Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • chaud effroi

    N'ayant pas autre chose à faire
    - ayant déjà tué le temps,
    Va_MIX53.JPGje te regarde l'aire
    belle carne dont se répand
    toute la haute atmosphère
    et je claque des dents

    C'est que tu es froide au-dehors
    tellement plus au demeurant
    que tu ne l'es vraiment dedans
    - et ce, par quel mystère encore ?

    Ah, c'est vrai, tu me l'avais dit
    - comme ça, j'étais prévenu,
    mais à l'instant m'est apparu
    tout de ta complexe alchimie

    C'est donc ainsi que te composent
    - contradictoires éléments,
    et des hivers le linge blanc
    et les rouges feu de la rose

    Sous le pli mongol de ton œil
    l'or en fusion de ton regard
    semble m'inviter sur le tard
    à te raboter le cercueil

    Puis tu me prends d'une main fraîche
    et je brûle de bout en bout
    le couperet au ras du cou
    au moindre mouvement revêche

    Ailleurs, le givre d'un sourire
    obture l'élan d'un discours
    pourtant je te parlais d'amour
    mais tu y percevais le pire

    Et j’entends tous les chants muets
    moucher la flamme des bougies
    d'un poignant désir éconduit
    quand l'orchestration y était

    Voilà, j'ai pris ton courant d'aire
    et cet automne où l'été fume
    je pars avec un mauvais rhume
    et je sais qu'il gèle en enfer.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • coupable innocence

    Oui, certes oui, je l'avoue
    j'ai fracassé des crânes
    coiffés de bonnets d'âne
    pour leur tirer les poux de la tête
    et je m'en suis fait plus qu'une fête
    j'y ai vraiment pris goût
    certes oui, je l'avoue

    C'est bon, je le confesse
    j'ai volé des trésors
    pillés les palais de Neptune !
    dérobé l'or pâle des lunes !
    j'embarquerai donc ces richesses
    avec moi dans la mort
    sur l'aile du condor

    Oui, ça va, j'en conviens
    j'ai lâché tous mes chiens
    après le père et sa pucelle
    pour aller tirer l'hydromel
    au fût de la mère interdite
    en jouissant de sa chair maudite
    sans plus penser à rien
    ni à mal ni à bien

    Et la présomption d'innocence ?
    c'est pas fait pour les chiens, je pense.

    Ah mais d'accord !
    vous me jugeâtes déjà sur pièces
    il n'est que de passer à la caisse
    au bout du corridor ?
    Ah oui, mais... bon, d'accord.

    Et l'on m'accuse de quoi, ma belle ?
    de forfait contre le réel ?
    et c'est un délit, ça ?
    je ne le savais pas

    Oui, nul n'est sensé ignorer nia nia nia
    il se trouve que je ne le savais pas
    quand bien même je n'y porterai pas foi
    allons, condamnez-moi
    et qu'on en reste là.

    Ah oui, mais attendez !
    ...faute avouée à demi pardonnée !
    vous me devez la moitié d'une peine
    et n'étant pas vilaine
    un baiser de vous peut vous en amender

    Justine, voulez-vous m'embrasser ?

    justice_kiss.gif

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ...et l'eau goutte, baille

    Bandol, août 2009.

    06BANDOL_85.JPG

    Et bonjour à nouveau tristesse
    et tes pitoyables caresses
    et tes fluos roses, bleus, verts
    tes longs cils fibreux de mégère
    papillons flous dans la buée
    au carnaval désenchanté
    des âmes torves qui se mirent
    dans la morve de ton délire
    inébranlable

    Adieu la fête des matins
    déroulés comme serpentins
    sous le nez d’une mort patiente
    une mort chaque soir présente
    amusée de mes stratagèmes
    croyant déjouer l’anathème
    au vrai logé dans la voilure
    de tous mes projets d’aventure
    et d’Atlantide

    Bonjour à nouveau mon horreur
    venue vendanger mes erreurs
    vertigineuse platitude
    où s’enchâssent des latitudes
    les plus vulgaires, les plus viles
    m’assommant de rêves serviles
    où je hurle bouche cousue
    tous les regrets que je n’ai plus
    à mon réveil

    Adieu mon sang deux fois vivant
    dont je déplore doublement
    cet abandon où je te laisse
    et que n’atténue pas l’ivresse
    où je m’abîme sans délice
    pantin aveugle de mon vice
    ne manquant pourtant de te voir
    deux fois, deux fois dans l’abreuvoir
    abominable

    Bonjour martinets et cravaches
    ruses, faux-semblants et mots lâches
    de tous les masques dénoués
    lardez ma chair, flasques fouets
    puisque mon corps sanguinolent
    jamais, jamais ne se repent
    que tous les trésors dérobés
    soient répandus sans déroger
    à votre amende

    Adieu confort des amertumes
    enluminés d’un trait de plume
    Adieu les cadavres exquis
    dont je redessinais la nuit
    tous les squelettes adorables
    en mendiant de sous la table
    un privilège de dandy
    en souriant comme un bandit
    main sur le cœur

    Bonjour la charge des fantômes
    la chevauchée des blanches paumes
    interdisant à l’avenir
    l’enclos scellé du souvenir
    Bonjour, bonjour les yeux cernés
    ambitions perdues ou bernées
    vous drapant de leurs mésespoirs
    lèvent les couleurs dérisoires
    des luttes vaines

    Adieu saveur des madeleines
    qui savait consoler ma peine
    Adieu cheveux bruns en pagaille
    cheveux cabrés jusqu’à la taille
    Adieu sérieux regard mongol
    dont j’ai souvent manqué l’école
    Adieu, adieu puisqu’il faut bien
    que je meure comme un coquin.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    T_DRAW01.JPG

    (mais avant de partir, j'ai un poLème à finir)