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paVupApRi - Page 141

  • Canaille, ris !

    gouailleurs.jpg

    Ah, ma canaille !
    nos retrouvailles...
    C'est d'la gelée de coin perdu
    C'est le sinistre des vertus qui fête
    la curée des prises de tête

    Mais, tu es là aussi, bonne amie !
    Nous n'oublierons pas Ta Merci
    Tu sais...
    quand tu nous avais condamnés
    aux grandiloquents piloris
    où, tout un, cavernes et bouges
    incommodaient ta jupe rouge
    qu'aucun bémol
    n'en trouble jamais la corolle

    Approche... non ?
    Tu vas ton train ?
    Le même qu'à ton quotidien
    toujours à l'aise
    et prônant l'inflation des dièses ?

    C'est bon... C'est bon...
    Ma canaille aura mis ton nom
    sur son carné
    (restait de la chair à graver)

    Oh, ma canaille !
    nos épousailles...
    C'est d'la youpi ! de sang sonné
    aux plus cloches qu'il n'y paraît
    et cèderont
    d'encourageants " mais non, mais non... "
    dans des soupirs
    avouant " cela va sans dire "

    Et puis, nous perdrons nos chemins
    quand la bière arrosée de vin
    nous fera faire
    un dernier pied de nez aux levées bayadères


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un
    Impromptu Littéraire - tiki#87.

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  • La mer qui vient...

    marée basse

    La mer qui vient le cheveu lourd et l'enroule à mes pieds
    je la retrouve le front large et dégarni
    la voix pus faible sous le vent des terres qu'elle a fui
    La courbe de son dos, avachi, fatigué
    s'étale sous la charge brute comme un âne mort
    du plomb qui se refuse à se changer en or
    quand c'est le moment de passer du jour à la nuitée

    Sa voix, quoique plus faible, je l'entends me rapporter
    le murmure obstiné d'un désir vif encore
    d'oser aller sans défaillir au-delà du décor
    sonder les énergies qui forgent le respect
    pour l'amour du grand large d'où l'on ne sait revenir
    sans avoir mesuré comme tout peut finir
    chaque fois que les éléments nous auront épargnés

    La retraite forcée des eaux devant le littoral
    sous la pression du ciel et ses dieux accomplis
    me saute alors aux yeux pour la violence du conflit
    que prépare à l'abri de son for abyssal
    un élan résolu à revenir en conquérant
    à l'avant de son flux, des béliers rugissants
    contre digues, dunes, falaises, lanceront leurs pals

    Mais cette vieille aux jupons troussés sur le haut des cuisses
    dont la gorge se plisse au rythme du poumon
    avec le cheveu, rare aux tempes, serré en chignon
    abrutie de sommeil dans sa robe réglisse
    prête à former des songes plutôt mornes que vivaces
    - comment se figurer la rage qui menace
      de tout balayer d'un geste et que le monde finisse ?

    conque errant
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • carnage ménager

    primaires !

    Chers carnages, si volubiles
    si prompts à frotter nos fictions
    d’humaines tergiversations
    en circonférences fébriles

    À congratuler nos soudaines
    dispositions aventureuses
    pour les postures audacieuses
    - elle est pas finie, la semaine !

    Dès que le vif instant s’écarte
    de nos rouleaux de pâte-à-tarte,
    c’est fou comme on est élogieux,
    fantasque, brutal, amoureux…

    Je te dis comme tu m’es femme
    Tu flattes mes mâles élans
    Sauvage aimant, totale flamme
    ton ongle, ma pomme d’Adam

    Je n’ai pas demandé ton nom
    (craignant trop que ce ne fût Eve)
    et je décroche le pompon
    à économiser ma sève

    Jusqu’au final
    (où planera peut-être un flou sentimental)

    Ah, mais je ne t’ai pas tout dit :
    je suis aussi un peu artiste
    Quoi, déjà tu quittes la piste !
    Quoi, déjà tu quittes ma vie ?

    C’est pas tant pour la boulangère
    dont j’esquive bien la question
    mais c’est à propos de fiction
    qu’il me reste ce goût amer…

    « Quoique l’on fût loin de Cythère »
    Je boirais bien une Elephant
    mais serai-je assez bon enfant
    passées les trois pintes de bière ?

    Ah, bon ami, tu m’as trouvé !
    (moi qui t’ai laissé sans un mot)
    Je ne suis pas abandonné
    Je peux finir mon numéro

    Dès que le vif instant s’étiole
    et s’épanche dans la rigole,
    c’est fou comme nous prend la hâte
    de rentrer dans l’Ordre Spartiate

    De nos ménages
    (jusqu’au prochain besoin de céder aux carnages)

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • À ville hautaine, marée haute

    Si hautaine soit-elle
    avec ses gratte-ciels plantés sur la colline
    ou ses filles perchées sur leur gouaille mutine
    ou ces préciosités roulant des mécaniques cylindrées
    la ville est à genou
    quand elle touche au front la mer et ses humeurs

    Son port est tricoté comme un vieux débardeur
    aux mailles relâchées à l'arrondi du col
    Là-haut, sous la nuée, tous les fous en rigolent
    et ça grince à l'oreille
    quand il faut renoncer à griller au soleil
    les graisses citadines
    - tant le climat d'ici se dérobe à plaisir
      aux vains prétentions de pouvoir en prédire
      les caprices
      et passe allègrement de l'idylle au supplice

    Et ces vents qui disputent !
    Les pontons s'en défient comme les vieilles putes
    ou l'Albert
    qui perdit la moitié de son nom en mer

    La ville est à genou, mais ne sait pas plier
    Elle ignore les fous, méprise la marée,
      redore ses crépis de façade;
      aux fins d'agrémenter ses longues promenades
      savante un adéquat revêtement urbain
      (bourgeois n'en pestera pas moins contre le chien, sa crotte,
       et cette heure damnée où il a la bougeotte)
    Puis quand les éléments lui auront donné tort
    elle en appellera aux Deniers du Trésor
    qu'on rehausse les murs
    pour qu'y soit affiché "Pacte Contre Nature"

    Son port a fricoté avec le naturel
    - ce, dès les premiers temps de son tout premier nom
      quand les toits faisaient luire une rougeur de tuile
      devant la flaque d'huile
      sous un soleil de plomb;
      aussi quand s'écharpait le vent sur la presqu'île
      affolant des jupons sur les sables de l'anse
      et ruinant le commerce;
      cependant, sur le port où étaient mis en perce
      les fûts de bière ambrée ou de vins liquoreux
      on restait philosophe :
      aucune catastrophe, aucune canicule,
      n'entameraient jamais l'ardeur aventurière
      ni cet humble et profond respect des gens de mer
      pour "ce coquin de sort" qui fait danser les vagues;
    tandis que vers les terres
    la bourgoise recule
    depuis les ponts glissants, on se frappe la panse
    en pissant dans les algues
    un bon peu d'hydromel

    Et l'Albert !
    Cambré, dos à la mer
    entre les cuisses molles de la ville hautaine
    ne prend pas la mesure des vents de la plaine
    quand il brandit son doigt, depuis l'embarcadère
    et braille : " Oh ! Ville vile et crâne !
    La moitié amputée qu'il reste de mon nom te condamne !"
    Pis qu'un phare !  Et le phare lui fait
      cet air illuminé qui couronne les fous
      capables d'envolées, libres, si loin de tout

    Quand monte la marée, la ville est à genou.

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • rigole, oh !

    c'est gentil, çaUn rire
    relègue à bout de chant, pénible, un grognement; (il reviendra son heure (ponctuel, obstinément)); du monde inamovible et qu'un rire pourtant éparpille, diamant, galet, bourdon, chenille et ce petit papillon blanc sur son fragile coquelicot qui nous tourne le dos, nous faisant le cadeau du meilleur de lui-même, attire cet enfant qui l'applaudit quand il s'envole et nous arrache un rire qui ne s'entend pas dire ce qu'il y avait dedans (tu sais : la boîte de Pan Dort), tout soudain jaillissant dehors pour le même plaisir, insigne, confondant : tout l'éclat de l'empire d'un rire.

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK