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pénombre

  • Le poignard et le sein

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    Le poignard attendait, au mur, dans son étui que tu aies ragrafé ta robe dont les plis enveloppaient ta jambe où frémissait encore un refus de l’assaut qu’avait subi ton corps.

    Tu n’en avais rien dit, tu t’étais laissée faire mais tu savais, tandis qu’il outrageait ta chair quel enfer s’ouvrirait quand reviendrait son tour à chacun de ses pas résonnant dans la cour.

    Le poignard attendait que ta main s’emparât de son manche argenté jusqu’à la garde fine quand tu délogerais cette lame assassine de son fourreau courbé, alors il frappera.

    Ton silence pleurait des larmes que la rage aussitôt asséchait sur ton pâle visage et les cheveux défaits qui caressaient ton sein dérobaient à la vue quel était ton dessein.

    Le poignard attendait dans l’ombre de la pièce où s’était déroulée l’infâme ignominie et ton sein fomentait la naissance d’un cri qui lancerait bientôt sa clameur vengeresse.

     

    Tu ne diras plus rien, car ta bouche est trop pleine du sang qui veut du sang à l’appel de la haine et le flux de la veine engorgeant le tétin porte un sang noir ébène à sa touche de brun.

     

    Maintenant que le jour a fait son tour de ciel que monte de la cour l’écho d’un pas de fiel sous ton col échancré où tu portes la main se joignent, décidés, le poignard et le sein.

     

    norbert tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré par une photographie

    extraite de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna

  • page blanche pour chambre noire

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    page blanche
    chambre noire
    c'était dimanche
    après la foire
    après la douche
    j'ai pris ta bouche
    et tu es allée au miroir
      
    mon coeur épanche
    dans le boudoir
    une avalanche
    d'âpres hasards
    que la nuit franche
    la nuit sans fards
    débite en tranches
    en à-valoirs
    sur ton repas du soir
      
    ce sein qui penche
    sous l'accoudoir
    tout un s'emmanche
    dans le peignoir
    drapant la hanche
    sans décevoir
    de la peau blanche
    le lent mouvoir
    qui m'a fait t'apercevoir
        
    c'était dimanche
    après la foire
    vent dans les branches
    et fol espoir
    mon coeur qui flanche
    n'est plus étanche
    pain sur la planche
    en chambre noire
      
    norbert tiniak © 2007  DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré par une photographie
    extraite de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna

  • lutte mineure

    Dans cette paix tout apparente
    ondoie la soie d'un cheveu sombre
    que n'altère pas la pénombre
    0d3c313ffb9ff54f5c31e46b1379215e.jpgen lutte avec le linge blanc

    Dans ce lent instant suspendu
    la vie et la mort se regardent
    l'une ou l'autre ne prenant garde
    au réveil d'une âme repue

    " Je vous ignore " dit une voix
    ne s'adressant à aucune autre
    tandis que ce corps nu se vautre
    dans les lambeaux de son émoi

    Hors de toute peur ou violence
    songeant à ses Bois de Gahenne
    ce grand corps aux formes amènes
    retourne en terrain d'excellence.

     

     

    tiniak (norbert tiniak)
    © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    photographie tirée de LA CHAMBRE NOIRE
    de Gaëna