En voilà bien de l'éloquence :
« mon cœur » ! « mon âme » !
et puis des stances millimétrées...
quand on n'a jamais que deux pieds
s'agissant d'aller fair' bombance
ou d'embrasser le sol gelé
des repentances navrées
Ouais, bon... c'est le conflit classique
du sobre et du kilométrique
(- ...du benoît et de l'érudit ?
- Non ! du blabla et du blabli)
Du moment qu'on s'en paie un' tranche
qu'importe comme l'on s'épanche ?
Non ! c'est écrit pour être lu
et par là encore être dit
Alors... alors... ?
à qui confier nos trésors ?
à icelle ou bien icelui ?
J'ai dit "chandelle", il a compris ;
elle y voit des bouts de ficelles en treillis
...il a compris quoi ? Va savoir !
Elle me boude dans le noir...
Qui a dit : « l'art, c'est franc de port
mais ça reste lourd à porter »... ?
C'est moi ? ...je n'avais pas cuvé
ou bien j'étais encore épris
de quelque inaccessible objet, ma vie
dis, au vrai, c'est de la plume, hein ?
ce délice antédiluvien
ce pied-de-nez aux abattoirs
ce nœud coulant à mon mouchoir
pour ne plus jamais oublier
comme on oublie de s'ennuyer avec
et des amis tous les visages
réchappent des anciens naufrages
quand le chœur des pleurs s'en récrie
de patatras en patatis
mais c'est la pluie qu'est à la fête
et pistache des vaguelettes
sur le vert calice apaisé
du lac salé
(et peut-être un peu poivre et sel
sous les aisselles, allez)
...avec qui déjà ? ...mais oui, toi
Toi, mon empire d'Atatürk
Toi, sourire doux (je bifurque)
Toi, la prochaine
avant la fin de la semaine
Va pour « mon cœur »
Va pour « mon âme »
et ce bouquet de fleurs en flamme
c'est-y bien pour vous ma bonn' dame ?
Va pour « mon âme »
Va pour « mon cœur »
Ah, la bonne heure !
(mais, s'il-vous-plaît...
laissons coroller dans les squares
nos rangs de tulipes sans fard)
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK