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paVupApRi - Page 148

  • majorette

    grande_ourse.jpg

     

     

    La Grande avec sa queue cassée
    la Grande vient toujours plonger
    exactement dans mon jardin
    exactement toujours l'été
    quand son partis tous nos voisins
    (laissant derrière eux oubliés le fleuve
    et l'oiseau saisonnier qui s'en abreuve)

    La Grande avec son doigt d'aînesse
    pointe le toit de ma jeunesse enfouie
    parmi la craie, la gouttière et la pluie

    La Grande que je n'ai pas eue
    pour sœur à traîner par les rues
    exactement à ces endroits
    très exactement dévolus
    à la genèse des émois
    (résultante à une inconnue : demain
    et la menace de son lent train-train)

    La Grande avec son insistance
    à faire acte d'inallégeance au règne
    de ceux qui pignent pour celui qui saigne

    La Grande Casserole que poursuivent
    les astres du Zodiaque à la dérive
    m'affole encore exactement
    où l'espérait mon tendre sang, naguère
    quand l'infini n'était pas éphémère

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • rachacha

    Népenthès et rachacha
    Laudanum et kouchtwala
    planquez sous le calamus
    mon bel hypothalamus

    Oh, féria régalienne
    des peurs antédiluviennes !
    quand c'est fini, je reviens
    ravager du Circadien

    Hallali des vers à soi
    chichon rouge et tête en bois
    arrimez vos fumerolles
    aux pluvieuses farandoles

    Vous ne valez pas le sel
    que je lèche de sa main
    quand je suis le petit chien
    que vient caresser son aile

    Raillez, agitez vos bras
    Népenthès et tralalères
    je vais jusqu'à la rivière
    et vous ne m'y suivrez pas

    bimb-opium.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : d'après Olivier REBUFA.

     

  • closures

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    Façades bourgeoises, vos yeux clos
    qu'ombragent l'ardoise ou le linteau
    vous gardent passablement fermé
    au regard le secret familier
    jeté sur les teintes framboise et vieux cuir
    du canapé d'angle, des meubles Empire
    et le petit cosy près du lit-de-là-haut
    que le conglomérat d'ainés sur le manteau
    surveille d'un œil falot
    qui palote - tremblote ? se prend au mot
    dans le pieux reliquat de l'encens-bergamote;
    et ça flotte, et ça flotte d'un air
    de souhaiter ne jamais perturber l'atmosphère

    Le velours des rideaux a juré ses grands dieux
    de ne laisser du jour pénétrer que le peu
    de lumière ambrée à l'eau-de-rose (trémière ?)
    qui sied à votre humeur tant morose qu'austère
    et va frôler du doigt les touches du Pleyel
    en ne dérangeant pas les notes demoiselles encore
    (à côté du missel, une partition dort)
    car la main pressentie pour la dernière fleur
    n'avait que peu de goût pour Ravel ou Malher
    et zut !
    à l'étui le violon, à la housse la flûte !
    Pourtant qu'elle portât haut le doux nom de France
    il fallut sacrifier à la condescendance

    Mais c'est à vos jardins qu'on sait vos atavismes
    attestats intestins de votre romantisme;
    il y pleure des arbres las
    votre regret de n'être pas
    d'une terre giboyeuse et fière
    en très dynastiques légataires
    les nobles souverains d'un monde incontesté...
    Ah ! des pauvres jardins l'étendue limitée
    par les murs
    mitoyens des voisines grillade et friture;
    il s'y peut mesurer de civilisation
    le degré au grillage, au nombre de tessons...
    Quelle guigne !
    d'autant vos devantures se veulent dignes

    Bourgeoise façade aux yeux clos
    à quoi bon te tourner le dos ?
    Suffise que je passe avec le pas tranquille
    de celui qui rêvasse en délaissant la ville

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Rassemblement

    Lueur soudaine
    je te promène
    au vent qui souffle où bon lui semble

    déjà frissonne
    m'y abandonne
    enfant que les songes rassemblent

    brune farine
    et galantine
    que la lune lui soit légère

    signe profane
    un bonnet d'âne
    lui ouvre grand son ministère

    moi, épris de ce lent vertige
    et sans que rien ne m'y oblige
    tenant la main de l'enfant qui sommeille
    j'ose un murmure à son oreille :

    Lueur soudaine
    je te promène

     

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : ©
    Amaury Dubois

     

  • ennuit

    NIAK001.JPGAh, l'ennui allant
    nuit
    à l'ennuitement, dis

    L'âme hors du jour
    battant ses tambours
    s'aime davantage bohème

    que prise d'amour
    à tirer sa flemme
    et sucer des glaces la crème

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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