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  • fractales

    (ma ration d'obtus ?)

     

    noir
    obturateur_actus.jpg
    au boulier des sourires niais
    des chapeaux en chapelets
    camaïeu de linges légers
    le toutim en espalier
     noir
     enfin, je quitte mon pied

    noir
    est-ce un magma de cheveux roux ?
    dans l'arbre un dernier vent d'août ?
    la dérobade d'un matou ?
    intension floue ?
     noir
     je m'en frotte l'étui, pour le coup

    noir
    le calme roule des collines
    douces flanquées d'une ombre fine
    au tétin repose, enfantine
    la pâle mine
     noir
     il fait chaud dans ma chambre noire

    noir
    obturateur_optimo.jpgrond et lisse comme une pomme
    songeant le monde entier en somme
    si près d'entrer en son barnum
    un petit-d'homme
     noir
     je change d'objectif

    noir
    verte lèvre rocailleuse
    l'alpage aux courbes généreuses
    dans le bleu sempiternel
    d'un lac-en-ciel
    noir

    noir
    lumignons qui sarabandent
    orangeade de guirlandes
    par le bourg
    au pied d'un géant sourd
    noir

    noir
    obturateur_ilex.jpgla grisaille mitraille
    méthodique pagaille
    une pluie où se noient
    les jardins et les bois
    noir

    noir
    voiles à l'épandage
    absence d'un visage
    l'éther au goût amer
    où meurent les prières
    noir

    noir
    absorbé l'éphémère
    je garde toute lumière

    noir
    je vous laisse développer
    (et mettre au présent le passé)

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki #53
     

    50BRIT1.JPG
  • allégeance

    Légèreté, même d'ici, je me souviens de nos élans
    et comme ils défiaient le vent d'un simple rire

    J'avais ta robe dans les mains - celle avec tous les petits trous,
    je n'avais pas assez d'yeux fous pour les remplir

    Légèreté, même d'ici, je me rappelle nos vigueurs
    comme j'en tirais le bonheur de bien dormir

    J'avais ton souffle sur la nuque et ça poussait la chansonnette
    à hue, à dia et à tue-tête, à na-na-nir

    Légèreté, même d'ici, je révoque tous nos discours
    comme s'y confondaient l'amour et le délire

    J'avais ta verve dans les flancs qui me sortait de toute part
    je n'étais pas assez bavard pour te suffire

    Ma légèreté, je t'en prie, viens, et rejoins-moi jusqu'ici
    Dis-moi qu'on n'en a pas fini avec le monde

    Je suis mort d'être trop poli, trop soucieux et trop patati
    je veux changer ce caillou gris en bille ronde

    1plume.jpg 

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • gris sourire (2)

    Une fois sorti, ce bon clown
    que croyez vous qu'il fasse ?
    Il quitte ses godasses
    et rejoint sa pitchoune

    Une fois tout là-haut, les coeurs
    où pourraient-ils aller ?
    Le ciel est limité
    à leur juste valeur

    Une fois perdue la raison
    quoi trouver à redire
    à ce Verbe en délire
    qui rentre à la maison ?

    Ah non, vraiment !
    c'est assez des adages
    je préfère un hommage
    aux sentences des gens

    Et ça suffit !
    des leçons de courage
    qu'ils en parent leurs pages
    et autres homélies

    Une fois fini ce poLème
    où croyez-vous que j'aille ?
    sinon livrer bataille
    avec les anathèmes

    Cette fois, je n'ai pas de doutelaforgue2.jpg
    - me voyez-vous venir ?
    avec mon gris sourire
    j'ai une foi pour toutes !

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : dessin de Jules Laforgue, poète. 

  • à venir ?

    hin hin hinDans le ventre du ciel
     grince encore
    une rage informelle
    il se peut donc qu'un vilain sort
     menace

    mais la sombre carcasse prise
    dans le bras mort d'un fleuve noir
    c'est la ville qui dort hélas, ce soir

    Comment s'attendre au pire
     à l'instant
    où tout n'est que loisir
     douceur
    et confort et contentement
     chaleur

    mais l'obscure infamie déploie
    sa main de mort aux ongles noirs
    sur le toit des bonheurs bourgeois, ce soir

    Tout le ventre du ciel
     se répand
    odeur pestilentielle
     putride
    qui rappelle des mauvais temps
     le Vide

    mais les pleurs sont tous ravalés
    et toutes les chairs consumées
    ignorant que ce qui était
    reviendrait

    jamais plus jamais 

    blb
    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK