Gaëna - Page 6
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page blanche pour chambre noire
page blanchechambre noirec'était dimancheaprès la foireaprès la douchej'ai pris ta boucheet tu es allée au miroirmon coeur épanchedans le boudoirune avalanched'âpres hasardsque la nuit franchela nuit sans fardsdébite en tranchesen à-valoirssur ton repas du soirce sein qui penchesous l'accoudoirtout un s'emmanchedans le peignoirdrapant la hanchesans décevoirde la peau blanchele lent mouvoirqui m'a fait t'apercevoirc'était dimancheaprès la foirevent dans les brancheset fol espoirmon coeur qui flanchen'est plus étanchepain sur la plancheen chambre noirenorbert tiniak © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKtexte inspiré par une photographieextraite de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna -
Ô décade au château
Trop léger pour sa peine
tiniak mains dans le dos
cherche aux Bois de Gahenne
avise une lanterne
à travers les bouleaux
qui dominent la plaine
où coule lente l'eau
la lueur qui l'entraîne
vient d'un lointain château
L'emprise souveraine
le mènera bientôt
sur l'allée de vieux chênes
rendent plus homogènes
et comme à demi-mot
apaisant la mondaine
scène de ce tableau
de facture romaine
servent sur un plateau
Au sortir de Gahenne
se lançant à l'assaut
de l'imposant domaine
se figurant héraut
de quelque châtelaine
tiniak le péquenot
avance à perdre haleine
rêve à quelque magot
au jupon d'une reine
et autres jambonneaux
De marbre et d'obsidienne
de petits angelots
encadrent la gardienne
- qui n'a rien d'un cageot!
toisant l'énergumène
sous son large chapeau
sa pose pharisienne
lui fait froid dans le dos
" Je m'en viens de Gahenne "
avance le penaud
" Mais qu'à cela ne tienne!
Entrez donc, mon tout beau.
Je ne suis draconienne
qu'envers les parigots.
Qu'est-ce qui vous amène
en ces temps automnaux ? "
dit d'un ton fort amène
l'imposante margot
au cheveu noir ébène
et l'oeil un rien cabot
" Je veux noyer ma peine
en me faisant cadeau
d'une chaleur humaine
qui ne fasse défaut
ni ne soit tragédienne
car j'ai dans le cerveau
une faim rachidienne
à satisfaire, pronto! "
dit à la riveraine
le poète faraud
que j'ai sous le jabot...
- Aucune bohémienne
n'a de seins aussi beaux!
- Et sous ce bas de laine,
admirez le cuissot...
La soie de cette peau
damnerait la lesbienne
comme le plus phalo'! "
Brisant ça, la rengaine
les fougueux tourtereaux
se visitent la couenne
le con, le haricot
et d'une même haleine
aux portes du château
confondent leurs dégaines
en un grand numéro
cavalcade soudaine
impétueux rodéo
la danse arachnéenne
des deux godelureaux
finit dans la fontaine
en un doux concerto
de cadence pelvienne
allant decrescendo
clore cette païenne
orgie de libido
" - Revenez sous huitaine
j'aurai des escargots.
- J'en mange des douzaines!
- Entendu, mon pélot.
- Tope-la, Madeleine
je reviendrai tantôt
profiter de l'aubaine.
- Et jouir du château ?
- En vrai croque-mitaine!
- File donc, rigolo... "
Innocent aux mains pleines
tiniak tourne le dos
à l'auguste maraine
sous son grand sombrero
le chemin de Gahenne
happant ses godillots
de nouveau le promène
par les monts et les vaux
de l'or à l'abricot
" Quel cadeau! "
norbertiniak © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Dans l'ombre de Gahenne
Lasse mon ombre
dans ces bois sombre
absorbée par la nuit
nichée sous les fougères
tombée hier
Traîne, ma peine
dans les Bois de Gahenne
lave-toi sur le sol
que tes larmes grossissent
le flux de ces rigoles
et glissent
Rejoinds-moi, Gaëna
c'est, au coeur de ces bois
le meilleur des séjours
pour qui veut recouvrer
des élans de l'amour
force et beauté
Danse intime
ta pantomime
a le don de guérir
des maux les plus secrets
le bénin et le pire
Laisse mon ombre
que rien encombre
dans ces Bois de Gahenne
se fondre dans tes pas
se mêler à la tienne
Gaëna, Gaënatiniak (notbert tiniak)
© 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
photographie tirée de LA CHAMBRE NOIRE
de Gaëna -
L'escale y est
Passant élégamment
l'étage et l'autre
traversant l'inconscient
- dédale existentiel,
cet escalier vibrant
Gaëna, c'est le vôtre
et son emmarchement
embrasse un ciel
où s'évitent les dieux
Dans son voile fluide et sombre
votre teint limpide
perce de vastes zones d'ombres
belle sylphide
Je vous ai cru fuyant
de marche en marche
des secrets inquiétants
et je vous ai suivie
jusqu'à ce hall béant
les marbres de son arche
vers l'or évanescent
d'un air contrit
où s'éteignent des feux
Les mouvements de votre habit
marient des ciels
où les tourments sont l'alibi
de l'essentiel
L'escale y est
impossible
vous poursuivez
impassible
tiniak (norbert tiniak)
© 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
photographie tirée de LA CHAMBRE NOIRE
de Gaëna
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lutte mineure
Dans cette paix tout apparente
ondoie la soie d'un cheveu sombre
que n'altère pas la pénombre
en lutte avec le linge blancDans ce lent instant suspendu
la vie et la mort se regardent
l'une ou l'autre ne prenant garde
au réveil d'une âme repue" Je vous ignore " dit une voix
ne s'adressant à aucune autre
tandis que ce corps nu se vautre
dans les lambeaux de son émoiHors de toute peur ou violence
songeant à ses Bois de Gahenne
ce grand corps aux formes amènes
retourne en terrain d'excellence.tiniak (norbert tiniak)
© 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
photographie tirée de LA CHAMBRE NOIRE
de Gaëna