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écriture ludique - Page 17

  • pas pagaille

    pagaille

    petite clé d'or, fais ton office
    ouvre ce jardin de délices
    sur son juteux feu d'artifices

    négoutu !
    niabontesque, même
    nétou régalatoire, dis
    'core un niam
    dans la chair fresque
    et bonsoir, ma folie

    petite clé d'or, fais-moi plaisir
    que la galerie des soupirs
    s'ouvre enfin grand comme un sourire

    mérous, merlans
    que vous avez de grands dedans !
    sans médire, si votre palace
    se rapporte à cette rascasse
    vous êtes bien lotis, ça oui !

    petite clé d'or, fais ce que dois
    ce coffre à secrets, ouvre-le moi
    que s'en échappent d'autres voix

    loin de ces peureux séjours
    le temps fuit dans la cour
    nique l'os au canal vénitien
    et commande un bon peu de vin

    petite clé d'or, fais ton ouvrage
    et rapporte-moi des adages
    la promesse de doux présages

    qui s'y flotte sismique
    vole un neuf de trèfle ;
    mais contre un affre de coeur ?
    des nèfles!

    petite clé d'or, fais ton travail
    laisse débouler en pagaille
    des polésies tout l'attirail

    cet éventail en brins de paille
    dont je pare le gouvernail
    de mon Papagei.

    Eventail de Mlle Mallarmé 
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK / tiki#28
     paru sur le site des Impromptus Littéraires,
    où je vous recommande aussi la lecture des textes de...
  • prédations

    femme-tempête.jpgPelage, pelage

    doux embrouillamini

    ton sinueux camouflage

    épouse et cache les plis

    où je viens rendre hommage

    à la folie

    qui m’anime bien davantage

    la nuit

     

    ◊◊◊

     

    Reste tranquille

    sois tranquille, mon enfant

    susurrait l’autre au bout du fil

    avidement

     

    ◊◊◊

     

    Erreur de la nature ?

    mon cœur en proie

    à cette douleur qui dure

    ne la chasse pas

     

    que dis-tu de ça ?

     

    ◊◊◊

     

    Douceurs charnelles

    tremblez, madeleines

    chairs tendres

    ces mains quittent leurs poches

    pour vous prendre

    et vous porter en bouche

    sans plus attendre

    goûter, massacrer

    vos tétons sucrés

     

    ◊◊◊

     

    A passion dévorante, bon appétit

     

    ◊◊◊

     

    Tapis dans l’ombre, moelleux canevas

    que m’offres-tu de saisir, là ?

     

    rideau tiré, l’offrande glisse

    livre ses saveurs aux délices

     

    bientôt couverte de chaleur

    dans le retour du prédateur

     

    ◊◊◊

     

    Être affamé sous-tend

    d’avoir goûté au plat avant

     

    ◊◊◊

     

    Un prédateur au marigot

    matait un croupion de gazelle

    penchée sur l’eau

     

    « comme la nature est mal faite

    se dit le féroce animal,

    au lieu de bouffer cette bête

    j’y aurais pu loger mon pal.

     

    quoi que… bonne mère

    j’aime encor mieux faire

    bonne chère »

     

    ◊◊◊

     

    Rien ne sert de courir

    tant que ce filet tient

    jusques au point du jour

     

    j’aurai, sans coup férir

    le ventre plein

    dès mon retour

     

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK / tiki#27

    paru sur le site des Impromptus Littéraires, où je vous recommande aussi la lecture des textes de... 

    L'arpenteur d'étoiles

    Kaliuccia

    martine27

  • à l'échelle

    est-ce cabot ?fais-moi la courte échelle au pied de l’arbre à pain
    que j’en tâte le fruit quand le géant sommeille
    il s’est gavé de rhum, d’acras et de boudin
    et ne voit pas sa fille avancer sous la treille
    pour échanger son sein contre un jus de groseille.

    fais-moi la courte échelle et lance-moi nos sacs
    nous serons déjà loin quand ils auront compris
    les vents de la marée répandent du ressac
    le fracas impétueux de vagues en furie
    adieu, coups et matraques ; liberté, nous voici !

    fais-moi la courte échelle, un nouvel horizon
    a déchiré le ciel où sont les disparus
    cette aube généreuse en veut à ma raison
    et me crève les yeux ce que je n’ai pas su
    il est dans Sa maison - je ne l’aurais pas cru.

    fais-moi la courte, échelle ! et laisse-moi encore
    écouter ma sirène et son chant de velours
    il y brûle une fièvre inconnue sur le port ;
    allons, ma vie, mon rêve, aide-moi bel amour
    je veux avant le jour sauter par-dessus bord…

    enfantine, rebelle, énigme pour les yeux
    dans le creux de la paume, en cœur, au bout des doigts
    plus que bouts de ficelle et mieux que corde à nœuds
    ressource nécessaire et neuve chaque fois
    là, tout contre le mur, c’est l’échelle de soi, pure.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    tiki#25 - paru chez les Impromptus Littéraires
    où je vous recommande aussi les textes de...

    Hugues

    Vegas-sur-Sarthe ; soleildebrousse

    et Pandora

  • Pat!

    Ferdinand Hodler

    Thiepat, un patelin paumé, plus paumé que nulle part, avec la campagne autour, brumeuse.
    La campagne autour d'une ferme, serrant ses bosquets contre un lopin de terre en friche. Dans la ferme, une poignée de personnes autour d'une partie d'échecs. Autour du plateau, deux fronts : l'un moite et dégarni, l'autre couvert d'une broussaille rousse émergeant de la fumée dense d'une bouffarde. Autour de tout ce monde, l'ambiance tendue vers un dénouement très attendu.

    Les rares pièces à jouer témoignent de l'issue prochaine, imminente même, à en croire le regard paisible du rouquin et le trouble de son adversaire.
    - Je n'en puis plus, soupire la maîtresse de maison. Je vais faire du thé.
    Sans quitter son jeu des yeux, le rouquin dit d'un ton à la fois calme et ferme :
    - C'est tout à fait hors de question, Mrs Plee... Je dirais même : fort peu recommandé. Deux morts sous ce toit, dont l'un pas plus tard qu'hier au soir... à votre place, je me contenterais plutôt d'un Brandy. Qu'en dîtes-vous Bishop ?
    Le front moite s'épongea un peu avant d'acquiescer :
    - Au point où j'en suis, je crois même que cela s'impose. Voulez-vous être assez aimable pour nous servir, Mary ?
    L'employée de maison s'exécuta sans mot dire. Et fit bientôt la tournée des convives. Personne ne lui opposa de refus, pas même Mrs Plee.
    Le colonel Chandler, n'y tenant plus, eut toutes les peines du monde à conserver un semblant de flegme quand il s'enquit de la situation en ces termes mesurés :
    - Tout de même Cole, vous allez finir par nous dire où vous voulez en venir, n'est-ce pas ?
    Le rouquin, avançant son pion, annonça :
    - Échec... certes, Colonel, certes. Mais ne vous ai-je pas dit que de l'issue de cette partie dépendrait la résolution de notre sombre affaire ?

    - Ecoutez, Cole! fulmina le grand échalas accoudé au manteau de la cheminée, cessez donc ces enfantillages et venez-en au fait.
    - Tout au contraire, mon cher docteur. En l'occurrence, ce sont les faits qui doivent venir à nous.
    - Vous ne voulez pas dire ... ? s'inquiéta John, le métayer aux yeux charmeurs.
    Cole s'adossa, tira une bouffée, la libéra à la commissure de ses lèvres en disant avec quelque ironie:
    - Qu'un autre meurtre sera commis ? Non, j'ai tout fait pour le prévenir. Que l'assassin est dans cette pièce ? Oui, c'était bien le moins que l'on puisse attendre de ce personnage. Qu'il y en a encore pour longtemps ? Non, et c'est à vous de jouer, Bishop.

    Mais Bishop ne jouait plus.
    Il regardait fixement par-dessus l'épaule de Cole, la main suspendue au-dessus de son roi blanc. Il parvint cependant à dire ce seul mot :
    - Pat!
    - Ce serait une sortie honorable, en effet, commenta Cole, mais il vous faudrait jouer d'abord.
    - Non, là : Pat! s'écria Bishop dans un souffle interloqué.
    Sur le seuil du salon, le mort de la veille venait de faire son apparition, des chaussures de belle facture à la main :
    - Vous aviez raison, Cole, dit-il. La poussière était rouge.

     

    rouge, rien ne bouge

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    tiki#24 - paru chez les Impromptus Littéraires sur le thème du "polar",
    où je vous recommande aussi la lecture des textes de

    Poupoune

    Saraline, Minimifa, Mapie, Toncrate

  • soli

    zdrass'P'tomou chto mnié nravouitsa, sistra moia...

    je soliloque
    tu sollicites
    elle solidaire

    nous solivons
    vous solidifiez
    ils sot-l'y-laissent

    j'ai bon, dis mécresse ? j'ai bondi.
    elle a dit, oui.

     

    tiniak, en prolongement des dernières lignes de l'Impromptu de Cacoune ; pour le plaisir, oui.

    ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK