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  • Imprévu

    Le Livre imprévu
    journal perdu
    revenant revenu vagabond
    prendre par la main, au rebond
    le poète
    et ses fantômes laissés aux oubliettes
    - croyait-il,
    jusqu'à ce que ce mot puis l'autre
    lui présentant le fil
    - avec la mort au bout
    tirant la caravane
    des résonances fondamentales,
    s'imposent
    - matière souhaitant autre chose
    que le drame, seul et froid
    que le drame et sa loi
    immuable et sombre
    comme l'aime le nombre
    et son mortel ennui,
    à merveille !

    Merveille oui, que cette chose, alors
    qui porte le regard à défier la mort
    Merveille ! Merveille de vie
    qu'un lien tendu sur l'infini
    où pendent les poissons séchés
    de pêcheurs aux noms oubliés
    mais dont persiste le fumet
    cette saumure
    connue de ceux qui tentent l'aventure.

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Rencontre avec Abdellatif Laâbi
    à Hérouville le 11/03/2010
    (ci-dessous : retour à la maison natale - 2003)

     

    Laabi2003.jpg

    Le livre imprévu est le dernier ouvrage du poète Abdellatif Laâbi. Sans se départir de sa nature, vouée à l'écriture poétique, l'auteur marocain s'y livre à un exercice imprévu dans son oeuvre  : le récit autobiographique ; relecture d'une trajectoire qui mérite, pour le moins et à bien des égards,
    d'être qualifiée de parcours hors normes.

    Le Livre imprévu, La Différence, 2010.

  • ports de plaisance

     

    trench.jpg

    I

    Il a plu, ou c’est moi ?

    C’est tout mouillé dehors et sec à l’intérieur
    (je vous parle de cette humeur
    qui me navrait hier encore)

    Allons,
    vidons les pleurs et les suppliques
    avec le jus du dernier bain
    une fois bien lavées les mains
    curée l’humeur maligne
    fondue la graisse indigne
    siphonnés les points à la ligne
    et flatté le bon chien
    qui se joint à ce chant du cygne

    II

    Il a plu tôt et déçu tard
    sous son air falot, le gaillard
    n’est pas de tout repos
    - tu sais que loin s’en faut !
    Que ne soutiens-tu son regard
    de ton côté de l’eau ?

    III

    Il a plus d’un tour dans son sac
    le donneur de coups de matraque
    Il sort de son chapeau
    un air d’ordre nouveau
    sur des talons qui claquent
    et rythment du troupeau
    le pas cadencé dans les flaques
    sur le Trocadéro

    Je suis pris d’un sursaut
    et chante avec ZAO
    « … Tout à coup, patatrac ! »
    levant haut le drapeau
    noir comme cape de Zorro

    IV

    Il aura fait Beau Voir
    - passés la croûte et son miroir,
    dans l’ombre du tableau
    la courbe de son dos
    la main fine à son écritoire
    la cuisse écartant le peignoir
    et le grain de la peau
    joyau dans son écrin de soir
    qu’une aile de corbeau
    couvât une nichée de trop

    V

    Alors, plaire ou pleuvoir…
    Qui préside au choix du manteau ?

     

    boss_trench.jpgtiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Impromptu Littéraire - tiki#72

  • rêve 232

    Rêve, manière d'être au monde
    sans l'être, mais sang
    sans quoi le monde ne peut être
    ou n'est que cauchemar

    232.jpgRêve est
    de l'art-né

    Il va,
 nourrissant de beautés le regard
    tromper son monde

    fumer du lard

    épandre son lisier barbare

    sur les lauriers fanés de l'Histoire
    pour un florissant gai savoir

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • luminorée

    Lumière !

    exit0006.jpg

    Celui sorti de cette chambre n'est déjà plus celui-là
     - tu sais, quand il entra
       que tu avais la fièvre
       comme il l'avait bue de tes lèvres
       en te lavant les bras
    Autrement autre que cet Autre, c'est un autre qui s'en va
    ne le regarde pas
        tu gâcherais ton rêve
    la chanson qui s'achève, là
    ouvre ici un autre opéra
    - ti la, ti lala

    Et bonjour à nouveau, lumière...
    Comment peux-tu transfigurer
    du quotidien la nouvelle ère
    en étant aussi éphémère et fragile et sucrée
    que l'air
    et toutes les choses passées ?

    D'où vient que vînt la paix, si tôt après la guerre
    nous réconcilier
       l'œil avec sa paupière
       le sang avec la chair
       la terre meuble avec le pied ?
    quand tout nous semblait mort et dévasté, naguère ?

    Ne te fais pas prier, bonheur
    appers !
       l'aube toute fripée
       la communion est moins amère
       que vraie

    Et bonjour à nouveau, lumière...

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK