquer de renoncer
    à cet élan qui me porte
    loin de vous, mes amours mortes

    Ouh ! cette chaleur m'accable
    quoiqu'elle soit véritable
    dans mon dos l'on crie : "bandit !
    fumier ! salaud ! malappris !"

    Et n'étant ni sot ni sourd
    j'entends tous les "au-secours !"
    dans les vilipenderies
    aboyant après ma vie

    Eh ! c'est bon, je suis en route
    avec mes pleurs et mes doutes
    car il n'est de vérité
    qui ne soit chère à payer

    Oh, ça va ! j'ai mon content
    de peine au cœur, cependant
    que je prends la liberté
    maintenant de vous quitter

    Au moment de vous le dire
    ai pensé "allons mourir"
    mais un autre franc soleil
    m'a sitôt tiré l'oreille

    Ici la douleur encore
    nous faisait un même sort
    chacun dans ses murs dressés
    sur leur socle de fierté

    Ih ! douleur aigüe, tu ronges
    l'instant, le passé, les songes
    de quoi naît une évidence :
    elle est finie la romance

    Une histoire finit là
    chacun debout sur son pas
    et chacun sur le départ
    - comme en un roman de gare ?

    Hue, folies des "malgré tout" !
    Hue, passion des orgues, fiou !
    Offrez-moi votre charrette
    j'ai ce caillou qui m'entête.

    Ah ! Ouh ! Eh ! Oh ! Ih ! Hue, hue !
    du caillou je ne veux plus !
    Ah ! Ouh ! Oh ! Hi hi ! Hé hé !
    je préfère les galets.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    galet_anim.gif