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Chapitre VIe - Page 14

  • des branches et le jus

    J'avais trois vers, là, sous la manche
    l'un de travers et l'autre étanche
    et le troisième un rien de biais
    pour ne pas gâcher son effet
    en fin de strophe
    et clamer sous le Grand Dais Niais son apostrophe
     
    Un regard plus loin a suffi
    à flamboyer l'étrange cri
    jailli de son puits vespéral :
    "Où siège ton sentimental ?"
    "Ici : ailleurs !
     à ces endroits vraiment perdus pour les vains chœurs"
     
    Sobre avarie de Vieille Branche
    ployant sous d'octobreux dimanches
    que fait ton nom dans mon sommeil ?
    dans le capricieux appareil
    de cet oubli
    qui me donne à goûter au plus Bel Aujourd'hui
     
    Ding ! Ding ! Ding ! Dong !
     
    Oh, non ! Mais non, pas cette cloche...
    Pas à moi... Rien ne s'effiloche !
    que les graves amours humaines
    faites pour endurcir la couenne
    à en crever
    la dernière toiture avant le plafonnier
     
    Retour à la case des parts
    prélevées sur le moindre hasard
    que nous offre, au petit bonheur
    la chance d'être à la même heure
    la même joie
    de cheminer, étonnés, sur la même voie
     
    Alors qu'il n'est que leurre étrange
    tout soudain, la vie nous démange
    et nous recrache sur le lit
    où se confondent nos oublis
    nos molles chairs
    pour qu'il soit plus aisé de les marquer au fer
     
    N'est-ce pas ? N'est-ce pas, mon Cru
    qui jetas tout ton dévolu
    ton ardeur et mon dernier cent
    dans le désintéressement
    qu'elles en eurent
    ces Voraces parées comme des créatures
     
    Gloutonnerie des possessions
    vidant les intimes passions
    de leurs substances intrinsèques
    Finis tous les salamalecs
    on passe à table
    et cette fois au titre de met périssable
     
    En veux-tu des raisons d'aimer ?
    choisis d'abord le bassinet
    où rassembler tes vomissures
    Carguée au mat toute voilure
    attends que passe
    à jamais l'envie de glisser à la surface
     
    Sirote un jus d'orange amère en attendant
    Appelle à toi quelque fluvial émolument
    Nage sans bruit, que la vague même t'ignore
    Gage les fruits de tes ordinaires débords
    Une rythmique rogne éructe à son taquet
    Il ne sera pas dit qu'elle fut sans objet
    Nomme-la dans un fin et liquoreux murmure
    Elle viendra, sanguine au ponant, l'épissure
     
    Vieille branche
    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Gullivers

    Si j'avais presque cette taille
    verrais par où mon âme passe
    vers qui
    attendrait sur la balustrade
    que lui vienne ici, en ami
    traversant la maison du jour
    étrennant son manteau de nuit
    sans peur
    sans pleur
    et sans aucun détour
    le geste plus léger
    le pas débarrassé d'un long hier
    où l'air
    la pluie
    la vie
    l'amour
    leur poursuite au fond de la cour
    lui avaient mangé le visage
    et rengorgé profond le chant
    qui l'accompagne maintenant
    à peu près jusqu'ici
    plus près
    plus près
    entouré des seuls petits bruits
    que font le cheveu sur l'épaule
    un souffle alternant ses deux rôles
    et la paupière
    à l'oeil aimant tombant soudain la bandoulière
     
    Si pouvait tenir dans ma paume
    la somme des rires fantômes
    enfin soustraits
    aux larmes qui les abîmaient
    je les brandirais comme un phare
    à la surface d'un brouillard
    très patiemment aggloméré
    du sol
    au col
    juste sous la chère pensée
    qui me vint
    puisque que je lui tendais la main
    chaude palme
    pour l'accueillir au sein d'une maison plus calme
     
    Si devait durer le voyage
    l'aventure de son mirage
    oh, rage !
    oh, peurs !
    demeurez tels que vos humeurs
    genou en terre
    noueux
    sur le rivage
    boueux
    et ne pouvant quitter des yeux
    l'éloignement sûr et sincère
    d'une victorieuse évidence
    tirant gloire de sa distance
    tirant des bords
    préférant vous quitter que de feinter la mort
     
    Alors... Alors, à la bonne heure
    voiles cinglant à belle hauteur
    l'une à l'autre, condensations
    âme et flamme, unique tension
    vouant leurs sangs
    à leur élan
    à leur périple
    s'essayeront à jouir de leurs courses multiples
     

    poésie,uptown funk you up,gulliver

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • musicologies

    Les pas dans le couloir qui n'ont pu arriver
    La plaie à l'isoloir qui plaide une suture
    Le pénible opéra qui s'écoule des murs
    La musique au-delà, qui l'entend promener ?
     
    Le rire de l'enfant que chatouille le ciel
    Le parfum de safran que chante un souvenir
    Le refrain du marin que répand un soupir
    La musique au-delà, que rapporte son miel ?
     
    La prière sans quoi le rêve est une image
    Le persistant "Pourquoi ?" sur l'amoureuse lèvre
    Le poème adéquat au sortir d'une fièvre
    La musique au-delà, quoi d'autre sans hommage ?
     
    L'orfèvre et doux pardon sans espoir de retour
    L'holocauste du nom dans un facile oubli
    L'habituel comédon gonflé d'ataraxie
    La musique au-delà, dont c'est l'ample détour
     
    Où est-elle ?
    Pas dans ma ritournelle
    Peut-être dans la cour...
     
    Crécelle !
    Va faire encore un tour...
     
     
     

    musicologie

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • indicatif : Pygmalion

    N'existe plus dans son cœur affolé
    ni ne lèche plus son trône
    n'écoute plus sa plainte alambiquée
    n'éponge plus son aumône
    ne remise plus de rêve au secret
    ne comprime plus ses flancs
    ne résonne plus qu'en air singulier
    ne vibre plus autrement
    et seul aimant
     
    pare
    de nouveaux jeux ta noble part

    Laurence Le Masle,Pygmalion

     tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Mot, daughter

    Quant à marcher tel un vil animal sans nom
    sur le sol dur et froid de la seule raison
    nul bonheur en mire
    nul horizon
    qu'un vaste sol
    où pister sa trace, Ma Folle
    à quoi bon ?
     
    Quant à prier le cœur malade d'être sûr
    de voguer loin des vagues aventures
    un bonheur fragile
    va sans futur
    son aujourd'hui
    au pas s'inventant sa partie
    quoi de mûr ?
     
    Marcher dans tes pas, Mon Enfant ?
    Ma Poucette ?
    Tenir tête
    à d'amples festins liquescents ?
     
    Prier le prochain météore ?
    D'un seul cri :
    Aujourd'hui !
    au Machiniste du décor ?
     
    Périssons avec élégance
    Sachons taire notre saumure
    Goûtons plutôt la confiture
    des infimes exubérances
    qui nous lient
    et que trempent nos yeux coquins
    au flux incertain de la vie
     
    Complices !
     
     

    alice

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK