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little buddha

  • Du calme

    (et de l’usage qui peut s’en faire avant le drame)


    Où allaient dans la main du soir
    qui leur fit signe à la fenêtre
    mes années rechapées de lettres
    pour une aumône dérisoire ?

    Je m'en souciais modérément
    désireux de savourer l'heure
    jouissant de l'oubli à demeure
    enfin le cœur obéissant

    Passe l'ombre et sa jupe orange
    Courez, rires ! à vos ivresses
    Je suis en paix, plus qu'une messe
    plus que l'hindou au bord du Gange

    Je me conjugue au féminin
    me campe l'allure au couteau
    formule mon nombre au tableau
    mijote ma carne en festins

    Sous son pilier de cathédrale
    ai le front à porter du ciel
    la vanille ou le caramel
    jusqu'au vertus philosophales

    Embouchant  les cors de l'orage
    mène battue contre l'hiver
    ni lent demain ni long hier
    qu'à l'instant pur un plein hommage

    Vêtu de mon intime essence
    immobile et à bon endroit
    je suis l'absence d'ingérence
    affranchie des dieux et des lois

    Je bois du temps le vin de palme
    n'ai d'âge que celui du jour
    que vient annoncer douce et calme
    l'aube discrète dans la cour

    little bout d'A.Bientôt reviendront les "peut-être"
    les ans rechapés de mon être
    l'ivresse et ses abois sans faim
    l'hier et le trop lent demain

    labyrinthes en cauchemar
    les mains tendues dans le brouillard
    j'avancerai, ma carne d'homme
    dans le commun capharnaüm

    Avancerai, quoi qu’il en coûte
    mortel empreint d’un calme doute

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • Bouddha cuité sous le manteau

    Ôm

    Mon nombre, mon ombre…
    se chiffre en insignes décombres
    amassés par quelques sous-fifres
    que poussent des porions chétifs
    au débouché de l'Expérience
    en pas de deux pensées pansées pour une danse
    fût-il
    que ne s'y soldatesque aucun geste gracile
    mais que s'y devant lues s'y ferrent
    les partialités éphémères
    (moins pugnaces que sentencieuses
     à défaut d'être bienheureuses)
    à la bague au doigt du Néant
    assis sur son féroce ouvrage de Titan

    Ô mœurs, que meure
    la vacuité de mes ardeurs
    autant pour la règle du sang
    (du sang toujours en mouvement)
    que pour l'art
    de se coltiner au hasard
    le sens
    qui n'embrasse pas l'évidence
    mais joue tranquille sa folie
    s'applaudit en fin de partie
    pour la gloire
    de s'être ingénié à formuler son histoire
    (et l’omet là, errant, errant
     à son écritoire océan)

    Hypocrisie, ma haine entière
    te regarde droit dans ses bottes
    pisser seule dans ta culotte
    les indigences délétères
    sur quoi se fondent les émois de mes bons pairs
    qui vagabondent leurs abois dans l'atmosphère

    Vois, je dresse mon nom de roi
    pour te renvoyer à ton vide
    (je suis la loi des apatrides)
    et non, merci, je n'ai pas froid
    (aux yeux, ni au chien, ni ailleurs)
    et fais mes rides, à demeure

    Ô Sentence ! Oh là, triste face !
    Je laisse aux vôtres, guerre lasse
    et peine à jouir, peur ou fatigue
    œillades pour un cent de figue
    grimaces perdues pour le rire
    et l'absence de projet pour ne pas finir
    tête à cul
    dans la vérité seule abrupte et impromptue

    Ô temple au ras des pataquès
    que ne mouilles-tu ta chemise
    au-delà du Qu'On Se Le Dise
    et que n'entends-tu à confesse
    la déité des poLétiques :
    ce monde est mort au symbolique
    et s'acharne sur son bidet
    à réfuter des ricochets
    le bel orgueil
    de jamais laisser à la marge aucun écueil
    (à tout prendre même les bords
     fleurent l'encens et l'hellébore)

    Et l’homme est là, et ran ! et ran !
    Il agite le sentiment
    comme on tambourine un mouchoir
    incapable de dire adieu à son histoire

    Ô grâce
    ne me fais pas dévier d'un iota de ma place
    la mienne propre à l'âge pur
    qui s'en remet à l'aventure
    d'aimer et vivre
    et te regarde l'entier redorer mes cuivres !
    (déjà dix manches
     et bientôt tous ces culs de poêle à fond étanche)

    Bouts d'acuité sous le manteau
    acheminés de bas en haut
    fébrile encens, tes fumerolles
    n'occultent pas la bonhommie de mon idole

    Ah, s’il a le sourire gris !
    Ah, l’est-y pas tout assagi !
    À son front tous les météores
    semblent surgis amers d’Alors
    et vont luisant
    arches de roman terrifiant
    singer au ciel des nuits falotes
    l’atemporel éclat du rire de Melmoth

    poésie,polétique,manifeste,melmoth ou l'homme errant,little buddhatiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Je vous recommande vivement la lecture de Melmoth ou l'Homme errant de Charles Maturin (1820), un des premiers grands romans terrifiants; le Faust irlandais, en nettement plus sombre, un régal de frisson !

    en médaillon, une compo d'après Fergal Fitzpatrick.

    Melmoth ou l'homme errant 

     

    Et ci-dessous, pour le plaisir des yeux :

    Caspar David Friedrich

    Paroies de craie sur Rügen

    (click to enlarge pix)