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chansonges - Page 3

  • Nietzsche et Veau

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    Ou personne parle et c'est intéressant, ou L'On bavarde et c'est navrant.

    Un veau dépouillé de dorure
    allongé sur son piédestal
    voit passer d'altière posture
    un homme au front philosophal

    L'homme paraissant l'ignorer
    le veau en mal de bavardage
    le harangue et veut questionner
    au fond cette personne sage :

    - Qu'appelles-tu vanité pure ?
    - Dire : "Je sais que je n’ sais rien".
    - Qu'appellerais-tu raison pure ?
    - Savoir qu'il n'est dieu ni de bien.

    - S'il n'est pas de bien quoi de bon ?
    - Tout ce que l'on jugera tel.
    - Et comment en jugerait-on ?
    - Ainsi que l'on goûte le miel.

    - Que définis-tu propre à l'Homme ?
    - Songe, parole et intention.
    - Quel en est le Pandémonium ?
    - La peur et ses compromissions.

    - Où peut se trouver le courage ?
    - À prendre la mort par le bras...
    - N'en diras-tu pas davantage ?
    - ...pour la mener où l'idée va.

    - Quoi de la vie et de la mort ?
    - Qu'il en va du chaos, de l'ordre.
    - Et d'après la vie, quoi encore ?
    - Ce qu'il peut en rester à mordre.

    - Où perçois-tu de la beauté ?
    - Au-delà des choses sensibles.
    - Qu'est-ce que l'acte de créer ?
    - Faire de la beauté tangible.

    - Qu'as-tu fait de beau, aujourd'hui ?
    - Regarder voler une mouche.
    - Et de ce vol, qu'as-tu appris ?
    - Par grand vent, de fermer la bouche.

     

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    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Edvard Munch, Friedrich Nietsche, 1906.

  • Cor de garde

     

    TAMBOUR.jpg

    Le souffle en arrêt sur le pas de la porte
    quelqu'un vienne
    quelqu'un sorte
    et l'écho du jour qui ne peut en finir
    de nuire
    de nuire

    Ah, mais voici les amis véritables
    avec leurs mines de tours pendables
    Ils forment tous un joyeux rigodon
    é-hon
    é-hon

    Éclats de voies...
    Fracas de vers...
    À chacun son lampadaire !

    La ville en arrêt sous le ciel indécis
    quelqu'un meurt
    quelqu'un vit
    Nos belles amours à n'y prendre pas garde
    bavardent
    bavardent

    Ah, mais voici les femmes et les sœurs
    le cul béni et la mouche en pleur
    qui s'en récrient "c'est la faute aux garçons"
    é-hon
    é-hon

    Joli minois...
    Jupes en l'air...
    Cauchemar communautaire !

    Avez-vous vu passer la garde
    avant de narguer la Camarde ?
    Votre Père est-il endormi
    avant de m'ouvrir votre lit ?

    Le chœur en arrêt d'une armée sans bataille
    quelqu'un perde
    quelqu'un graille
    Les sillons gavés de tout le Sang Impur
    s'émurent
    s'émurent

    Ah, mais voici nos héros fatigués
    avec leurs gorges bien cravatées
    Ils viennent mordre au dernier piège à cons
    é-hon
    é-hon

    Bourse aux abois...
    Loup grabataire...
    Euthanasie solidaire !

    La truffe en arrêt devant la femme accorte
    quelqu'un vienne
    quelqu'un sorte
    Un autre marri d'une autre peine à jouir
    soupire
    soupire

    Ah, mais voici les ennuis délicieux
    avec leurs baisers les yeux dans les yeux
    Ils vont s'encastrer en large et en long
    des hans
    des hons

    Bourgeois émois...
    Élans primaires...
    Aliénations volontaires !

    Eussiez-vous pu rameuter la garde
    vous n'en auriez pas moins la Camarde
    prête à bondir
    pour son plaisir
    de nuire
    de nuire

     

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    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : poLésiaques 1 commentaire
  • Ce petit pot de miel au bout du monde

    (mon trésor)


    Sous la masse du ciel poisseux
    où je ne gâche pas mes yeux
    une terre en friche
    j'y fiche mon pieu
    en découpe les couvertures
    toute une équipée de voilures
    bientôt sous le vent
    par tribord amures
    bombe le torse et me force l'allure

    Oui, je sais... je pars (encore !)
    en quête de mon trésor

    Un océan de lin m'adresse
    un soyeux drapé de caresses
    mon petit canot
    s'y frotte les fesses
    tandis que ma paume experte
    en éprouve l'onde offerte
    mon regard en brasse
    la surface verte
    où trace n'est qui ne courre à sa perte

    Je ne suis qu'un météore
    en quête de son trésor

       Mer ! Mer !
       Voici ton doux visage
       que borde le rivage
       de terres que je voudrais oublier

       Mer ! Mer !
       En dire davantage
       c'est remettre à l'ouvrage
       le forgeron de ton coffre à secret

    Sur la vague caribéenne
    l'esprit à vif et l'âme pleine
    quittant l'océan
    ses peurs et sa peine
    mon voyage arrive à son terme
    déjà s'étend la terre ferme
    où gît mon trésor
    dont l'or est en germe
    et le miel appelle mon épiderme

       Terre ! Terre !
       Voici ton long rivage
       que borde le visage
       aux lèvres que je reviens aboucher

       Terre ! Terre !
       En taire l’alliage
       c’est garder le breuvage
       63430.jpgau doux giron de ton coffre à secret

       (ce petit pot de miel au bout du monde)

    Je demeure promeneur
    au milieu d’un champ de fleurs.

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi

  • Litanie d'un personnage de fiction

    bonhommepapier.jpgJe ne lirai plus
    puisque tout est dit
    puisque j'ai tout lu
    comme tu m'écris

    comme tu décris
    de moi, de la vie
    tout ce qui se fit
    que j'aurai vécu

    je ne connais plus
    de mots indécis
    et n'ai nulle envie
    que tu n'aies voulue

    ainsi de l'ennui
    ce moment perdu
    il en sera dit
    que je m'y suis plu

    je n'ai pas de cri
    devant l'imprévu
    qui m'est inconnu
    comme l'interdit

    ainsi va la vie
    qui me tire à vue
    et sa mise à nu
    qui m'est dévolue

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • le sexe des lunes

    Une lune abîmée pour une lune neuve
    l'une au ciel étoilé, l'autre au fleuve
    mince linge laissé par mégarde
    livré au vent sur la rambarde
    qui l'aura dénoué sans effort
    pour l'abandonner sur le bras mort
    du géant sinuant à travers le décor

    Pour une lune neuve une lune abîmée
    l'une flotte, où l'autre illuminée
    pâlotte un visage humide et froid
    qui se pourrait masquer d'un doigt
    et n'empêche ni ne sait ternir
    les milliers de billions de sourires
    que nous font dans son dos les astres et leurs lyres

    A choisir l'une ou l'autre aurais-tu hésité ?
    Ce ciel n'est pas le nôtre, allons ! Viens, j'ai plongé.

    lunes.gif

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK