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°vie Rages° - Page 9

  • stigmates

    black-Jesus.jpgJ'ai beau cracher dessus
    revoilà mon Jésus
    aussi mal fagoté
    avec ses longs bras maigres
    et tout stigmatisé

    - qui a martyrisé
    sa belle peau de Nègre ?
    je ne l'ai jamais su... Parole !
    (quoique je fusse à bonne école)

    Je vois comme il a faim
    mais ne peut me le dire
    Je lui donne mon chien à sortir

    l'un y trouve plaisir
    l'autre quelque salaire;
    tous deux auront pris le bon air

    cependant que je goûte au repos
    de prendre le temps d'écrire un mot
    - et la Paix Intérieure ?
    je me la fumerai tout à l'heure

    Pour l'heure ?
    En sueur, je vais sur l'autre rive
    tirer un bon peu de salive
    au sein figé de la madone
    - disons, entre Grandes Personnes...

    Après ?
    Qué j'en sais ?
    Mon Jésus et mon chien rentrés
    peut-être un tarot, une coinche ?
    ...tant que ça n'est pas moi qu'on lynche...

    Et puis... et puis...
    pas vu, pas pris...
    il faudra que vienne la nuit

    D'ici là, chanter à l'envi
    Jesus loves
    Jesus loves me, my dog and my monkey

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • théorêve

    Oh, ces microbes
    les mauvais nains !
    Leur nombre à la charge revient
    Je n'en mène pas large, tiens...
    Si la vie se dérobe,
    moi qui ne crois en rien,
    j'aurais-t-y pas l'air fin !
    avec, pour tout suaire,
    - un' main devant, un' main derrière,
    ma carne nue rongée aux vers
    et pan ! nom de dieu, Dieu Le Père !

    Non, je rigole
    c'était pour faire un cas d'école

    Maintenant, imagine :
    j'arrive nu dans Sa Cuisine
    le pet au cul, mauvaise mine
    et tout pourri dedans...
    admettons, je lève la tête
    et plaide que je suis poète
    avec, tu sais, dans le poignet
    cette façon de se draper de dignité
    et puis l'air de s'en foutre, quoi...
    Ça suffit, curé, selon toi
    pour qu'Il m'écoute un peu ?
    C'est que j'ai bien un truc ou deux...

    Non, comm' ça...
    des nouvelles de l'Ici-Bas
    Histoir' de dire...

    Enfant, je L'ai aimé
    tout autant que j'ai pu Le craindre
    Adulte, j'ai failli m'en plaindre
    auprès de nos autorités
    et puis je l'ai réduit en sciences
    abandonnant toute espérance;
    j'avais de l'esprit à revendre
    alors j'ai remis en chantier
    la terre et le ciel tout entiers
    en mon temps, à mon heur
    parmi tous les entrepreneurs
    destinés à n'être que cendres

    Vu ainsi,
    ça passait pour de l'harmonie

    Alors, bien sûr, chaos, bagarres
    romans de guerre, amants de gare
    parquets cirés, dons kamikazes
    prix littéraires... tables rases...
    Ah ! et puis ces mines sournoises
    qui font du mauvais riz soufflé;
    mais aussi les bonheurs passés
    à ne rien faire
    que d'être tout à leur mystère
    enjoué, simple, passager...
    de l'ennui même a pu surgir
    cet art de vivre et de mourir

    Oui, c'était bon
    Oui, c'était bien
    quoiqu'il faille sortir le chien

    Mais les microbes,
    quelle pagaille !
    Et là, je ne suis plus de taille

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    microbien.JPG

    "Laisse, Mad'leine..."

  • cave canem

    (chien, mais chant)

    Mouf (bas latin)

    C'est du sport !
    - et je ne m'y reconnais pas,
      mes trésors,
    que de tenir à bout de bras
    vos pensées lapidaires
    et tenter d'y mettre lumière
    (mais que s'inquiète le bon chien
     qu'on ait décoré le sapin ?
     c'est du sapin toujours...
     Et qu'il fait bon pisser autour !)

    C'est pitié !
    - et je ne sais pas en user;
    mon billet
    que toutes les inimitiés
    se font liqueur de poire
    quand vous piétinez au boudoir
    (Que ne tenez-vous votre chienne
     quand le mien en veut à sa couenne,
     madame !
     Nature a ses retours de flamme...)

    C'est ainsi ?
    - Allez, je vous entends d'ici :
    "C'est la marche du monde
      et depuis que le monde est monde"
    Ronde lune !
    Vertes prunes !
    Qui faut-il secourir ?
    Le Canaque ? Le Maori ?
    ou la voisine et son marri ?
    (Qu'en sais-je ?
     et d'où vient qu'il ferait plus froid
     sous la neige
     couvrant de son manteau les toits ?)

    C'est misère !
    - et, pour ça ! j'en sais quelque chose;
    ma chair,
    taillons notre massif de roses
    et tapissons nos doutes
    de pétales doux sur la route
    (Suffise à nos écueils
     que ta beauté me plaise à l'œil
     à l'âme...
     Nature a ses retours de flamme !)

    C'est misère, disais-je,
    et je n'ai pas le premier sou
    pour en solder tout le courroux,
    la bêtise et les tristes drames qui s'agrègent
    au compte débiteur
    des plus profonds élans du cœur

    Alors... ?
    De Candide, Ovide et Diogène
    quel enseignement homogène
    déduire
    pour fonder le nouvel empire
    des hommes ?
    ... faire du calva de la Pomme ?
    ... ceindre nos Jardins de clôtures ?
    autant renier l'aventure
    - la seule, au vrai !
      celle de voir le monde entier
      non comme un bouton sur le nez
      mais comme l'enfant qui attend
      un sourire de ses parents...

    Reste qu'à huit heur's moins le quart
    vient l'heur du caca sur le trottoir
    pour mon chien
    qui se contente
    de la caresse de ma main aimante

    light, pleaseAlors... ?
      Raclons au jardin le chiendent
      Buvons-en le petit vin blanc
      Hélons notre voisine hautaine
      et que mon chien couvre sa chienne.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK