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dédale

  • Daledé 2020

    Dans le vaste couloir du soir
    la mémoire serpente…
    C’est pas que ça me tente
    C’est que je n’y peux mais
    et que n’y loge aucun espoir

    A ses murs, des peintures
    où d’oublieux portraits
    portent les yeux ailleurs
    un sourire distrait
    à leurs ourlets de beurre
    m’épure

    Là, nulle escale, pas un souffle
    y chemine pied nu
    dans de larges pantoufles
    avec le regard cru
    qui sied à l’ingénu
    comme aux âmes coupables

    Et je sens que je sais que mon sang a bouilli

    Détaler ? Impossible…
    le songe suit mon cours

    Eveille-toi, Odeur
    où je fais un malheur
    dans ce crâne velours

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    tiniak ©2020 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • vertige urbain

    Au reste, moins furtive et bien plus prometteuse
    qu'au dépourvu le geste offre une chair à prendre
    la ville, où tu disais vivre sans plus m'attendre
    crâne, m'éblouissait d'œillades aguicheuses
     
    Bientôt, j'embrasserai des ombres nyctalopes
    l'uniforme clameur aux multiples accents
    à prétendre que non, mais seul, et t'espérant
    et balançant ton nom pour un sou... pour un clope...
     
    Y eût-il une chance rare - ou malhonnête !
    de séduire un serpent et de lui arracher
    si ce n'est la raison, le lieu de ta curée
    car, aux fins de pardon, c'est tout ce que je souhaite
     
    Mollement, par les rues, j'implore ton parfum
    dans ce bain d'odeurs crues, d'ordures, de fumée
    ne gardant à l'esprit que la porte d'entrée
    et le moyen de faire, à rebours, le chemin
     
    Et puis, je t'aperçois ! C'est bien toi; c'est ton rire !
    À ton sein rond et blanc, ce petit animal
    chéri dans l'affection de tes paires vestales
    - et moi, dans ce dédale, à regretter le pire !
     
    1573098258.jpg 
    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • conduite aveugle en milieu sourd

    Hoogstraten: Les pantoufles, 1658.

    Passée la porte, rentré chez soi
    n’y être plus déjà
    une autre porte, là, devant moi
    je ne la connais pas
    poussée la porte, un autre lieu
    moins connu s’il se peut
    une autre porte devant les cieux
    pris de vertige, amoureux ?
    et plus ni porte ni plus de ciel
    qu’un flottement d’ombelle
    il me transporte jusqu’au parvis
    où m’attendent en nid
    des nuits de portes, fermées, ouvertes
    et cette nuit à perte
    j’en choisis une, la porte brune
    d’ailleurs elle est offerte
    et cet ailleurs n’a pas menti
    je ne suis pas ici
    lumière forte, blancheur criarde
    je sens bien qu’il me tarde
    d’atteindre vite une autre issue
    et changer de tenue
    une autre porte, capitonnée
    suis-je donc au secret ?
    je la maintiens entrebâillée
    de mon pied sur le seuil
    de là j’entrevois un écueil
    sombre, rocheux, peut-être humide
    en suspens dans le vide
    avec dessus, une autre porte
    autrement plus accorte
    bien qu’assez vieille ou mal vieillie
    j’en pousse le vernis
    un long couloir flanqué de torches
    brûlant à mon approche
    s’éteignant quand j’ai dépassé
    la dernière allumée
    série de portes dissemblables
    et mon pas  méconnaissable
    les brise toutes, coûte que coûte
    une soudaine urgence
    presse l’allure et mes chaussures
    en savent l'arrogance
    portes légères des voilages
    m’empêtrent le passage
    mais n’est-ce pas, au bout, là-bas
    le jour que j’aperçois ?
    je grimpe au long de ce conduit
    - le jour, c’est du soleil
    voici qu’à l’orée de cet huis
    je suis dans ton oreille
    avant de sauter, je comprends
    que tu n’écoutes pas vraiment.

    caverne_ephemere2.jpg

     tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     (illustration composée d'après une installation au Louvre)