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paVupApRi - Page 147

  • frédô

    TARATATA.JPGA quoi tient l'équilibre ?

    aux mains dans l'air qui vibre ?
    à la nuit qui s'écarte, elle
    au fond du cadre aux fibres en ridelles ?

    à la pâte, potelée
    sous le vernis lissée
    qui s'offre des brillances ?

    au petit tour de danse
    de balles à jongler ?

    à ces yeux écrasés de sourire ?

    Ne vas pas me le dire
    j'en ai vu bien assez

    n'ose pas remuer
    craignant de tout détruire
    ni même soupirer

    Non, ne me le dis pas
    Taratata !

     

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    pour et d'après une composition graphique de
    Frédô

  • !papossib!

    Lever le nez au ciel et se sentir chez soi
    où Castor et Pollux tiennent à bout de bras
    (passez-moi un gourdin, j'ai l'âme cro-magnonne !)
    et puis rire au tonnerre – euh, qui tonne ?
    qui pique sa colère et donne de la voix
    Écouter qui chantonne ailleurs – une autre voie ?
    dans le bois qui sommeille
    quand, sur la route vieille où s'enroulent les vents
    les talons des enfants rangés pour la bataille
    n'attendaient que ce signe et maintenant s'égaillent
    par les prés, les ruelles
    et toute autre échappée où se la tailler belle
    en hurlant
    aux étoiles :
    « Éhan batoa vouaaaleu »

    Donner à un caillou l'élan qui lui manquait
    la hanche sous le coude en cassant le poignet
    ou d'un savant brossé de la pointe extérieure
    du pied
    - qu'on n'avait pas voulu aussi endimanché
      ce matin, au moment de partir
      quand la viande eut fini de rôtir
      pile à l'heure
      pour gagner l'autoroute avant les emmerdeurs
    et rejoindre les cousins germains sous le pont
    enjambant le ruisseau qui borde leur maison
    pour le décompte à la loyale, en moyenne
    de nos joutes dominicales – en Mayenne...
    et ça flique et ça floque et ça ratatataque
    les recommandations que les vieux nous matraquent

    « Pas possible !
      Vous en êtes encore à ce stade ?! »
    s'indignait haut et fort un ancien camarade
    qui me croisait hier au sortir d'un endroit
    où la paille et la poutre emportent les émois
    d'une foule aux couleurs dûment incompatibles
    (qui se prennent de fait également pour cibles)
    « Euh, ben oui » ai-je donc répondu
    comptant que ça suffise et qu'on n'en parle plus
    « Eh ben, c'est du joli, à votre âge »
    Je le remerciai du chaleureux message
    et lui donnai congé prétextant quelque urgence
    - m'attendais-tu, peut-être pour une danse ?
      Tu penses ! Pour sûr !
      Tu venais de t'offrir de nouvelles chaussures

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    Lien permanent Catégories : °ruades° 0 commentaire
  • petites pestes

    Si la peste en son temps eut un nom magistral
    à lézarder les murs des cités les plus fières
    je ne sais pas nommer l'affliction singulière
    qui m'arrache des pleurs de vous voir aussi mal
    jeunesses
    qui devriez courir après votre allégresse

    Le lézard sur le mur aurait votre sagesse
    ça prendrait pas longtemps pour qu'il meure de froid
    à se tasser dans l'ombre en craignant où qu'il soit
    de faire un pas de trop et que lui apparaisse
    La Vieille
    qui déjà vous ramasse et voue à la poubelle 

    Oh, dialogue de sourds ! je suis là au milieu !
    Assez pour mes oreilles !
    et suffise à mes yeux que La Vieille
    avec ses doigts cagneux
    pioche dans mes groseilles
    chaque petit matin, un peu plus chaque soir
    en jetant, en passant, un œil à l'écritoire
    où j'expire
    le bonheur d'être là et que ça va sans dire

     

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  • objections

    fusil.jpgMais ce qui vient les yeux fermés avant le rêve
    et que l'auvent de son ballet ne se soulève
    le fourmillement de lumières
    braisant la toile des paupières
    pour que l'autre espace en surgisse
    et que le songe y travestisse la pensée...
    est-ce une intuition de l'âme
    ou vous seriez à la fois tout et rien, madame ?
    Oh, dame ! Madame pour qui
    le rêve attend quand se prolonge l'insomnie

    Mais ce qui roule dans le sang quand je travaille
    au quotidien étonnement de mes entrailles
    le feu coulant nu de la forge
    me raffûte un cri à la gorge
    ma peau n'en sait plus contenir
    du plomb, de l'or, le meilleur ni le pire essor...
    est-ce là confusion des sens
    l'alliage de nos alchimiques suffisances ?
    Oh, dame ! Madame Ma Mie,
    quelle charnelle ardeur dégorge de vos fruits !

    Mais ce qui touche aux sinueuses névralgies
    quand le nez mouche une pleureuse nostalgie
    trouvée sous un linge de poche
    ou délogée de son encoche
    la pergola où s'agglutinent
    les calamités intestines
    par les entrelacs de glycine ornementale...
    est-ce d'affliction dérisoire
    ou nécessaire propension à l'accessoire ?
    Oh, dame ! Madame d'ici
    je vous vois donner la becquée à vos petits

    Mais ce qui meurt à bras ouvert après la danse
    en murmurant une caresse d'élégance
    la belle geste énamourée
    à bout de lèvres déposée
    dans un soupir en fin de course
    où se reconnaît de la source un pâle écho...
    est-ce un abandon véritable
    ou résignation pure avant l'inéluctable ?
    Oh, dame ! Madame sans qui
    je resterais tendu sans un souffle de vie

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (prémonition d'impromptu ?)

  • homme naisse

    cuir1.jpg

    L'avons-nous tout bien travaillé, le joli cuir ?
    D'un bout à l'autre de la chaîne élémentaire
    chacune à son métier avec son savoir-faire
    n'aura pas épargné sa peine pour finir

    La louve nourricière aura donné son lait
    chargé aux goûts divers des terres plantureuses
    et propre à satisfaire une faim curieuse
    que rien d'âpre ou d'amer ne gâcherait jamais

    Le souffle du marin aura tendu sa peau
    résistante aux embruns qui rongent mieux la corde
    que le rire assassin des vilaines discordes
    tombe sur le chemin, poussière dans son dos

    Le sang d'anciens volcans alimente sa chair
    et la danse de Pan anime cette allure
    que lui reconnaîtront les ombres sur le mur
    quand il aura quitté de l'antre le couvert

    La fraîcheur de sa voix aura l'accent aigu
    qui siffle par les bois la proche résurgence
    d'une source oubliée sur les routes d'errance
    quand il aura chanté son cantique impromptu

    Voyez, mes sœurs chéries, le beau cuir ouvragé
    venu jouer sa partie dans le concert des êtres
    et comme prennent vie par la magie des lettres
    nos dons d'immémoriale invisibilité

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#84.