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  • nocturne brousse

    J'ai embrassé ma mort
    elle avait le teint mat
    le sourire adéquat
    et sa fierté de port
     
    Nul doute qu'elle ignore
    et ce que j'aime d'elle
    et ce qui m'ensorcèle
    et ce qu'elle vient clore
     
    Et comment l'oublier
    quand - et chaque matin !
    elle me tient la main
    où vibre mon entier...
     
    Je compte mes pensées
    sur leurs bouts de ficelle
    Encore un baiser d'elle
    et fanent les années
     
    Oh, mes yeux, prenez l'air !
    Il en reste alentour...
    N'y cherchez que l'amour
    aux portes de l'hiver
     
    Car vivre dans son aire
    (mon aigle aux plumes rousses)
    vaut de nocturne brousse
    la mare salutaire
     
    Il faut boire, pourtant !
    mais l'ombre, sans pitié
    pardon, ni amitié
    sourira méchamment
     
     

    poésie,et merde !

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire
  • vieux pore

    Quelques lignées de vert encadrent le vieux port
    mais leur sort saisonnier y grave des rousseurs
    L'œil nu qui les connaît se fendrait bien d'un pleur
    mais un souffle apaisé remonte vers le nord
     
    De fragiles risées mouillent près des bateaux
    leurs encres dégrisées par des reflets divers
    L'enfant trop entouré y jette ses hivers
    en n'ayant pas idée qu'il invente ces mots
     
    Je fume les années que je ne vivrai pas
    mais l'ombre est occupée à d’esthétiques plans
    Peut-être émerveillé, je reste sur ce banc
    fantasquement flatté de ta forme à mon bras
     
    Oui, j'aime te garder - ces instants favoris !
    une place de choix, contre toute raison...
    Quoique tu sois ce soir, ailleurs - à la maison !
    tu es là, près de moi et le soir nous sourit
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • Pas sage

    Biais, le ciel enfile des perles
    sans distinguer de pie ou merle
     
    Par les toits s'avachit un souffle
    sur ses automnales pantoufles
     
    Le regard en ébullition
    me propose des solutions
     
    Il veut rhabiller d'un coup d’œil
    et sa rive, et le fleuve en deuil
     
    L'âme, le doigt sur la couture
    passe l'éponge sur les murs
     
    La ville était trop douloureuse
    pour les compagnies généreuses
     
    Après ce passage au tableau
    je compte mes craies à nouveau
     
    La règle à plat sur son cahier
    je massacre le jour dernier
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • Parer haut

    Vacuité s'accordait aux nuances de l'ombre
    devant la majesté forcée du paysage
    (celle qu'a tant louée l'agence de voyage)
    pour mieux y consoler ses lâchetés en nombre
     
    L’habitacle toilé avait la transparence
    que n'eût pas le cheveu - qui trahirait son âge !
    Des sourires conviés buvaient à leur mirage
    et dormaient cependant au plus près de l'eau rance
     
    La nature elle-même était fort hypocrite
    avec tous ses couchants calés sur les brochures
    flattants de fats reflets le métal des voitures
    Elle était payée pour, mais comptait ses moustiques
     
    Chaque jour, le retour éloignait sa défaite
    et les rires joyeux masquaient la meurtrissure
    Le temps jouait ici sa plus belle imposture
    et tout s'enorgueillait de n'avoir rien en tête
     
    Là, bourgeoise coulait l'heure paradisiaque
    Du minois s'empourprer aux joutes masculines
    ayant l'intensité des fièvres maghrébines
    chargées de leur fierté haschischine et foutraque
     
    Oh, c'est tout comme il faut pour oublier l'histoire
    Le fringant paréo espère des rapines
    la vigueur à nouveau dans la verve saline
    et du si bel ego le long cri de victoire
     
    Moi, le cœur satisfait de rivages normands
    j'actualise mon sang à l'orageux mois d'août
    j'en épouse les vents et les soudains courroux
    ne devant déplorer qu'être encor trop aimant
    cette fleur
    qui décline mon nom en tâches de rousseur
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Oh, rage ! ta chambre...

    I
     
    Tricolore est le ciel
        où l'orage se forme
    (bombant son torse blanc
        sur un jupon énorme !)
    Le doux bleu décliné
        jusqu'au plus pur diaphane
    bientôt sera livré
        aux agapes profanes
    du festin anthracite
        aux hôtes furieux
    où mes foudres s'invitent
        pour te brûler les yeux
     
    II
     
    Calam' ! Calam' ! Calam' !
    dégorge mon chazam amoureux
     
    Sergent Major, sans âme
    gratte au papier ma rage et ses feux
     
    Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' !
    mon amour soit un sang liquoreux
     
    Car je vois trop ses quilles
    se foutrent de ma bille
    et se blottir au chaud
    entre deux vieux râteaux
    lui tenant lieu de sûres béquilles
     
    III
     
    Rien à foudre ! Elle est morte
    comme ça... par défaut...
    Raillez, petits bas, tôt
    ma houle vous transporte !
     
    Mais vraiment, rien de rien ?
    Quelle désolation...
    Et tous ces électrons
    pour aucun paroissien ?
     
    (Quoi, pas même un coiffeur ?)
     
    Bon, j'étais dans l'idée
    - disons, dans cette humeur...
    de lâcher mes fureurs
    plutôt sur sa lignée
     
    Et, là aussi, personne !
    Du vent, de la parade...
    Ah, tristes limonades
    au pauvre corraçon...
     
    Alors, quoi... un flashmob ?
    Mais qui chorégraphier ?
    Plus rien de familier
    sur quoi jeter l'opprobre...
     
    Il me faut me résoudre
    à boire au verre d'eau
    l'absence de brûlot
    et de colère à moudre
     
    Et merde ! ça fait chier
    d'errer dans ce désert
    sans pouvoir me défaire
    de tout ce poudrier !
     
    IV 
     
    Quand noble cœur fait boum
    le monde est un barnum
    d'anonymes morts d'homme
    sur de bileux loukoums
     
    V
     
    Ô, rageuse pâleur
    à l'aube revenue
    titiller la verrue
    au menton de mes heurs
     
    Que ne m'as-tu laissé
    achever ce nocturne
    loin de tes orgues diurnes
    aux ombres accusées ?
     
    Horrible piano las
    d'études laborieuses
    l'esquisse délicieuse
    manque à ton accord plat
     
    Ne peux-tu jouer du front
    du coude ou du pied nu
    vestige de vertu
    Damoiselle sans fond ?
     
    Mais non, dans chaque nid
    les oiseaux nouveaux-nés
    préfèrent célébrer
    ta précieuse homélie
     
    (Si cela te suffit...)
     
    car les foudres en nombre
    que je tiens pour credo
    augurent d'un rondo
    si valeureux que sombre
     
    Passagère nuitée
    à ton ventre s'arrime
    - épisode sublime !
    mon orage mort-né
     
    VI
     
    Ma rage, sois plus forte
    que tous les mots aimants laissés pour lettre morte
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Laurence  Le Masle, whos' to give you you this?
    Get da fuck outa my life!