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logorrhée - Page 2

  • Conte pour solde

    Quoi ! Nul marteau et nulle enclume
    pour ce caillou
    (ce machin sur quoi je m'enrhume
    et me rends fou) ?!

    Tout pendant que j'y perds des plumes
    lui fait semblant de faire un tour
    mais sort, inexorablement
    de son cercle par la tangente
    dans une cinétique lente et sans appel
    dans la monstrueuse kyrielle des yeux morts
    aux fantômatiques éclats tirant des bords
    à travers un prétendu ciel

    Quelle importance
    (dans une telle transhumance)
    auront jamais
    le seul nom que tu m'accordais
    à l'heure d'entrer dans la danse
    ni celui que je te soufflais
    au ras de la nuque, en retour
    sur ta rousseur et la langueur de son velours ?

    Et donc, point d'arrêt ! pas de pause !
    Que d'aléas pour une clause
    des plus obscures
    garantissant assurément : déconfiture
    gravas, ossuaires...
    sans rien décrire en termes clairs
    de l'une ou de l'autre atmosphère
    qui surviendra
    au moment venu de glisser
    de la vie au trépas

    Oui ? et après...
    (n'en parlons pas !)

    La vie ? La vie... : lavis z'et plâtres !!
    Ite, longs dimanches de pâtres
    - et tout comme, tristes lundis !
    Ce qu'à l'ombre le ventre dit
    se confesse moins opinâtre

    Lissez, Blonde à l'eau-écarlate
    votre adorable permanente
    d'un doigt rond et la moue charmante
    (envieuse d'un autre sort)
    au bras molli d'un matador
    rentrant chez lui par cette sente
    aux yeux de tous
    collés à la Va-Comm'-J'te-Pousse
    le nez coulant sur le carreau des Leur-Fenêtre
    où lune et astre ne savent que disparaître

    Agitation des illusions
    bavardages exponentiels...
    Bon, qui s'en taille la part belle ?
    La jupe ni le pantalon !
    Mais, Voie Lactée ! Orion ! Cassandre !
    et des Cassiopée à revendre
    sur un magnitudo parvi
    lequel n'a cure de nos pleurs ni de nos ris

    Car nos ris s'tournent, sans à-valoir
    sur la clôture de tout compte
    par peur du noir, vers les histoires
    qu'à l'enfant l'adulte raconte

     

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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Jugement de pâle heure

    Je te prends par la main, belle nuit sans sommeil
    où Nulle Autre Pareille est encore à venir
    elle est humide, fraîche et me garde un soupir
    pour l'heure avant que l'aube assoiffée n'appareille
     
    Un message est figé dans le suspens des astres
    à l'infini cadastre où tracent les pensées
    leur proprette Qabale au membre délabré
    sans même avoir idée du Songe qui le castre
     
    « Gagne-moi l'âme entière ! Absorbe mon regard !
    Il n'est jamais trop tard pour mériter l'Oubli
    Nocturne Suffisance, en ton secret abri
    je renoue avec l'or de mon premier hasard »
     
    Eh, quoi ? J'entends un pleur, une larme - sans feint !
    le terrible festin d'être seul en conscience...
    Ah, mais ! tu m'as rejoint, ma chère Obsolescence
    et sens battre ton pouls, juste là, sous le sein
     
    Mésange sans souci qui dors sur ta nichée
    que n'as-tu rapporté sur tes ailes agiles
    un parfum d'outre-cœur à l'ombre malhabile
    à lire dans le ciel où ses pas l'ont portée ?
     
    « Érige mes transports où nul n'y peut contraindre
    un désir que l'Âme-hors soit la révélation
    que la peine s'abreuve où règne l'abandon
    mais qu'il n'est de raison aucune de s'en plaindre »
     
    Nous voici sur le seuil de nos grands tralalas
    toi, mon Petit Émoi et toi, mon Juste Rire
    avec le ciel pour dais, la terre pour mourir
    et le temps méconnu pour y livrer combat
     
    Tout finira soudain - comme chaque aventure !
    par une autre ouverture au capiteux parfum
    qui nous ferait passer la nuit dans l'autre main
    alors qu'elle nous tient, jusqu'au bout; ça, c'est sûr !
     
    D'où que vienne leçon, par foi ou d'expérience
    une intime évidence accuse la passion
    sur le trait vaporeux des lointains horizons
    comme au douillet giron des sourdes appétences
     
    « Eh, là-haut, mes transports ! Avez-vous fait le tour ?
    Il n'est plus loin le jour et je me refroidis…
    Ramenez à bon port quelque nouvel ami
    qui sache mieux que moi vanter le frêle amour »
     
    Pourtant que passe l'heure à son rythme intrinsèque
    l'instant que je dissèque au gré du sentiment
    semble d'éternité prolonger le plain-chant
    et sur l'orgue du temps lever toute hypothèque
     
    Âme, corps et sang frais, dans une chorégie
    s'accordent à la nuit, à son vaste bourdon
    En résultent l'esprit et le lent diapason
    de la contemplation dont j'énonce le prix
     
    Lors, c'est déjà Demain qui frappe sa monnaie
    sur le dernier pavé dans la mare des rêves
    car le Grand Passager n'observe aucune trêve
    Un vol d'oiseaux s'élève et va le célébrer
     
    « Encore une minute, allez ! pour le rappel
    que me réclame un cent de mes songes en lice
    et lever mes filets des nocturnes abysses
    où se sont abîmés tant de noms fraternels »
     
    Hospitalière nuit, tu me lâches la main…
    Aux signaux quotidiens, perle par tous les pores
    une suée de chagrin aux laborieux essors
    couvrant de ses débords l'ample épiderme urbain
     
    Et le jour a troussé son jupon sur les cimes
    Sa lumière m'intime à nouveau d'avancer
    à l'aveugle - tant pis ! mais au coup de sifflet
    avec le pas réglé sur son seul paradigme
     
    Un Autre, près de moi, a-t-il cette impression ?
    Que peut-il bien jauger de ma propre existence ?
    Est-il trop occupé à tenir la cadence ?
    …Tant de possibles sens, qu'une destination !
     
    « Rangés tous les transports, allons ! dans le barnum...
    Il se pourrait que Pomme (à nulle autre pareille)
    après avoir soldé son bon peu de sommeil
    soit prête à partager son singulier pensum »
     
    Et quand la nuit viendra, nous lui tendrons l'âme, hein ?
     

    mug me

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • poétaire

    apache%20972.gifPoésie ramassée par taire
    implose ou rue des logorrhées
    alluviales chargées de faire
    le ménage avant d'amarrer
    au ponton de l'imaginaire
    où j'attends sur l'embarcadère
    le prochain vaisseau fantôme et
    son lot d'exotiques pensées

    Hors de moi, peau et terre
    dès qu'un jour a le dos tourné
    pour l'emploi que mon corps sert
    j'embrasse ma destinée
    (je suis pirate de l'ère)

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    souris-moi

  • logorrhée

    (Délit de verbiage)

    Pec30marasme.JPG

    Des logorrhées libératoires
    j'en ai des baquets plein la cour
    où trempent des bris de miroirs
    surnagent de vaines amours

    Ça fume un peu au crépuscule

    - vous choisirez : matin ou soir,
    tout :  le délit des tubercules
    le jus des yeux usés d'y voir

    le ciment boueux des paroles
    dont l'effritement s'agglomère
    avec les serments à la colle
    et les pitoyables prières

    J'en ai aussi pour mes humeurs
    et mes envies de gris sourire
    aux appétits enjoliveurs
    dispendieux et pince-sans-rire

    Ça ploppe, ça nauséabonde
    ça flatule des afflictions
    peinées que la Terre soit ronde
    et l'univers en expansion

    De regrets point, mais que de rages
    au goût de revanche avortée
    litanie des faibles courages
    l'enthousiasme procrastiné

    Dramaturgiques abreuvoirs
    sièges d'auréoles aveugles
    bouches bées crânes, cernes noirs
    qui ne pleurent plus ni ne beuglent

    Votre silence abasourdi
    soit le Cri de Munsch en suspens
    affligeant de catatonie
    l'aliénation du sentiment

    À vos stupeurs de gélatine
    viennent s'empêtrer les marasmes
    de vos capitales lettrines
    aux totalitaires fantasmes

    Ce trop plein d'aigreurs qui m'encombre
    la vue, la poitrine et le sang
    j'en régurgite la part d'ombre
    au comble de l'écœurement

    D’un baquet l’autre, mes crachats
    curent mon esprit saturé
    de gras et pompeux postulats
    m’exonèrent d’une saignée

    À mon tour de verser des fleuves
    jusqu'aux chimers océantiques
    pour faire à l'Aujourd'hui peau neuve
    et manifeste poLétique

    Je sais comme la Terre est plate
    - sinon, quels sauts dans l'inconnu ?
    Adieu, Corbeau ! Siffle, mainate
    le ciel à la jupe fendue

    J’écoute le chant du vivant
    bruire son ample symphonie
    de la fourmi à l’ouragan
    sur le bourdon des tectonies

    Je bois des pluies de météores
    les brandons perdus pour l’enfer
    leur cuivre est plus propre que l'or
    à nous apporter la lumière.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#76.

    Illustration : Jacques PECLERS, dit Pec (1930-2000)
    Toile "avortée", initialement intitulée Marasme.