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tragédie

  • lettre classique

    (ou La Tragédie épistolaire du Col en V)

    Dame,
    je ne suis pas certain de vous avoir connue ;
    si je puis rappeler d'entre mes souvenirs
    votre large sourire, au reste je n'en ai
    pas tenu ferme compte et n'ai donc jamais su
    de votre dentition le nombre d'unités

    si mon cœur et mon chant raccordaient la mesure

    de votre tessiture à leur dernier point d'orgue
    toute autre mélodie lui semblant mal venue
    mon oreille où perdure un murmure de sorgue
    eût peine à prolonger cette longue ouverture

    si ma paume révoque une caresse pleine

    au repli de votre aine, à votre croupe ronde
    j'ignore de vos yeux comme ils voyaient le monde
    ni quelle place avais-je alors dans cette scène
    - quel que soit mon effort, ça ne m'apparaît plus !

    Dame ! d'où me vient donc
    le sentiment profond de vous avoir perdue ?

    Un ourlet de galets

    aux ronds et plats sommets
    coupe des promeneurs à la taille ;
    nul vent ne les assaillent
    cependant, je frémis

    En ordre fragmentaire

    un rang de lampadaires
    orange les reflets du trottoir ;
    je ne crains pas le soir
    mais ses francs appétits

    L'ardoise des toitures

    canevas de ruptures
    tire un cache-misère éprouvé ;
    n'était l'heure sonnée
    j'y serais assorti

    Dame, je vous écris
    allongé sur ma couche
    pourtant je ne nourris certes pas d'autre espoir
    qu'au retour de ce pli
    à l'angle de ma bouche
    un trait me signifie fin de non-recevoir

     

    ardoise_lucarne.JPG

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • trajet dit

    tete1.jpg

    Cette coupe ceigne ton lait mauvais
    ma haine, ma haine, comme il te plaît
    comme une rengaine sourde sait
    moudre de la peine le fruit blet
    en poudre à dissoudre et verser au lai
    de la pénultième scène
    à la dramatique ancienne
    quand je porterai,
    ma haine, ma haine
    la coupe à tes lèvres pleines
    ma haine au sourire niais

    Voici ton remède

    Bois du petit lait
    Le tanin des plaines
    aux cheveux mêlés
    d'humeurs inhumaines
    et d'or apuré
    y coule ses miasmes

    J'y ai mis du rêve

    en ordre inversé
    du beurre à la sève
    à te rengorger
    du venin la fève
    du songe l'idée
    en vilains fantasmes

    Le rideau levé

    sur le dernier acte
    tu prends ta goulée
    ignorant le pacte
    que j'y ai scellé

    Coule, cataracte ton lait mauvais

    que la gorge pleine jusqu'au palais
    s'étouffent tes artefacts
    ma haine, ma haine, dont acte !

    Quand enfin tout aboutit
    au terme du trajet dit
    laissons au rideau l'ourlet, le pli
    l'intime soin de conclure
    d'effacer au plancher ta chevelure

    vignette1.jpg

    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK