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polétique - Page 6

  • miroiteries controversées

    comète

    Pour nourrir mon esprit, je songe à des ripailles1
    fêtes de ciels charnus gavés de corps célestes
    qu'animerait mon âme, où mes rêves en reste
    auront imaginé de replètes pagailles

    J'y vois la muse aveugle inspirer l'imbécile
    et la douleur se tordre de félicité
    Le chaos s'ordonnant des spontanéités
    exigerait que tout se libère avec style

    Au kiosque regarni de torsades et voiles
    se joueront en échos les orgues diatoniques
    au bourdon rédempteur des modes pathétiques
    prisés de trop courues substanticides moelles

    Y flotteront aux sons cuivrés de vent sans terre
    les oripeaux légers de ludiques écoles
    où le savoir aurait le goût du Pomerol
    et le prix mérité la métrique des vers

    Le féminin égal aux mâles prétentions
    n'aura plus à choisir entre matrice et sens
    mais à juger comment lier nature et puissance
    comète swordpar souci de justice autant que par passion

    Et la Guerre de Troie sera bien la dernière2
    de quoi faire l'éloge auprès des âmes neuves
    que des mythes anciens leur conscience s'abreuve
    au récit magnifiant les grandeurs éphémères

    Que l'ultime combat soit encore la paix
    de mourir à l'endroit où il a fait bon vivre
    partageant le miroir d'un seul et même livre :
    l'Autre, ni dieu ni maître, et qui nous ressemblait

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lagarde et Michard1. Relevez, tels qu'annoncés par le premier quatrain, les effets de miroirs déclinés dans les strophes suivantes.
    2. A la lumière de ce vers, expliquez les ressorts classiques de la structure d'ensemble.
    3. A quel vers de quel fameux poème de Jules Laforgue (très prisé par l'auteur) la construction en miroirs de ce poème fait-elle référence ?
    4. Que révèle l'ajout d'un tel exercice à cette publication ?

    [merci de ne pas prendre cette facétie trop au sérieux ;P ]

  • allégations fluviales

    fleuve

    Fleuve, mon fleuve où tout se noie
    arbres, lunes, ciels - mais sans moi !
    t'ai-je dit que ta pente est douce
    et, comme s'y mirent les mousses
    qu'à mon heure, j'y plonge aussi
    mon trop-plein de langueurs aux pleurs inassouvis ?

    Fleuve, mon fleuve de patience
    où se charrient de nos romances
    le sang des pactes avortés
    les sourires désabusés
    le fer blanc des cœurs que convoitent
    les navrants socs de nos breloques d'ouvre-boîte

    Quand je confie à ta livrée
    le flot tari de mes pensées
    mon esprit prend les coloris
    mouvants de ton cours assagi
    par quelque force inéluctable
    au langage oublié de moi et mes semblables

    Être saule et te caresser
    cygne et nager dans tes reflets
    ragondin pour fouiller tes berges
    vent pour jouer à ployer tes verges...
    Ma conscience te suffit-elle
    à t'écouler vers ton baiser d'or et de sel ?

    Fleuve, mon fleuve au lent passage
    aux antédiluviens hommages
    glissant sous les arches des ponts
    comme frappés d'inanition
    dis-moi juste à quelle heure on dîne
    que je lave mes mains aux larmes de la bruine

    Quand tu chopes la chair de poule
    à la surface de ta houle
    c'est sous l'effet d'une risée
    où la saison vient s'annoncer
    que les seuls oiseaux savent lire
    et que dévoie le trouble émoi de mon délire

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ornières

    pas,pieds,géant,tiniak,manifeste

    Souvent, je me prends pour cet être que je suis
    cet être à ciel ouvert arpentant les endroits
    d'un monde où la raison régie par d'autres lois
    fait lumière d'étrange et nourrit celui-ci

    Je marche dans les pas de géants méconnus
    Les yeux plus grands que le centre de l'univers
    les mains battant le ciel comme on chahute un frère
    je tombe à chaque trace aux rives décousues

    Mes rimes embrassées, je vais, la bouche sèche
    et recomptant mes pieds à chaque nouveau pas
    (j'en ai deux à l'arrêt; un seul touche du plat
     la terre où l'autre cherche à se faire une crèche)

    Je vois dans chaque trace un puits dans le désert
    mais je mange du sable, de la boue, du feu
    avant d'en mesurer le sage, le précieux
    à verser pour ma gourde et me lier ces matières

    J'étais hier encore au creux d'un pas immense
    à danser comme un fou dans mon rire affamé
    Je ne pus me sortir de ses parois laquées
    sans le mage concours des fées nues de l'enfance

    Un soir que je longeais la lèvre d'une faille
    les chansons et les bruits montant du défilé
    avaient cette harmonie que les pluies de l'été
    savent tirer des sols ivres de retrouvailles

    Peut-être l'avant-veille, au bord d'une aube bise
    j'avais trempé les mains dans des reflets joueurs
    Ils se couraient après - promesses de chaleur
    faisant progresser l'or parmi les ombres grises

    Je suis tombé de haut dans de fines empreintes
    tombé de tout mon long dans de vieux marigots
    tombé sur mes genoux tombés dans le panneau
    pour tomber de fatigue au chevet d'une plainte

    (aussi, je prends le goût des choses périssables
     pour tomber amoureux d'elles à tout instant
     qu'il nous est donné d'échanger un air aimable
     en croisant mes lacets dans leurs pas de géant)

    Et je vais par ici, par là, où long me semble
    être d'éternité le premier étalon
    J'irai dans leurs "allez !", j'irai dans leurs "valons !"
    mon regard de Poucet sur sa branche qui tremble

    Alors j'aurai couru de familiers enfers
    donné un coup d'épaule au rocher de Sisyphe
    applaudi l'opéra d'ombrageux incisifs
    formé le rigodon des sanglots de la terre

    Quand j'en aurai tout bu des litrons z'et des pots
    ronflerai dans des paumes pantagruéliques
    entendrai des lapins hoqueter "hic ! mes triques..."
    et des rhinocéros exiger le huis clos

    Pour une ultime fois, répondant à l'appel
    de trompettes enjouées, de guitares marines
    j'irai piquer du nez dans quelque autre ravine
    au moment opportun... selon ma ritournelle...


    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    "...orne hier " pour un Impromptu Littéraire - tiki#122

  • joyeux noème

    thierry hoyau

    Étire-moi la vue jusqu’à ce point précis
    qui réfute l'ennui et propage l'essence

    À ce point d’évidence où les bruits et les murs
    égalent de l'azur la sereine clarté

    Même les yeux fermés, accuser du regard
    le prochain avatar d'un songe aventureux

    Absurde et lumineux, dans cette contention
    qui porte la raison à vibrer comme un rire

    Au moment d'aboutir et de t'apercevoir
    je ne veux rien savoir que le bonheur d'y être

    À l’endroit de te reconnaître

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Thierry Hoyau, Penseur - 2010

  • scolairature

    poésie,manifeste,polétique,scolaireLongeant les rives de l'Euphrate,
    l'homme retourné sur ses pas
    en a l'idée de l'écriture...
    Je rature mes pattes d'oie
    pour la forme

    Danse d'ombres sur la paroi
    la brute apprend de sa caverne
    que les dieux sont des balivernes
    que mon ciel bascule sans foi
    chaque jour

    Dans la marge au liseré rouge
    s'amoncèlent les entrelacs
    d'un dessin qui n'en finit pas
    de se prendre pour une gouge
    effilée

    L'ordre claque au bout de la règle
    - c'en est fini de ricaner !
    Compère, on s'est bien fait choper
    Gardons quand même un œil espiègle
    sur la cour

    Je trotte sans avoir conscience
    d'être au moment de renoncer
    aux maternelles cajolées
    que me quitte déjà l'enfance
    au tableau

    Longeant les rives de mon vers
    la feuille éprise du son mat
    que mon écriture acrobate
    je pille son bagage ouvert
    sur le sol
    et cligne sur mes pattes d'oie

    (Dois-je d'être allé à l'école
     que j'écrive ainsi, de traviole ?)

     

    poésie,manifeste,polétique,scolaire

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #112
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Vous me la copierez, sans foi :
    "Je rature mon ciel pour une même enfance acrobate"