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  • La Hurle

    loup_pin.jpgEt ce pendant,

    à lune pleine
    chante, sirène
    ton loup t'attend ;
    de son haut plateau de Cévennes
    affranchi d'un bouquet de chènes
    il a couru les longues plaines
    le nez au vent.

    Et ce pendant,

    rêvant d'aven
    la louve peine
    à rassembler tous ses enfants
    à jouer les croquemitaines
    à chasser perdreaux et garennes
    tous crocs devant.

    Et ce pendant,

    c'est pleine lune
    sirène brune
    tu cries au loup ;
    l'ombre qui va sur la lagune
    au-devant de son infortune
    n'est habitée de peur aucune
    mais d'amour fou.

    Et ce pendant,

    tirant des runes
    quelque rancune
    la louve à l'enfilade accoue
    sur la tablée en demi-lune
    ses remontrances opportunes
    pour les soumettre à la tribune
    du clan des loups.

    Et ce pendant,

    chante, sirène
    à lune pleine
    au loup venant
    joindre sa hurle diluvienne
    contrepoint de mornes rengaines
    aux échos de ton cantilène
    sur l'océan.

    Et cependant,
    la louve a rameuté le clan.

     

    LAHURLE.JPG

     

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • épaule

    photographie : nadia wicker

    Alyxe, la fille à l'épaule nue
    n'est pas venue - comme prévu
    qui que quoi donc l'a retenue ?
    du vent dans les voiles ?

    un bout de latex, un râle ?
    sa vie, son oeuvre, un steack
    - au poil ?
    qui me l'a ravie, saisie
    derrière un rideau tiré au cordeau ?
    la pluie ?

    j'ai mal au texto
    le dernier m'est trop
    "j'ai trop de boulot,
    m'attends pas, koko!"

    tristes hauts, sales bas!
    je reste à compter l'ombre de mes doigts
    sur ton quant-à-toi, fichue virago!

    Alyxe, la fille à l'épaule nue
    n'est pas venue - comme prévu,
    qui que quoi donc l'a retenue ?
    l'arpenteur d'étoiles ?

    au Victor Hugo
    on rejoue Feydaux
    La Puce A L'Oreille
    cet imbroglio
    me ramène à ton portfolio
    version 2.0

    mais Rue du Vicaire
    auprès de Nadia
    je nourris l'espoir
    de mettre à l'endroit
    l'épreuve à l'envers
    où ni haut ni bas
    n'arrêtent jamais
    salix alba

    tant pis pour toi, va!

    signé : Mempadrohl,
    le moineau sur l'épaule

    (PS : m'appelle pas 'koko', ouki ?)

     

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les travaux et propos de nadia wicker,
    photographe, mais pas que...

    nadia wicker = salix alba
    découvrez nadia wicker
    (Candy Moultipash)
    et précédemment sur 'pavupapri'
  • eno birthday

    1dupont.jpg

    e_
    no birthday for the last tree cut
    fell on the way
    stop, father stop!
    look around but
    do not say
    where you would better like
    to stay

    e_
    no birthday for the last wind blown
    shut, the candle
    stands alone
    all eyes and mouth wide open
    the twisting child has frozen
    shouts deep in its throat,
    dozens!

    e_
    no birthday for the last drop drowned
    from above
    rolls way down
    the long chalky face of a clown ;
    the wagon won't any further
    go pass the river
    so bake no cake
    Gepetto

    eno me no more
    one's some for all

    1plume.jpg

     

     

    HAPPY BIRTHDAY 'pavupapri'

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    1st-pink.jpg1st-blue.jpg 
    1st-pink.jpg 
    1st-pink.jpg
     
    poetry_prompt21.jpg
    has already welcomed me
    --what about you, ay?
  • apocalypse

    photo : Gaëna
    et puis, un jour certain
    quelque part, quelqu'un
    aura taillé un tronc de trop

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration photographique extraite de
    la CHAMBRE NOIRE de Gaëna

     

  • Aracna (1)

    illustration : NEPHYLAinterprétant librement les illustrations de la dessinatrice Nephyla, je me suis proposé, avec son autorisation, d'extrapoler quelque nouvelle fantastique, inspirée par son graphisme expressif.

    EN RESUME :

    coutumier de promenades noctambules au bord du canal de Ghiz, Akitin, le Colporteur a fait la découverte, flottant dans l'eau entre les bras d'un arbre mort, de la petite et mystérieuse Aracna. ayant confié la jeune enfant aux soins de la famille du docteur Grescar, Akitin la retrouve quelques mois plus tard.  à défaut de connaître ni les origines exactes de l'enfant ni les circonstances de son abandon supposé, les Grescar en ont fait leur femme de chambre. apparement amnésique, la fragile Aracna s'accomode tant bien que mal de sa situation. Les visites d'Akitin, sont toujours une fête pour l'enfant secrète.

    [accéder au chapitre précédent]

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    ARACNA

     

    et me voici, frappant de nouveau à sa porte.

    j'entends les pas guillerets de la petite employée de maison se porter à ma rencontre. j'étais attendu - surtout par elle! baillant grand la lourde porte, elle me lança au visage son plus franc sourire rehaussé d'un regard de braise.
    " ma petite sirène! " lui dis-je tendrement en lui ouvrant mes bras. elle vint s'y blottir comme en ce soir lointain où je l'avais couverte de mon attention, sans me douter qu'elle finirait par accaparer la meilleure part de mon affection.

    le souper n'avait pas encore été servi - loin s'en faut! c'est donc en tenue de femme de chambre (sa nouvelle fonction dans la maison Grescar)que ma petite sirène se jeta dans mes bras pour s'en extirper très vite et me dévorer tout vif de ses yeux plus que jamais rougeoyants.

    " Si vous voulez bien vous donner la peine, Sliur Akitin " fit-elle en s'effaçant devant moi avec un sérieux aussi pompeux que grotesque entre nous. je me prétai au jeu, raffermissant mon allure. au passage, je lui remis une fleur que j'avais cueillie près de l'eau, en lui adressant tout de même un clin d'oeil entendu. puis, sans me douter de rien, je déclarai :
    - veuillez m'annoncer je vous prie, Anna...
    - ah, ça non, alors! rétorqua la fillette avec un bel aplomb. d'abord tout le monde t'attend! et puis, ajouta-t-elle avec davantage de malice indignée dans le murmure, ne m'appelle plus Anna! tu sais bien...

    Carna-Original.jpg

    je savais, en effet.
    le nom que lui avaient donné les Grescar (à défaut de savoir quel était le sien véritable) ne lui plaisait pas. et, lors de ma dernière visite, nous étions retournés près de l'arbre où je l'avais trouvée. comme elle était profondément fâchée de devoir s'appeler Anna, je lui proposai de se nommer elle-même, sachant que je serais toutefois la seule personne possible dans la confidence. le complot lui avait plus. elle me demanda de tracer dans le sol détrempé les signes de son nom, ce que je fis.
    - le nom entier, avait-elle précisé.
    - que veux-tu dire ?
    - bah, avec Grescar au bout, quoi.

    la fillette demeura un moment, debout entre mes jambes. ramenant sur elle les plis de mon manteau, elle contemplait les lettres molles. puis elle prit une brindille et traça en miroir une anagramme qui me stupéfia. visiblement satisfaite, elle déclara :
    - voilà! je m'appelle comme ça, maintenant.
    sur le sol, les lettres molles formaient cet étrange patronyme : ARACNA GRENS.
    - c'est joli, tu trouves pas ?
    je plongeai mes yeux noirs dans la rougeur des siens. la tenant par la main, j'acquiesçai en silence. comme pour souligner la gravité de ma révérence, un vent siffla dans les branches de l'Arbre Mort.

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -#340-2
    proposition inspirée par une illustration originale de Nephyla

    (toubi continioude...)