Oh, ces microbes
les mauvais nains !
Leur nombre à la charge revient
Je n'en mène pas large, tiens...
Si la vie se dérobe,
moi qui ne crois en rien,
j'aurais-t-y pas l'air fin !
avec, pour tout suaire,
- un' main devant, un' main derrière,
ma carne nue rongée aux vers
et pan ! nom de dieu, Dieu Le Père !
Non, je rigole
c'était pour faire un cas d'école
Maintenant, imagine :
j'arrive nu dans Sa Cuisine
le pet au cul, mauvaise mine
et tout pourri dedans...
admettons, je lève la tête
et plaide que je suis poète
avec, tu sais, dans le poignet
cette façon de se draper de dignité
et puis l'air de s'en foutre, quoi...
Ça suffit, curé, selon toi
pour qu'Il m'écoute un peu ?
C'est que j'ai bien un truc ou deux...
Non, comm' ça...
des nouvelles de l'Ici-Bas
Histoir' de dire...
Enfant, je L'ai aimé
tout autant que j'ai pu Le craindre
Adulte, j'ai failli m'en plaindre
auprès de nos autorités
et puis je l'ai réduit en sciences
abandonnant toute espérance;
j'avais de l'esprit à revendre
alors j'ai remis en chantier
la terre et le ciel tout entiers
en mon temps, à mon heur
parmi tous les entrepreneurs
destinés à n'être que cendres
Vu ainsi,
ça passait pour de l'harmonie
Alors, bien sûr, chaos, bagarres
romans de guerre, amants de gare
parquets cirés, dons kamikazes
prix littéraires... tables rases...
Ah ! et puis ces mines sournoises
qui font du mauvais riz soufflé;
mais aussi les bonheurs passés
à ne rien faire
que d'être tout à leur mystère
enjoué, simple, passager...
de l'ennui même a pu surgir
cet art de vivre et de mourir
Oui, c'était bon
Oui, c'était bien
quoiqu'il faille sortir le chien
Mais les microbes,
quelle pagaille !
Et là, je ne suis plus de taille
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
"Laisse, Mad'leine..."