Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

alizou - Page 2

  • compliment circonstanciel

    à l'une et l'autre de mes deux

    Dehors s'est invité avec son cri de mouette
    des bronzes de clocher dans sa lumière crue
    Là-bas n'en finit pas de calmer sa tempête
    Ici a les yeux secs, il ne pleut déjà plus

    Maintenant se réjouit de conserver son calme
    (Après saura toujours se laisser désirer !)
    Hier pèse un long bras sur feuillet de palme
    il a des précédents en réserve à curer

    Ici et Maintenant coude à coude s'épaulent
    C'est entendu : Là-bas se garde pour Après
    Hier s'est découvert une ombre à embrasser
    La tempête a porté vers Ailleurs son beau rôle

    La fillette penchée sur son devoir décolle
    La fenêtre évasive avait tout pour lui plaire
    Elle a laissé au sol un cahier de grammaire
    et va circonstancier au ciel ses idées folles

    en compléments d'objet

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    évasion polétique

     

    En PoLésie
    by: tiniak

  • le poinçon

    poiçon

    Si, le temps d'un pâle sourire
    le rêve ne sait pas finir
    qu'il fait bon traîner dans sa cour
    de s'y remettre à jour le jour
      agitant le gravier
    une question au bout du pied
      bousculant la maison
    à quelques pas de la raison

    Si l'endroit n'a plus rien à voir
    avec l'ordre des à-valoir
    comme le regard enfantin
    peut se laisser aller enfin
      à son bel innocent
    traversé par des sentiments
      absolus et charnels
    ânonnant quelque ritournelle

      Preuve, s'il en était :
    loge parmi les interstices
      des toiles d'araignée
    une incongruité complice

      Démonstration est faite
    quand le poinçon du contrôleur
      en taille la silhouette
    dans mon billet de voyageur

      Je quitte alors Paris
    battant le gravier de pied ferme
      à ma face ravie
    un sourire de pachyderme

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    enfantillage

     

  • À notre bel organe

    femme noireAssis, ici
    les mollets en féline et simple compagnie
    deux cœurs familiers en approche
    au ciel des nuées s'effilochent
    lentement la soirée s'installe
    à mes lèvres le verre au breuvage familier

    Le roi Fela nous cloue le Beck
    insiste, perse, enfonce, honore
    la femme sans salamalecs
    grande, Noire et franche de port

    Fraternelles mélancolies
    aidez-nous à passer la nuit
    ouvertes grand nos persiennes et jalousies

    Rien ne presse au débarquement
    des bagages à la va-vite
    bouclés pour aller donner suite
    aux intimes déplacements
    du profane
    vers le plus sobre et spirituel de nos organes
    (le cerveau, le cœur ou le foie
     choisirez selon votre émoi)

    Quelque mot touche à l'essentiel
    et c'est du pain, du vin, du miel
    (sans tout déballer à l'escale
     de nos saisonnières pensées sentimentales)

    Deux cœurs familiers endormis
    savent que tout n'est pas écrit
    en filigrane
    sur le plus fragile et douillet de nos organes

    À partager sans abandon
    l'hommage est sans compromission
    si rond que savoureux en bouche
    (moins taiseux que d'autres en couche !)
    et nous enivre
    autant qu'à relever les yeux de ce bon livre
    l'aujourd'hui
    nous paraît sorti d'une rude et longue nuit

    Oh, fraternités d'homme à femme
    réciproques de corps et d'âme !
    Y faut-il un quota de Nocturnes
    avant d'être honnêtement coturnes
    ou est-ce de trop nous embarquer
    - trop tôt et sans bien considérer,
    nos natures dans des histoires
    à dormir debout (au saloir,
    oh ! ben marris...)
    sans s'être dit "bonsoir" ni souhaité "bonne nuit" ?

    Qui mit en panne
    le plus mobile et valeureux de nos organes ?

    Deux cœurs familiers au réveil
    l'aujourd'hui sans autre pareil
    mes organes ragaillardis
    l'entier dans un regard ami
    je fume encore
    soufflant de lentes bouffées au nez de mon sort

     

    poésie,famille,alizou,femme noire,fela anikulapo kuti

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la faim du monde

    l'oeil était dans le livreJe les ai bien entendus, moi

    les vents savants

    dans leur élan

    aussi sauvages que l’enfant après ta chevelure

    grimpant aux arbres

    raclant les murs

    faisant vibrer les devantures

    levant le voile et les vivats

    des garçons agitant les bras

    ça rigolait dur sous la douche

    là où la gouttière fait mouche

    ouvrant le col comme une baie

    et nous menait, tu sais bien où

    tout doux tout doux

     

    Je les ai bien respirées, moi

    les fleurs nouvelles

    à rimer à la bagatelle

    ployant le cou sous la caresse

    disposées à d’autres largesses

    assurées du tendre à venir

    et ça s’affaissait sous nos doigts

    affolés par, tu sais bien quoi

    leurs tiges nous striant le dos

    leurs jaunes dans ton indigo

    avant de garder notre empreinte

    sur la pairie, repeinte

    qui sembla n’attendre que nous

    Tout doux tout doux

     

    Je les ai bien embrassées, moi

    les ondes claires

    au cours disert

    murmurant des contes païens

    roucoulant le nom des marins

    vers les nuées depuis la source

    et ainsi jusqu’à la Grande Ourse

    où nos larmes se sont trouvées

    je me retourne et je te bois

    liqueur de la Vallée des Rois

    et tu goûtes mon élixir

    sur l’écho flottent nos soupirs

    nos genoux lissent les cailloux

    tout doux tout doux

     

    Je les ai bien admirées, moi

    les flammes vives

    or vacillant à la dérive

    cuisant les soupes de brindilles

    que nous ont préparées les filles

    se figurant maîtresses femmes

    leurs mouvements brûlant nos âmes

    j'en cherche encore tout le secret

    te couchant nue près du foyer

    dont la chaleur est moins exquise

    que celle où tu as la main mise

    tandis que la fumée s'élève

    tout se consume autour de nous

    tout doux tout doux

     

    de tout cela, que verras-tu

    ma petite fille aux pieds nus sur le carrelage

    quand tes yeux auront pris de l'âge

    et que mon temps ne sera plus ?

    l'oeil d'Horus

     

    horus tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK